Retrouvez l’actualité des littératures de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantastique, Fantasy, et autre) ainsi que des interviews de celles et ceux qui les construisent.

Rencontre avec Héloïse d’Ormesson

Le 18 janvier, La Roche de Martin Lichtenberg parait officiellement aux éditions Héloïse d’Ormesson. Premier texte de l’auteur mais aussi premier texte de Science-Fiction publié par l’éditrice, doit-on y voir une volonté de développer la dimension SF ? Vaste question !

Pour ceux qui ne connaîtraient pas les éditions Héloïse d’Ormesson, la maison d’édition a été fondé en 2004 avec un premier titre publié en 2005, avec des titres très éclectiques et divers mais nous n’avions pas encore eu de textes SF revendiqués.

Héloïse d’Ormesson a accepté de me rencontrer pour en discuter, et je dois dire que j’ai trouvé les échanges – que ce soit ceux de l’interview même ou ceux échangés en amont – passionnants et intéressants.

Nous avons pu échanger sur la maison d’édition en elle-même mais aussi sur son rapport à la SF et bien sûr autour du texte de Martin Lichtenberg. Deux vidéos sont ressortis de cet échange, la première plutôt axée sur la maison d’édition et le vision sur la SF, la seconde sur le texte La Roche de Martin Lichtenberg.

Les vidéos juste en dessous, la retranscription sous les vidéos 🙂

Voici la retranscription 🙂

Bonne année et bonjour !

Très excellente année, santé et félicité.

J’avais déjà une question parce que les éditions Héloïse d’Ormesson vont avoir bientôt 20 ans. Quand on regarde un peu dans le rétro, c’est quoi les 20 années, Les presque 20 années d’Héloïse d’Ormesson ?

Vaste question. Ecoutez, c’est en tout cas 20 années de passion où je continue à vraiment être totalement, comment dire… enfin, la passion n’est pas émoussée. Ce qui est merveilleux dans ce métier, c’est que chaque livre est un renouveau et une surprise, que plus rien ne se ressemble et qu’aucune de ces 20 années ne se sont ressemblées ; que l’on a eu un succès absolument phénoménal, que moi, je n’imaginais pas un jour connaître et que peu d’éditeurs connaissent dans leur vie avec Elle s’appelait Sarah, qu’on a vendu à plus de 11 millions d’exemplaires dans le monde. Donc ça a été évidemment un des moments euphoriques et magiques et miraculeux de ces 20 années. Mais il y a également une infinité de découvertes d’auteurs qu’on a accompagnés qui ont fini par s’imposer ; c’est aussi fait de déceptions, de moments de frustration parce que parce que des textes qu’on a aimés n’ont pas trouvé ou ont trouvé un lectorat vraiment très modeste.

Mais globalement, je suis quand même très heureuse de ces de ces 20 ans. Et surtout, à l’origine, on avait créé la maison parce que j’avais quinze, seize ou 17 ans d’expérience professionnelle… 17 ans d’expérience professionnelle avant de fonder les éditions Héloïse d’Ormesson ; j’avais toujours dans les diverses maisons – Flammarion, Denoël – dans lesquelles je suis passée pu publier ce que je souhaitais publier. C’est à dire que je n’ai jamais eu le problème d’être censurée dans mes publications pour des raisons qui auraient été économiques avant tout. Donc je n’ai jamais connu ce problème, mais les livres n’avaient pas toujours été publiés comme j’aurais souhaité qu’ils le soient. C’est à dire que le tirage n’avait pas toujours été celui que j’aurais aimé qu’il soit ; certaines réimpressions avaient été compliquées à obtenir, voire n’avaient pas pu être obtenues pour des livres qui étaient très coûteux en fabrication et très longs. Les budgets promotion : je n’avais pas toujours réussi à débloquer les budgets que je souhaitais débloquer sur certains titres. Et donc il y avait certains livres qu’on avait publiés dans les maisons où j’étais passée et je me disais on n’a pas fait le maximum pour ces livres.

Il y a une frustration et il y a une impression d’inachevé. Donc, créer la maison, c’était se donner les moyens de promouvoir, de pousser et de soutenir les livres comme vraiment je pensais qu’il fallait le faire. Alors évidemment, pas tous les livres. De toute façon, ils ne sont pas tous appelés, ils n’ont pas besoin d’être soutenus tous de la même façon. Et il y a des livres sur lesquels ce n’est pas la peine d’aller débloquer des budgets promo. Évidemment, je ne dis pas qu’on le fait sur chacun de nos livres, mais en tout cas. Ça m’a permis d’avoir cette maîtrise et de pouvoir aller jusqu’au bout de ce que j’estimais devoir faire pour accompagner un livre. Et ça, c’est une vraie satisfaction et très gratifiant.

