Vaisseau d’Arcane – Tome 1/2
Chaque année, les Indés de l’Imaginaire lancent en septembre leur rentrée littéraire en mettant en avant de la fantasy française. Côté Moutons Electriques, il s’agit de Les Canaux du Mitan d’Alex Nikolavitch et de Les énigmes de l’aube de Thomas C. Durand chez ActuSF. Côté Mnemos, il s’agira donc du premier volume de Vaisseau D’Arcane, Les Hurleuses.
Tout commence au Grimmark où nous apprenons que la magie est « dangereuse ». Se présentant sous la forme d’orage, elle va transformer ceux qui sont foudroyés en réceptacle à magie d’une puissance incommensurable mais dans le même temps totalement vidé d’un point de vue esprit.
Sof, une infirmière qui travaille en contact avec les Vaisseaux d’Arcanes (nom donné aux victimes de cet étrange orage), va fuir avec son frère Solal frappé récemment l’Arcane. Après un démarrage que j’ai trouvé personnellement long, l’intrigue s’est complexifié et ce qui partait comme étant une simple fuite en avant du frère et de la sœur, va rapidement se révéler être une forme de complot dont nous aurons du mal à imaginer le dénouement.
Parmi les éléments qui nous surprennent, nous retrouvons les Orcs qui sont relativement loin de ce que nous imaginons habituellement dans un univers fantasy. Les Orcs sont ici des peuples proches de la nature et qui ne cherchent pas nécessairement le conflit : cette image guerrière, bien qu’appartenant à leur culture, semble plus être une image qu’ils donnent à l’extérieur et une manière donc de se protéger. Ils sont d’ailleurs prêts à accepter des étrangers comme nous le découvrirons.
Mais les personnages les plus étranges sont les abysséens, ces étranges poissons qui ont la capacité de vivre en surface grâce à des machineries dignes des meilleurs romans steampunks. D’ailleurs, nous sentons bien l’importance de ce peuple à l’assassinat dont est victime leur ambassadeur.
La richesse de ce roman est d’avoir rendu la magie à géométrie variable : suivant les pays, ou les zones, la magie ne se comporte pas de la même façon, son utilisation n’est pas possible suivant les mêmes axes. Cette différence d’utilisation la rend insaisissable et sa ressource d’autant plus convoitée.
On sent en toile de fond une dimension politique ou économique… En tout cas, il est certain que Solal n’a pas été frappé par hasard et que cette chasse à l’homme cache quelque chose.
Pour les personnages, si leur construction et leur action sont plutôt cohérentes, je reste un peu gêné par le fait que Solal ne se comporte pas tout à fait comme les autres touchés, même si nous aurons peut être la réponse / raison dans la deuxième partie de ce dyptique.
Un bon choix pour cette rentrée de la fantasy française.
Mnemos (août 2020) – 380 pages – 21€ – 9782354087838
Couverture : Qistina Khalidah
Au Grimmark, la magie peut foudroyer en un éclair. Ses victimes, les Touchés, ne sont plus jamais les mêmes : ils possèdent une incroyable puissance, mais leurs esprits sont à jamais anéantis.
Lorsque son frère Solal est frappé par l’Arcane, Sof, infirmière raisonnable et sans histoire, décide de tout risquer pour le sauver du destin de servitude qui l’attend. Dans leur fuite éperdue à travers les steppes infinies et les forêts boréales, ils découvriront un monde sublime et redoutable.
Mais leur liberté est vue comme un affront, leur existence même comme un blasphème. Dans leur ombre, des factions s’affrontent, tissant autour d’eux un écheveau de machinations dont elles tirent les fils avec une virtuosité machiavélique.
La magie n’est pourtant pas une puissance qui se dompte…