Les nouvelles de Paul Di Filippo sont avant tout une question d’ambiance. Le scénario général est souvent un peu simple, les fins de nouvelles un peu rapide. Ce défaut risque d’être un frein terrible pour les lecteurs qui aiment l’action, l’aventure et le frisson. Je ne saurais cependant que trop conseiller la lecture de Pages perdues, et ce pour deux raisons essentielles à mes yeux : l’humour, l’imagination et l’écriture.
Sur le plan de l’écriture, Paul Di Filippo sait s’approprier le style d’un auteur pour écrire avec sa biographie imaginaire. Il prend les mots d’Anne Frank pour lui réinventer une vie. Cette caractéristique, ce mimétisme littéraire, était déjà présent dans La trilogie steampunk, et ce recueil en est le prolongement logique.
Pour l’inventivité et l’humour, il vous suffira d’imaginer ce que peut donner Franz Fafka en scribouillard abscon de la rubrique du coeur le jour, se métamorphosant en super héros justicier, La Choucas, la nuit. Imaginez aussi Philippe K. Dick en pauvre petit quincailler.
Folio – 250 pages 5.00 € ISBN : 2-290-31818-3 (1998)
Savons-nous vraiment tout de la vie des grands écrivains ? Neuf nouvelles décalées et délirantes offrent ici de surprenantes révélations sur ce qu’aurait pu être le passé de quelques-unes des sommités de la littérature du XXe siècle, où l’on découvre que Franz Kafka hanta Manhattan sous les traits d’un vengeur masqué, ou que d’éminents écrivains de science-fiction tels que Robert Heinlein, Théodore Sturgeon ou Alfred Bester ont réellement eu l’opportunité de sauver le monde…
Ludique et multiréférentiel, voici un petit bijou d’inventivité qui saura à coup sûr enthousiasmer les fans de biographies imaginaires, d’histoire reconstruite et de récits exubérants.
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