Un auteur, une autrice, Héloïse d’Ormesson, c’est quoi sa caractéristique ? Qu’est ce qui représente la ligne éditoriale ?

Alors, la ligne éditoriale, elle est très plurielle et éclectique. On publie des livres qui sont vraiment très différents, il y a des livres très commerciaux, il y a des livres très pointus, il y a des livres très exigeants, il y a des livres très accessibles, il y a des livres très romanesques, il y a des livres plus expérimentaux, donc. La devise des éditions, c’est « C’est la petite qui a tout d’une grande ». Ça, c’était la première devise.

Deuxième axe, c’était du romanesque de qualité. Alors, pour 80 % de nos publications, elles s’inscrivent dans cette définition de romanesque de qualité. Mais on a publié des textes qui sont, qui ne sont pas si romanesques que ça. Rodney Saint-Éloi qui est ce poète-éditeur québécois : Quand il fait triste, Bertha chante. C’est un texte qui est poétique, très littéraire et pas du tout romanesque. Même la colère et l’envie d’Alice Renard, un premier roman qu’on a publié à la rentrée dernière. Il y a évidemment une trame, mais ce n’est pas follement romanesque, c’est pas du tout le ressort et la vertu du livre. Enfin bon, on publie certains textes qui sont de magnifiques textes et qui ne sont pas particulièrement romanesques.

Donc cette définition recouvre une majorité de nos titres, mais pas la totalité de nos titres.  

Quand vous m’avez demandé qu’est ce qui fait la spécificité des auteurs et de la maison, je dirais que, en tout cas, ce que je revendique et ce dont je suis fière, c’est qu’avec l’équipe, on a réussi à créer une maison. Et encore aujourd’hui, 20 ans après, c’est une maison qui reste une maison d’édition et pas une entreprise d’édition. Et ça, c’était mon ambition et on y est parvenu. Même si aujourd’hui, on appartient à Editis. On a gardé ce côté convivial, familial d’une certaine manière et vraiment l’équipe est ultra soudée. On est cinq personnes, cinq femmes et je pense que les auteurs sont très entourés,  avec beaucoup d’affectif et j’ai le sentiment que la plupart des auteurs ressentent ce côté cocon et atmosphère conviviale.

Je dirais que le polar comme la SF ou l’imaginaire, en fait, ce sont des littératures dont le grand public qui ne réfléchit pas à ces genres, se dit que c’est de la littérature de divertissement, de la littérature d’évasion. Et qui ne mesurent pas à quel point ce sont, d’après moi, les littératures les plus politiques de la sphère littéraire.

Et va paraître là dans quelques jours. La Roche de Martin Lichtenberg, un roman SF. Avant de parler du roman en lui-même, quel est votre rapport au mauvais genre au sens général et à la science-fiction en particulier ?

Alors mon rapport, je ne suis pas du tout spécialiste, mais je suis une lectrice, j’aime tous les genres et je ne m’interdis rien : j’aime picorer. Quelquefois, je serais même capable d’acheter en librairie un livre d’un auteur dont je n’ai jamais entendu parler, d’une maison d’édition dont je n’ai jamais entendu parler non plus par curiosité. Donc, je suis très curieuse et j’aime les surprises. Donc ce sont en fait ces deux éléments qui sous-tendent mon rapport aux textes. Maintenant, évidemment, aux éditions, comme on publie 20 titres par an, on ne peut pas tout publier. Donc je me suis réfrénée. En fait, il arrive qu’on laisse partir des textes qui sont d’excellents textes, mais dont je pense que nous ne pouvons pas les défendre parce qu’on n’a pas cette image-là.

Donc, j’ai plus assidûment fréquenté la SF quand j’ai débuté chez Flammarion,  je ne travaillais pas en binôme avec Marion Mazauric, mais on a beaucoup travaillé ensemble parce que pour un certain nombre d’auteurs, elle souhaitait être complice et travailler main dans la main avec l’éditeur grand format.

