Retrouvez l’actualité des littératures de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantastique, Fantasy, et autre) ainsi que des interviews de celles et ceux qui les construisent.

Entretien avec Olivier Paquet

Depuis plusieurs années, Olivier Paquet nous propose des textes de Science-Fiction, naviguant sur plusieurs registres dont le space-opera mais il a aussi signé deux romans autour des Intelligences Artificielles : après Les Machines Fantômes dont nous vous avions parlé il y a un peu plus de deux ans, nous pouvons découvrir Composite, les deux romans étant chez l’Atalante.

Parmi les questions qui sont posées, nous retrouvons bien sûr le rapport de l’humanité aux I.A. mais aussi l’impact de celles-ci sur notre quotidien. Mais Olivier en parlera mieux que moi.

Photo © Francis Malapris

Bonjour Olivier, avant de parler de ton nouveau roman Composites paru aux éditions de l’Atalante. Tu es maintenant bien connu dans le milieu mais pour ceux qui ne t’auraient pas croisé, peux-tu te présenter ?

Toujours un peu compliqué de se présenter. Disons que cela fait maintenant plus de vingt ans que j’écris et que je suis publié, j’ai commencé par des nouvelles parues dans Galaxies (ancienne série), je me suis glissé parmi tout un ensemble de nouveaux auteurs qui sont apparus à la fin des années 90 début 2000 : Calvo, Colin, Dufour, Mauméjean. Et j’ai survécu. Ce qui est déjà un exploit. L’autre caractéristique, c’est que j’écris essentiellement de la science-fiction, pas autre chose, même si je peux frôler parfois des approches plus contemporaines. En science-fiction, j’ai exploré pas mal de pistes, aussi bien les livres-univers comme dans Structura Maxima, que le space-op avec la trilogie du Melkine. Il n’y a que les uchronies et le voyage dans le temps que je n’ai pas abordés. Cela donne une science-fiction très variée, mais si on devait caractériser mon écriture, je dirais qu’elle est très européenne. Ses références culturelles puisent vraiment dans cet héritage et sa confrontation avec le futur.

Depuis 2011 et Les Loups de Prague, tu es édité chez L’Atalante : pourquoi le choix de la maison d’édition nantaise ?

Comme je le disais dans ma présentation, j’ai survécu alors que ce n’était pas évident. Mon premier roman est sorti chez Flammarion, dans la collection dirigée par Jacques Chambon, mais suite à son décès, les directeurs de collection suivants ont fait traîner, ce qui m’a plus ou moins fait disparaître de la circulation. Il a fallu presque que Xavier Mauméjean me pousse pour que je me décide à envoyer le manuscrit des Loups de Prague à l’Atalante. Quinze jours après, c’était fait. J’avais aussi le manuscrit du Melkine en suspens, ce qui fait que j’ai poursuivi et l’Atalante m’a encouragé.
Aucune maison d’édition n’est parfaite, mais l’Atalante m’apporte l’essentiel de ce que j’attends d’un éditeur. Un accompagnement, un travail du texte, avec surtout le sentiment qu’on comprend ce que je veux faire, ma manière d’aborder l’écriture, le dialogue que je souhaite entretenir avec le lecteur. Ce n’est pas évident, lorsqu’on joue sur les suggestions, sur l’implicite, d’avoir quelqu’un qui est capable de discuter de l’équilibre à trouver. Ceci explique pourquoi j’ai vraiment besoin d’un éditeur, pas vraiment pour des questions de style, mais surtout pour trouver le chemin de crête entre le trop évident et le trop subtil. Autrement dit, pour discuter de la place, de l’autonomie que je vais laisser au lecteur. C’est sans doute ce qui me passionne le plus dans le travail éditorial.

Si on en vient maintenant à Composite qui vient tout juste de paraître, l’écologie est centrale dans la politique et c’est dans ce rôle de “renaturation” (à défaut d’un autre terme) que nous découvrons Esther… Pourtant, nous sentons aussi que l’écologie reste une façade et que la politique à l’ancienne continue à s’appliquer : tu n’es pas optimiste sur notre capacité à prendre en compte politiquement la dimension écologiste ?

Ce n’est pas vraiment une question d’optimisme, plutôt la conscience de la réalité du politique, des contradictions qui le traversent. Il y a des urgences écologiques majeures, et les électeurs votent pour des hommes et des femmes qui vont répondre à des urgences quotidiennes : les crèches, la sécurité, l’emploi. Les grandes politiques sur l’environnement sont des contraintes immédiates pour des effets à moyen et long terme, alors que trouver une place en crèche, c’est urgent. Comment arbitrer entre la construction d’un EHPAD et la végétalisation d’une rue tout en sollicitant des suffrages aux élections suivantes ? Je l’ignore. Je veux dire que je peux imaginer de grands principes d’action politique, depuis ma position d’écrivain n’ayant jamais été élu, mais si j’étais à la place des gens sur le terrain, comment trancher ? Je me dis que c’est très compliqué parce que nous tous, citoyens, nous sommes contradictoires.

Au final, j’ai plutôt du respect pour la fonction politique, elle est tenue par des gens qui peuvent être des salauds ou honnêtes, mais elle est toujours difficile. Et c’est ce que j’ai voulu montrer dans Composite.

Néanmoins, ce n’est pas le cœur du récit, qui sont les souvenirs. Tout commence par une image altérée et les impacts que cela peut avoir. On se pose rapidement la question : les images enferment-elles notre mémoire ?

