Tout nouvellement arrivé dans le milieu, les éditions A La Flamme vont proposer autout dans titres en imaginaire, que d’autres qui ne le sont pas; Durant le festival Imajn’ère, j’ai pu échanger avec Jérôme Verdier et Frédéric Boudet (alias Robert Darvel) autour de leurs titres présents et à venir…
Bonjour Robert et Jérôme. Bonjour, Si j’échange avec vous aujourd’hui, c’est pour les éditions La Flamme. Alors que sont les éditions de la Flamme à la Flamme ? La flamme. La flamme.
Jérôme : Eh bien donc, nous publions des romans, nous publions trois romans par an et nous publions des romans de genre comme de littérature générale. Et ce qui nous intéresse, ce sont des récits plutôt insolites et singuliers. Donc nos trois premiers livres de 2025 sont très différents les uns des autres. Voilà.
Et justement, quels sont ces trois premiers titres ?
Robert : Très bonne question. Alors on va le prendre dans l’ordre des Codes-barres. Le premier, c’est un livre de Brice Tarvel qui est un auteur relativement connu, qui a fait plus d’un demi-siècle qu’il écrit des choses en littérature populaire et d’autres, et ça s’appelle une camionnette qui servait de volière. C’est un très joli titre et c’est un post-apo. Pas, genre The Last of Us et tout ça qui fout la trouille avec des grosses bêtes et désespéré. Et ça se passe en France, ça se passe dans l’est de la France, du côté de Reims. C’est un post-apo rural, assez malicieux, très bien écrit, assez paillard, assez jouissif en fait, post-apo, assez jouissif. On avait trouvé tout à l’heure que c’était un feel-good post-apo, ce genre de chose. Voilà. Donc c’est dans le registre, c’est là où on est singulier, c’est que ce n’est pas un post-apo habituel. 28 jours plus tard et ce genre de chose.
D’accord. Et donc le deuxième, c’est pour toi Jérôme ?
Jérôme : c’est pour moi. Oui, Gertrude et compagnie. Donc rien à voir, c’est pas du tout un post-apo, donc c’est de la littérature plutôt générale. Et en fait c’est un roman qui met en scène Gertrude Stein qui était la papesse des arts et des lettres de la génération perdue.
Donc Gertrude Stein, ça la met en scène, ainsi que son cercle d’amis intimes, plus tous les artistes français et autres qui allaient dans ces salons à Paris, donc entre autres Picasso, le Douanier Rousseau, etc. Et ça met en scène aussi les personnages qu’elle a inventés, donc, notamment Ida qui est donc le titre d’un roman de Gertrude Stein qui est parti en voyage aux Etats-Unis et qui raconte toutes ses aventures à sa jumelle restée dans la forêt. Je ne sais plus comment c’est écrit et. Et du coup, c’est un roman assez court, écrit en une seule phrase, donc sans majuscule ni point à la fin, avec des espaces de de respirations typographiques.
C’est un texte qui est assez joyeux et savoureux, qui n’imite pas le style Gertrude Stein, mais qui est plutôt dans l’esprit en fait de de l’autrice. Voilà.
Robert : Qui est épistolaire en plus, parce qu’elle communique, celle qui voyage envoie ses lettres à sa sœur jumelle. Donc ses lettres à elle interrompent les pensées que la première Ida a en préparant ces choses dans son salon. Et tout ça. Sa sœur lui envoie une lettre, il parle de ça et tout ça, donc c’est très fluide. En fait, c’est très ça coule tout seul, alors qu’on a l’impression, en racontant notre truc, qu’il y a un artifice, que c’est lourd et tout. Pas du tout. C’est une phrase. Le fait que ce soit une seule et même phrase, ça signifie que du début à la fin.
C’est vraiment très bien fait et en plus c’est assez drôle, C’est assez fin et il y a des inventions poétiques qui sont assez étourdissantes. Voilà, Donc ça n’a rien à voir avec le mot histoire.
Et le dernier ?
Robert : C’est toi, c’est moi ?
Jérôme : Comme tu veux. C’est un fix-up.