Elle m’avait notamment fait découvrir William Gibson et demander de le publier avec Neuromancien. Et puis elle m’avait fait lire un certain nombre de textes. J’ai gardé des contacts avec Marion, donc je dirais que c’est elle qui m’a un peu initiée au genre, même si jeune femme, j’avais déjà lu Bradbury, Dick et Stephen King, mais bon, pour moi c’était des auteurs que j’aimais et encore une fois, le genre m’importait peu. Et puis je suis de cette génération, je crois, d’éditeurs où les genres ont commencé un peu à exploser et à être gommés… et les collections : alors, l’imaginaire, c’est peut-être le dernier rempart d’un genre qui qui se préserve et qui a des collections quand même très identifiées.

Bon, en tout cas, je suis de cette génération où, progressivement, des auteurs de polars et de Noire se sont mis à être publiés dans des collections blanches et où les gens ont commencé à moins voir la frontière des genres. C’est un peu estompé. Donc moi, j’ai cette philosophie-là, c’est à dire qu’un livre, c’est un bon livre ou pas. Ce n’est pas parce que c’est un roman historique. Voilà, c’est un roman historique, d’accord, c’est un roman de l’imaginaire, mais il est bon ou il est moins bon. Oui bon, en tout cas, moi il m’a plus ou moins séduit ou impressionné.

Et aujourd’hui. C’est vrai aussi que dans la littérature dite blanche, on voit de plus en plus de thématique science-fiction, dystopique utopique apparaître. Est-ce que vous imaginez, comme pour le polar, que cette frontière commence aussi à s’estomper pour l’imaginaire ?

Alors oui, j’ai le sentiment que ça s’estompe un peu, mais j’ai l’impression que les tenants, les gardiens ou les tenants du genre sont plus désireux de garder parce que vous m’avez dit « ce mauvais genre ». Mais quand même avec un sourire, malicieux et j’ai le sentiment que vous savez que c’est un peu l’idée que vous partagez, c’est à dire on est différents, on est le mauvais genre, mais on se revendique comme tel et on reste « purs ». Et on ne va pas se noyer dans les productions de la littérature, de la littérature blanche. Donc je sens une petite résistance. Je ne sais pas quelle est la première si c’est la poule et l’œuf, le public ou les amateurs du genre qui mettent cette barrière ?

Je dirais que le polar comme la SF ou l’imaginaire, en fait, ce sont des littératures dont le grand public qui ne réfléchit pas à ces genres, se dit que c’est de la littérature de divertissement, de la littérature d’évasion. Et qui ne mesurent pas à quel point ce sont, d’après moi, les littératures les plus politiques de la sphère littéraire.

Je pense que ça s’est un peu dilué dans le polar, moins dilué dans l’imaginaire, paradoxalement, puisque l’imaginaire serait censé, comme son nom l’indique, plutôt porté aux rêves et peut être moins à la politique. Mais je pense que, encore une fois, c’est un genre qui questionne le monde, notre rapport au monde. Toutes les questions qui traversent notre société. Elles resurgissent dans les temps, dans les textes de l’imaginaire.

Et du coup, on arrive à La Roche de Martin Lichtenberg qui justement aborde ces thématiques aussi très politiques, très sociales. Comment le livre est arrivé jusqu’à vous ?

Alors il est arrivé par la directrice juridique du groupe du pôle littérature. Bref, une responsable juridique de chez Editis qui s’appelle Laetitia Doré avec laquelle je m’entends bien. Laetitia est juriste, travaille avec un certain nombre d’avocats chez Editis et la mère de Martin est visiblement l’une de ses avocates. Et donc Martin cherchait un éditeur, ne savait pas très bien vers qui se tourner, avait passé le manuscrit à Laetitia et Laetitia l’a envoyé à plusieurs éditeurs chez Editis. En visant un certain nombre de collections qui étaient peut-être plus imaginaires que nous, mais on a été les premiers à réagir.

Et du coup, qu’est ce qui a fait le choix de votre côté de choisir ce texte qui est clairement dans des thématiques dystopiques et donc qui pourra surprendre, je crois que c’est le bon terme, votre public ? Dans le bon sens, bien entendu.

Alors, ça a été l’objet d’un débat au sein de notre comité de lecture. Le premier lecteur de La Roche nous a dit « Le texte est formidable, mais il n’est pas pour nous ». A partir du moment où on nous a dit que le texte était formidable, on a eu quand même envie de le lire et savoir si c’est pour nous ou pas. Pour nous, ou pas, c’est une décision qui revient. Donc je l’ai lu, on est quatre au comité de lecture, on l’a tous lu, on l’a tous beaucoup aimé. Et après avoir vraiment mûrement réfléchi, on s’est dit pourquoi s’interdire de publier ce texte ?

