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Pardon, vous n’avez pas vu ma planète ? de Robert K. Ottum

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Bing Walter est un extraterrestre, venant d’une planète lointaine, à des centaines d’années lumières de la Terre. Pourtant, il a pour mission de s’y rendre et de s’intégrer à la société humaine. Après de multiples opérations chirurgicales, les médecins ont réussi à lui créer un corps artificiel semblable à celui des hommes. Oh bien sur, ils avaient oublié le nombril, mais se sont rattrapés à temps, des petits détails quoi.

Sa mission est simple, atterrir sur Terre sans se faire repérer, dissimuler son aéronef et s’intégrer, trouver un ami capable de l’aider, se fondre dans la masse, être un individu normal. Il doit ensuite se faire embaucher à la rédaction de Time-Life, dans la section scientifique. Enfin, en utilisant son ami et sa place au journal, il devra faire paraitre un article annonçant la venue de sa race.

Pas si simple, surtout qu’il n’est pas doué.

C’est un texte assez spécial, qui nous raconte ici les préparatifs d’invasion de la Terre par des extraterrestres. Enfin, le terme « invasion » peut sembler fort car nous ne connaitrons jamais les réelles intentions des aliens, qui préfererons parler de visite pacifique. Mouais, 200 Années lumières ( même s’ils voyagent au delà de la lumière ) pour un bonjour!!

En tout cas, nous sommes entrainés par une spirale infernale au coeur de la rédaction du Time, le plus grand magazine au monde, celui qui a le plus d’écho et d’influence selon l’auteur. Il faut dire que lui même rédacteur en chef d’un magazine américain, il avait peut être quelques comptes à régler avec eux. Car l’impression n’est pas flatteuse, rédaction sclérosée, journalistes quasi-incompétents, les cerveaux se trouvant surtout sur le terrain, décadence et luxure dans le travail, on n’imagine pas la vie de journaliste comme ça.

En même temps, tout le livre est placé sous la constellation de l’humour et de la dérision. Après tout, Walter Ding n’a d’éclaireur que le statut, il ne s’y conforme pas tellement dans sa vie quotidienne. Il accumules les bourdes, les balourdises, se trahit parfois, mais s’en tire bien. Heureusement d’ailleurs, on s’y attache malgré son apparence de robot implacable et logique.

Critique aussi envers l’administration, sclérosée et corrompue elle aussi. Ainsi les personnes à l’origine de la découverte des signaux -emis par les congénères du héros- sont licenciés et doivent encore garder le secret, tandis que la nasa se bat pour en avoir le contrôle.

Et au milieu de tout ça, un robot Univac tombe amoureux.

J’ai Lu (1974)300 pages
Traduction : Jean-Luc Fromental
Titre Original : All right, everybody off the planet (1972)

Couverture : Wojtek Siudmak

Regardez un peu ce qu’ils m’ont fait.
Sans blague, ils m’ont bourré d’un tas de petits machins et je n’arrive pas à m’y habituer. Je suis passé quinze fois, non seize, sur le billard et je commence à en avoir jusque là. Coupe. Taille. Recoupe. Ajoute et retranche. Rapièce. Raccommode…

Notez bien : ma peau est en plastique premier choix. Un article d’excellente qualité, agréable au toucher, à la fois souple et résistant et tout ça. J’ai deux caries dentaires, du cerumen dans les oreilles et même un pouls. Vous aurez du mal à croire que je ne suis pas des vôtres.

Bing Walter était prêt à partir pour la Terre.


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