Robert : C’est à dire c’est un roman en six parties qui sont chacune une nouvelle. Tu lis la première, tu lis la deuxième, tu ne vois pas trop le rapport avec la première. Sinon, il y a un fil conducteur. La troisième confirme qu’il y a un fil conducteur entre la première et la deuxième et donc on arrive au fix-up, c’est à dire au total, ça donne une vision globale de quelque chose. Et le point de départ de la première, par exemple, c’est un gars ou une fille qui s’aiment beaucoup, qui vont se baigner et ils s’aiment tellement qu’au bout d’un moment ils se serrent dans les bras et tout et ils fusionnent. Donc ils ne sont plus qu’un à l’intérieur. Ils sont deux. Mais pour le regard des autres, il n’y a plus qu’une personne, mais qui est fluctuante. Elle est tantôt lui, tantôt elle. Ça fait tout ça. Donc c’est assez amusant. Et donc, cette idée-là, Thierry Crouzet la pousse dans ses retranchements au fur et à mesure que les morceaux du Fix-up arrivent.
Ce n’est pas qu’après il imagine que ça peut arriver à plusieurs personnes en même temps et il imagine en quoi ça va bouleverser le monde dans lequel on vit. C’est cette possibilité que des êtres fusionnent. Donc il pousse, il pousse, il pousse l’idée jusqu’à très loin.
Et du coup, vous parlez de trois titres par an. Comment on rentre au catalogue de À la Flamme ?
Jérôme : Alors ce n’est pas facile parce que le catalogue est quasi rempli jusqu’à 2027, ce qu’on appelle nos salves. Donc la salve trois est quasi pleine. Il y a deux sur trois en fait et on a déjà des titres pour les pour les salves d’après. Donc on ne prend pas de manuscrits pour l’instant. On en prendra peut-être, voire surement plus tard. Parce qu’on n’a aussi pas le temps. En fait, tout simplement, c’est énormément de boulot. Donc en fait, il fallait en plus lire tous les manuscrits qu’on nous envoie. C’est juste pas possible quoi.
Et du coup, vous êtes combien aujourd’hui dans la maison d’édition ? Et qu’est ce qui vous a poussé tous les deux à vous lancer dans l’aventure ? Il y a d’autres personnes, mais là, vous êtes tous les deux là pour les deux, que vous êtes là à vous lancer dans cette aventure.
Robert : Bah moi je suis éditeur depuis une quinzaine d’années sous le nom du Carnoplaste. J’étais éditeur de fascicules de littérature populaire. J’ai été auteur sous le nom de Robert Darvel. Donc on est parti. De ce qui me concerne, j’ai voulu rentrer dans le milieu littéraire, mais je ne vais pas y rentrer comme ça. Il faut que j’aille, il faut que j’aie quelque chose à proposer. Donc j’ai fait cette histoire de fascicules et puis petit à petit, avec les amitiés qui sont qui sont nés de là. On s’est retrouvé avec Jérôme, on s’est rencontrés ici à la Tour Saint-Jacques. C’est ça ?
Donc saint Aubin, c’est à dire la deuxième année d’imaginaire, Ça, ça l’a fait.
Jérôme : Ça a marché. Ouais, globalement.
Robert : Et puis là-dessus, il y a Jean Hugues Villacampa qui est venu se greffer au trio amoureux, entre guillemets. Ça y est ! Non, non, c’est bien, On s’est bien entendu tous les trois, on est totalement complémentaires et finalement, on s’est dit qu’on avait. En fait, c’est. Oui, on est en train de fusionner tout en restant garçon tous les trois.
Jérôme : Oui, quand même.
Robert : Non, en fait, c’est le C’est le plaisir de faire à partir de zéro et de faire tout soi-même. En plus. Parce qu’on fait tout, en fait. On sélectionne le texte, on est trois d’accord là-dessus, on le corrige, on leur a écrit, on le maquette, on fait la couverture, on fait la promo, on fait, on fait tout. En fait, on fabrique l’objet depuis le néant.
Jérôme : Ce qu’on ne fait pas. C’est la distribution parce que nous sommes distribués par Pollen.
Donc l’étape finale des envois partout dans les librairies, etc. Ce n’est pas nous parce que c’est un peu lourd comme travail, mais effectivement. Cependant on fait l’étape juste avant qui est la communication. Donc la représentation, on appelle ça la communication avec la librairie et le lien qu’on tisse avec des libraires, des librairies plutôt indépendantes. Donc ça on le fait nous-même par contre. Donc c’est à dire qu’on est pas diffusé.