De toute façon, on était on était assez ambivalents et il y a un certain par rapport au positionnement du livre. On ne s’est clairement pas dit qu’on allait débuter une collection de SF parce que si on commence déjà à débuter des collections, la maison va commencer à exploser. Enfin, ça va être une croissance qui n’est pas souhaitable parce que nous, si on publie plus de 22 livres par an, on ne peut pas s’en sortir à cinq.

Donc c’est tout à fait une autre histoire. Donc créer une collection ne faisait pas partie du projet, mais je ne savais pas si on allait vraiment le publier sous le label SF ou pas. Toujours est-il que je me disais de ce texte, il y a une langue qui est vraiment très belle, qui est assez éblouissante. Ce texte est vraiment très marquant. Je pense qu’il nous a tous brassé et pour moi, il me semblait très accessible pour un public qui n’était pas amateur et qui n’était pas connaisseur, ce qui était le cas. Alors moi je me sens. Je suis une amatrice occasionnelle d’imaginaire, mais je pense que les deux autres femmes qui participent au comité de lecture, le sont très peu et fréquentent peu l’imaginaire et elles avaient adoré. Donc je me suis dit bon, ça a l’air d’être un texte qui peut tout à fait convaincre et séduire des néophytes. Donc pourquoi ce pourquoi se l’interdire ?

Et on parlait un peu plus tôt, vous disiez un peu plus tôt le côté très politique, très social des textes de science-fiction. Celui de Martin aborde quand même avec beaucoup de violence le monde du travail, l’abrutissement par le travail, la perte de l’homme, le climat, la perte de liberté au travers de la restriction des arts, notamment de la musique. Et ce qui est étonnant, c’est que ce livre est très musical, très absence de musique. Je ne sais pas comment on peut le dire...

Je pense que c’est vraiment l’originalité du texte. C’est ce personnage de Sol, ce pianiste qui résiste par le piano. Martin a admirablement réussi à faire surgir cet univers qui est totalement coercitif, alors que le danger, il est latent, mais on ne voit pas des gens se faire torturer. Il y a une garde qui est omniprésente, mais tout le monde respecte d’une certaine façon cet ordre très quasi totalitaire. Et Sol essaie de résister et d’exister, de continuer à jouer et à faire émerger la musique dans cet univers qui est effectivement assez silencieux et très désolé, déshumanisé. Donc oui, la musique est vraiment une des thématiques riches du livre.

Et on a une double résistance. On a la résistance de Sol avec la musique, le piano, mais aussi de Daël qui choisit d’aider en risquant tout.

C’est à dire que, en fait, il y a quatre personnages dans ce roman qui sont qui résistent à leur manière à ce système, à ce régime totalitaire, oppressant et qui surtout osent sortir de leur condition. Parce que, en fait, l’un des problèmes de ce de cette vie, puisque tout se situe dans une île ou dont on ne part pas, où les élus pourraient partir, il y a l’espoir d’un train qui pourrait vous emmener, vous permettre de quitter l’île que tous souhaitent fuir d’une certaine façon, mais tous semblent résignés à subir leur sort et à ne pas et à ne pas contester leur rôle dans cette société, puisqu’il est rocheux et rocailleux et la garde et il n’y a que ces quatre personnages qui eux, cherchent à exister différemment et à résister et à résister chacun à leur manière.

c’est difficile d’imposer un jeune auteur en littérature actuellement, donc peut-être qu’on cumule les handicaps, mais peut être aussi ça finit par s’annuler.

Et donc il y a. Sol, le musicien, mais également Daël, qui est qui est le père d’une petite fille. Et elle, c’est son amour paternel, de mon point de vue, qui va lui permettre, qui va le motiver et qui va nourrir sa quête d’un ailleurs ; qui va lui permettre d’oser tenter de fuir et de partir et de quitter l’île. Et puis, avant même de trouver la manière dont il pourrait s’échapper, il fait régulièrement des petits gestes de résistance et il nargue la garde. On sent un personnage qui effectivement s’inscrit dans la révolte et dans la contestation. Mais la motivation, de mon point de vue, la motivation de cet homme, c’est de permettre à sa fille de connaître quelque chose d’autre et de d’échapper à ce monde, à ce monde terrible.

Et si j’avais une question par rapport à la prise de risque ? Parce que là on est sur un livre de science-fiction des éditions EHO mais aussi d’un jeune auteur dont c’est le premier roman publié aussi. Est-ce que d’un point de vue éditorial, on ne se dit pas je prends un gros risque ?

