Je me suis toujours demandé ce qui serait le plus rapide dans une course entre un zombie et un de nos anciens. C’est une des questions auxquelles tentera de répondre Fabien Clavel dans ce drôlissime L’évangile Cannibale. Déjà, situons un peu l’action, nous sommes dans une maison de retraite pour parler langue de bois ou un mouroir si nous devons être beaucoup plus honnête… Nous comprenons rapidement que Fabien en profitera pour mettre en avant comment sont vus les personnes du troisième âge :
Nous sommes un tout-à-l’égout à ciel fermé. Parce qu’un vieux c’est pas propre, ça pue, c’est indécent. On nous cache comme une maladie honteuse : la vieillesse, puisqu’il faut l’appeler par son nom.
Mais avant d’être une critique sociale sur le traitement que nous réservons à nos aïeux, il s’agit surtout d’un groupe qui cherche à résister aux attaques zombies. Et ces attaques ont été anticipée par Maglia, une des doyennes des Muriers. Sa position est claire : il faut s’enfermer quelques semaines avant de sortir et d’affronter ce nouveau monde… Ce que feront les pensionnaires en attendant de décider de traverser Paris.
Le narrateur, Mat (pour Mathieu… Ce qui rapprocher du titre devrait allumer une petite lumière 😉 ) est pour le moins un détestable personnage qui n’a de respect que pour lui-même et encore ! Amateurs de phrases chocs, il ne peut s’empêcher de se méfier de tout.e.s…
Le trouillomètre à zéro. Le palpitant qui joue la marche turque. Les sphincters qui commencent à faire relâche.
Je suis venu. J’ai vu. Je me suis chié dessus.
Alors, nous allons assister au fur et à mesure a un dérapage de plus en plus marqué du brave homme qui n’hésitera devant rien pour atteindre un objectif étrange… Et certains passages sont tout simplement terriblement crus, c’est pour ça que la lecture est plutôt destiné à un public averti…
ActuSF (Mars 2018) – Hélios – 286 pages – 8.00€ – 9782366298765
Couverture : David Hartman
Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse, jusqu’à ce que Maglia, la doyenne de la maison de retraite, ne voit en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires décident de sortir et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, devenant les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. Qui se déplace le plus vite… un zombie ou un petit vieux en déambulateur ?