Robert : Parce que les librairies apprécient énormément quand l’interlocuteur et l’éditeur directement. Donc c’est nous qui pouvons le mieux parler de ce qu’on fait.
Jérôme : Et ça évite d’avoir son catalogue noyé au sein de l’intégralité des catalogues d’un grand diffuseur avec un représentant qui a assez peu de temps en fait pour présenter les choses et les libraires séparés quoi. Enfin, c’est difficile. Donc il y en a plusieurs qui m’ont dit ouais, c’est bien parce qu’au moins là, on peut discuter. Ces 3 livres en plus, Donc c’est à l’échelle humaine. Donc en fait ce n’est pas des livres qui sont censés rester une semaine seulement sur les étals, c’est sur le long cours. Voilà, on peut vraiment savoir discuter, tisser des liens. Donc c’est notre parti pris.
Et donc aujourd’hui, on peut vous trouver à peu près dans toutes les. Partout en France où il y a encore. C’est encore en cours de déploiement ?
Jérôme : Non, parce que Pollen est distribué partout en France, donc partout en France, en Belgique, en Suisse et au Québec, si je ne dis pas de bêtises. Donc en fait, n’importe quelle librairie peut commander nos livres directement. Alors, Épicène n’est pas encore sorti. Je ne sais pas à quelle date sera publié le podcast. Ce sera donc le 17. Il faut attendre un petit peu. Mais effectivement, toutes les librairies qui travaillent avec Pollen, c’est à dire quasiment toutes, peuvent commander nos livres comme ils commandent. N’importe quel autre roman, en fait.
Et dans une situation où le monde éditorial bouge le monde. Oui, ça marche, bouge beaucoup, avec des concentrations, des pouvoirs en quelques sortes, etc. Vous n’avez pas une inquiétude sur le développement ?
Robert : Ce n’est pas l’inquiétude qui nous motive. Nous, on est indépendants. On a une belle valeur d’être ton indépendance. Ça nous sensibilise à toute la chaîne et tout ça.
Jérôme : Pour moi, c’est même un avantage. En fait, c’est ce qu’on fait bien. Le reste fusionne. Voilà, comme tu l’as dit. Et nous, on a quelque chose à proposer qui est singulier, comme on l’a dit. Ce sont des textes qui, nous, qui nous ont titillé, qui ont nourri notre flamme, n’est-ce pas ? Donc. Et du coup, quand on achète, on n’est pas. On n’est pas les seuls. On ne dit pas que nous, il y a d’autres éditeurs indépendants qui font déjà ça depuis longtemps et qui font ça très bien aussi, à leur manière. En fait, quand on achète un roman de ce type de maison d’édition, on sait que ça va sortir de l’ordinaire. Quoi. On ne va pas rester coincé dans une trame habituelle, classique, avec des schémas. En gros, ça va être la découverte. On ne sait pas où on va et. Et c’est une belle expérience de lecture, quoi.
Robert : Et au terme des trois premières années, le catalogue, on verra la cohérence de choses qui sont complètement différentes les unes des autres.
Jérôme : Pour l’instant, il y en a que deux qui sont sortis. Ils sont vraiment très différents, ça fait un peu bizarre. Mais comme, comme le dit Robert. Donc quand on aura six neuf, effectivement on verra bien que c’est les mêmes personnes qui ont choisi, qui ont, qui ont accompagné, qui ont confectionné ça sera, ça sera limpide à ce moment-là, quoi.
Et aujourd’hui, on vous trouve où ? Sur internet, sur les réseaux sociaux ? Vous avez déjà tout déployé ?
Jérôme : On est on est sur les réseaux sociaux. En tout cas, quand j’y arrive.
Robert : Depuis Facebook jusqu’à BlueSky.
Jérôme : Tout ça plutôt Blue Sky et Mastodon. Mais effectivement, on ne peut pas se passer d’Instagram. Voilà. Donc on a pas mal de personnes qui nous font des retours sur Instagram, qui font des critiques, etc. Mais sinon on a un site web et puis voilà.
Donc je parle et puis du coup me reste à souhaiter longue vie à la flamme et merci beaucoup ! Bravo pour l’initiative.
Robert : On ne renaît pas et on ne se consume pas, on vit simplement. Voilà.
Merci beaucoup messieurs.
Merci. Merci beaucoup.
Laisser un commentaire