Nouvel éditeur, A La Flamme nous propose en premier roman SF une réédition de Une camionette qui servait de volière de Brice Tarvel. Nous devons déjà à l’auteur les Dossiers secrets de Harry Dickson (Volume 1 et volume 2 chroniqués). Le roman nous plonge dans un monde post-apo… avec une place de la femme qui colle moins à l’air du temps….
Le Chaudron – Temps indéterminé
La ville de Courpigny a énormément changer depuis que la Centrale Nucléaire qui se situait à proximité a explosé. Les radiations qui ont frappé la commune et ses alentours ont rendu le lieu moins prisé de façon générale. Dans cet univers en pleine transformation – les radiations entraînant des mutations plus étranges les une que les autres -, les habitants et habitantes tentent de survivre tant bien que mal.
Parmi les éléments qui leur permettent de tenir, les grillus sont des espèces de tiques géantes. Les radiations ont rendu ces créatures hallucinogènes et elles deviennent une denrée très importante pour permettre aux locaux de survivre. Raison pour laquelle Kadou, un vieil homme plutôt irascible, a décidé de les élever pour s’en faire un commerce très lucratif. Isolé dans sa camionnette, il tend à garder une certaine distance avec le reste des villageois.
Les seuls contacts qu’il a sont avec Zuzu, une dealeuse qui s’approvisionne auprès de lui. Âgée d’une dizaine d’année, la gamine a une tresse qui pousse plus vite que l’autre et elle cherchera à savoir comment gérer cette particularité… Autre contact du vieil homme, un demi-droÏde sexuel, Nanachina, qui a perdu le haut de son corps… Pas très grave, son cerveau est dans sa hanche et il faut bien avouer que son propriétaire ne s’en sert pas pour des parties d’échec !
Du côté de Zuzu, elle peut aussi compter sur Gobe-Mouche, un adolescent dont les hormones débordent par toutes les pores… En faisant un porc ! Il est néanmoins d’un secours important pour la jeune gamine, peu capable de se défendre toute seule.
Un quotidien déjanté
Ce que nous propose Brice Tarvel n’est rien d’autre que de découvrir le quotidien d’une ville qui a basculé suite à cet incident nucléaire. Nous ne savons pas grand-chose de ce qu’est le monde autour de cet événement : les conséquences sont-elles localisées ou ont-elles débordées ? Seul élément que nous avons : les Scruts semblent s’intéresser à toutes les mutations pendant que le village voisin se terre dans l’étang.
Chaque scène est un régal, montrant un quotidien dur qui semble montrer malgré tout des signes de solidarité. Solidarité entre Gobe-Mouche et Zuzu, proximité entre Nanachina et Kadou ou encore forme d’amour filial entre Kadou et Zuzu.
L’environnement est riche, comme ces roseaux qui soumis aux roseaux, se met à chanter des Beatles ou encore les transformations qui sont toutes plutôt farfelues.
Toujours est-il que je ne suis pas fan des personnages féminins qui restent soumises à un patriarcat qu’il est un peu plus difficile à entendre de nos jours : Nanachina est totalement soumise aux désirs de Kadou, puis de Gobe-Mouche et ne semble obtenir ce qu’elle veut qu’au travers du sexe. Riza de l’autre côté de l’échiquier obtient ce qu’elle veut pour les mêmes raisons. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure ce texte a été revu depuis 2016.
Pour ce premier roman publié aux Editions A La Flamme, nous découvrons donc un post-apo vraiment bien pensé en termes d’environnement, au texte ciselé, qui aurait été encore mieux avec une prise de distance sur la plastique féminine.
Editions A La Flamme (Mars 2025) – 253 pages – 20 € – 9782959039201
Couverture : fb
L’explosion de la centrale nucléaire de Courpigny, a précipité la chute du monde tel qu’on le connaissait, amenant son cortège de radiations et de mutations étranges. Autour d’une camionnette mangée par la rouille évoluent Kadou, éleveur de grillus hallucinogènes, Zuzu, fillette dealeuse plus irradiée à droite qu’à gauche, Gobe-Mouche, adolescent à problèmes et Nanachina, une demi-droïde réduite à un bassin et des jambes.
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