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American Gods de Neil Gaiman

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American Gods est un roman que j’avais mis sur ma pile à lire depuis un certain temps et il aura fallu l’apparition de son adaptation télévisuelle pour que je me lance (enfin me direz-vous) dans la lecture de ce roman qui a raflé quand même quelques prix (Meilleur roman de SF prix Hugo et prix Nebula 2002 ; Meilleur roman de fantasy – prix Locus 2002 ; Meilleur roman fantastique – Bram Stoker Award 2002).

L’histoire est centrée sur le personnage d’Ombre dont on ne sait que peu de choses si ce n’est qu’il est derrière les barreaux et que sa femme – Laura – l’attend patiemment pour reprendre une vie normale…

Patiemment, ce n’est d’ailleurs pas le terme approprié puisque Ombre bénéficiera d’une sortie anticipée pour assister à l’enterrement de la jeune femme, morte dans un accident de voiture dont l’origine est plutôt cocasse.

Alors qu’il sort et qu’il prend l’avion, il croise la route de Voyager, un étrange personnage qui lui propose un poste qui oscille entre garde du corps et chauffeur… Rapidement, d’étranges événements vont accompagner les deux hommes, notamment une rencontre avec un leprechaun et des “voyantes”.
Comme le titre l’annonce, il est question de dieux et notamment de dieux américains… Quels sont-ils ? Il s’agit de l’internet, il s’agit de la ville, … qui bien entendu sont bien loin des dieux traditionnels qui ont accompagné notre passé. Et le problème majeur, qui n’est d’ailleurs en soit pas si nouveau, c’est que l’existence des dieux est fortement liée à la croyance des individus en leur réalité.

Cette transition vers de nouvelles déités a donc pour conséquence de mettre en difficulté ou de vouer à la disparition ces anciens.

Loin de vouloir laisser les choses se faire, Voyageur va tenter de renverser la situation et pour une raison que nous ne comprenons pas, Ombre semble devoir jouer un rôle très important dans la lutte à venir.

Si le sujet ne m’a pas semblé particulièrement novateur, j’ai par contre trouvé la façon de traiter le sujet très intéressante, avec des personnages qui ont une profondeur et des attitudes qui sont en ligne avec ce que l’on s’attend à trouver : certains dieux persuadés de la force qui les accompagne (les nouveaux) et les anciens qui sombrent de plus en plus dans le désespoir en même temps que dans l’anonymat. Alors, nous n’arrivons pas toujours à faire le rapprochement entre ce que nous connaissons et ceux que nous croisons, Neil Gaiman ne mettant pas nécessairement en avant les plus connus. Mais nous ressentons cette détresse et ce sentiment de ne plus être maître de rien et de devoir nécessairement faire un choix.

Nous trouvons aussi, avec une finesse vraiment plaisante, cette critique de la société américaine (mais que nous pouvons aussi étendre par chez nous), ces petits travers qui vont vous rendre cette histoire savoureuse et subtile.

Pour ceux qui auraient vu la série avant de se laisser tenter par le roman, ils auront peut-être moins apprécié les digressions sur les dieux qui ralentissent l’histoire, par contre au niveau du roman, ce sont des digressions plus que sympathiques qui permettent de reprendre notre souffle dans une histoire riche et pleine de rebondissements.

Un roman donc que je ne peux que vous conseiller.

A noter que la version J’ai Lu de 2004 est pleine de “coquilles” typographiques : je vous conseille donc une autre version 😉

J’ai Lu (Mai 2014) – 610 pages – 8.90€ – 9782290088395
Traduit :
Michel Pagel

Dans le vol qui l’emmène à l’enterrement de sa femme tant aimée, Ombre rencontre Voyageur, un intrigant personnage. Dieu antique, comme le suggèrent ses énigmes, fou, ou bien simple arnaqueur ? Et en quoi consiste réellement le travail qu’il lui propose ? En acceptant finalement d’entrer à son service, Ombre va se retrouver plongé au sein d’un conflit qui le dépasse : celui qui oppose héros mythologiques de l’ancien monde et nouvelles idoles profanes de l’Amérique. Mais comment savoir qui tire réellement les ficelles : ces entités légendaires saxonnes issues de l’aube des temps, ou les puissances du consumérisme et de la technologie ? A moins que ce ne soit ce mystérieux M. Monde…
 


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