D’abord, je pense que c’est aussi en prenant des risques qu’on réussit. Et par ailleurs, encore une fois, ce qui prime, c’est vraiment la qualité d’un texte et le fait qu’on a été assez ébloui et séduit par ce roman,

Alors ? Publier de la littérature de qualité aujourd’hui, c’est difficile. De toute façon. Si c’était un roman classique, blanche, avec des thématiques. Quelles que soient les thématiques qu’un auteur de Blanche puisse aborder. De toute façon, c’est difficile d’imposer un jeune auteur en littérature actuellement, donc peut-être qu’on cumule les handicaps, mais peut être aussi ça finit par s’annuler. Le double handicap va peut-être être finalement un atout. Ce qui est notre interrogation : on avait deux interrogations en publiant La Roche, c’est que comme il n’y a aucun spécialiste dans la maison, je n’étais pas tout à fait sûr que la Roche plaise aux amateurs, aux amateurs du genre. Donc ça, pour nous, c’était une prise de risque en effet, parce que je pense sincèrement qu’évidemment il est très original, évidemment, il peut surprendre même des amateurs du genre, mais globalement, les problématiques, le décor sont quand même assez classique dans ce genre-là. La société coercitive dont on n’échappe pas parce que c’est un huis clos : tout ça, je pense que les amateurs du genre, ils l’ont déjà lu dans d’autres textes. Donc j’avais un petit doute quant au pouvoir de séduction de la Roche sur le public, plus spécifique, plus spécialisé. Donc ça c’était une petite prise de risque.

On a on a la couverture, où on joue sur les deux tableaux, c’est à dire qu’on a un tout petit peu évoluée notre présentation. La typographie rappelle un peu celle de Dune, un écho à la typographie d’une, on a une couverture illustrée comme on en a toujours sur nos livres. Les couvertures de nos livres sont vraiment très diverses donc je ne dirais pas qu’elle se singularise particulièrement parce qu’elles sont. Elles sont vraiment très différentes les unes des autres : il y a des photos, il y a des illustrations, il y a des textes qui sont bons. C’est vraiment dans des gammes et dans des esprits vraiment très différents. Donc, de ce point de vue-là. Voilà. Et pour moi, la réussite, l’immense réussite de cette couverture, c’est la couleur. Parce que ce rose, a priori, est une couleur de nativité, de tendre romantique. Mais ce rose, il a quelque chose d’un tout petit peu inquiétant. Ce ciel rose, il n’est pas terrifiant, il est insolite. Il y a quelque chose d’insolite dans cet horizon rose. Et ce n’est justement pas un rose romantique ou un rose bluette. On sent que c’est un rose dense et un rose crépusculaire, peut-être. Mais encore une fois, je pense que les lecteurs, s’il y a des lecteurs des éditions Héloïse d’Ormesson, et je pense que le choix du nom de l’éditeur est vraiment pour très faible et a peu de peu de rôle dans l’acte d’achat d’un livre. Enfin, disons que si on a des lecteurs des éditions d’Ormesson, ils ne seront pas désorientés et dépaysés avec cette couverture et ces illustrations de couverture. Je pense que les lecteurs de L’imaginaire peuvent s’y retrouver également. C’était un peu ça notre objectif.

Et ce n’est pas la première, la seule parution qu’il y aura cette année, évidemment. Je sais déjà qu’il y aura un thriller Février, si je ne dis pas de bêtise. Absolument. Et il y aura aussi d’autres titres ?

Bien sûr. Comme tous les ans, on a une vingtaine de titres par an et on est en train, mais bon,,on est en train de réfléchir à la programmation de la rentrée et il n’est pas impossible qu’on ait un texte de l’imaginaire à la rentrée. En tout cas, on vient d’acheter les droits d’un auteur extraordinaire qui a publié dans des toutes petites maisons jusqu’à présent, et il n’est pas impossible qu’on le publie à la rentrée.

Et est-ce que vous voudriez ajouter un petit mot pour conclure.

Vous remercier de m’avoir, de m’avoir interviewé. Je suis vraiment très contente que vous vous soyez penchés sur les éditions Héloïse d’Ormesson faisant ce choix, cette incursion dans l’imaginaire, mais ne me l’affichant pas, à la fois en revendiquant que le texte est un texte de l’imaginaire, mais en le présentant comme un texte de littérature générale. J’étais très heureuse que ça vous intéresse et que vous vous preniez du temps pour nous interroger sur nos motivations et la raison d’être de ce de cette publication.

Merci beaucoup.

Merci à vous.


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