On rentre tout de suite dans le dur avec cette question. Les êtres vivants enregistrent le monde avec leur corps, avec leurs sens, tous les sens. Mais dans nos appareils numériques, nous ne pouvons enregistrer les odeurs, les goûts ou le toucher. Ce n’est pas nouveau. Nos albums de famille sont remplies de photos en noir et blanc, et cela constitue notre mémoire. Les images sont si importantes que les ciseaux staliniens recadraient ou effaçaient les “hérétiques” pour recomposer une histoire idéale.

Avant d’écrire Composite j’avais lu un article sur les faux souvenirs historiques. L’étude montrait que des gens pensaient avoir vécu un événement, ils pouvaient en parler, le considéraient comme appartenant à leur expérience sensorielle alors qu’en réalité ils n’en avaient vu que des images, que des documentaires ou reportages. Je fais partie d’une génération qui a connu la victoire de François Mitterrand en 1981, et certains disent se souvenir du visage qui s’est affiché avec le défilement des lignes colorées. Je connais cette image, mais je sais qu’elle ne m’appartient pas, qu’elle est le résultat de tous les documentaires et rétrospectives que j’ai vus. En revanche, j’associe le 10 mai 1981 au lendemain, au couloir de mon école primaire où j’entrais pour me laver les mains. J’ignore totalement si c’est vrai, mais mon cerveau persiste à faire un lien entre les deux événements. C’est une pure sensation, pas du tout intellectualisée.

Donc, pour en revenir à la question, je crois que les images travaillent dans notre mémoire, qu’elles se mélangent, se fragmentent et se recomposent, parce que notre société est inondée d’images. A tel point qu’il devient impossible de différencier ce qui vient de nous, des sensations de notre corps à un moment donné, de ce qui nous est transmis par des outils technologiques : photos dans la presse, journal télévisé, internet. Notre mémoire dépend toujours finalement du collectif auquel nous appartenons. Elle n’est pas juste individuelle.

Le pendant de cette question est plus délicat à mon sens : la persistance des images numériques nous interdisent-elles le droit à l’oubli ?

Pour répondre, je vais partir de l’album de famille, qui constitue un très bon exemple de mémoire sous forme d’image. En général, les photos qu’on met dans un album, on les regarde et on les oublie. Il faut une décision personnelle (suite à un événement ou pour montrer à quelqu’un) pour réactiver le souvenir. Ce que les algorithmes changent, sur Facebook par exemple, c’est qu’une machine décide de nous envoyer le souvenir sans qu’on l’ait voulu. Tout d’un coup, on revoit la photo d’un ami mort, et on doit se confronter à cela. On est contraint de réactiver le souvenir sans s’y être préparé. C’est assez nouveau et cela peut perturber.

Le deuxième élément nouveau avec les images numériques, il est aussi technique. Avant, du temps de la photo argentique, prendre une photo demandait du temps, on savait pourquoi l’on figeait l’instant, et chacun posait. Cela manquait de naturel, mais l’événement avait un sens en tant que tel ; au besoin, on légendait la photo. Avec le numérique, capter un souvenir est facile, cela prend une seconde et les images gagnent en spontanéité. Seulement, nous enregistrons ces moments sans trop y faire attention, presque par inadvertance. Au point que lorsque les images réapparaissent grâce aux algorithmes, on a oublié la raison derrière la photo, ce qui nous questionne. Pourquoi avoir mémorisé cet événement, quelle était l’intention, qui était vraiment la personne ayant jugé nécessaire de sortir son téléphone pour immortaliser le moment ?

C’est tout cela qui a constitué le fond de Composite, toutes ces questions sur l’oubli et la persistance. La technique transforme notre rapport à la mémoire, soulève des problématiques qui n’existaient pas avec la photographie argentique, encore moins avec la peinture. Des machines, des algorithmes, nous forcent à nous confronter à nous-mêmes sans l’avoir décidé, à reconstituer des liens avec un moi passé, à se demander à quel point nous avons changé. Alors que l’album de famille, on peut le laisser dans un placard. La technique bouscule notre relation intime avec nos souvenirs.

Globalement, ce que nous voyons, ce sont des I.A. (la question restant de savoir si elles sont pilotées ou non) qui interfèrent avec notre monde… Un risque certain à ton sens ?

Elles interfèrent déjà avec notre monde, on vit avec ça et elles nous procurent autant de libertés que de contraintes. La question n’est pas de savoir si elles peuvent nous remplacer, elles sont déjà meilleures que nous dans des tas de domaines. Quand on développe des machines capables de lire des radios et qu’elles font un meilleur diagnostic que les radiologues (notamment en indiquant qu’il ne faut PAS opérer, ce qui dans les cas de cancer peut servir la guérison), on ne va pas parler de risque.

Surtout, je n’ai pas l’impression que l’humain soit si formidable, si généreux, si solidaire, si compréhensif que cela rende l’IA dangereuse en comparaison. Je préfère un humain vertueux, intelligent, sensible, courageux, mais ce n’est pas la majorité de l’espèce. A ce titre, une IA qui interfère avec nous ne créera pas plus de chaos que ce qui est sous notre responsabilité. Surtout, une IA est perfectible, on sait comment la modifier pour atteindre un résultat, alors que les humains, c’est plus compliqué. Le danger, ce n’est pas l’IA en tant que machine, c’est la part d’humain que nous lui conférons, c’est-à-dire les biais, notre morale, nos valeurs qui n’ont de sens que pour nous en tant qu’espèce ou en tant que groupe. Si ces principes humains rentrent dans des processus automatiques par la programmation, les effets peuvent être catastrophiques, et la peur des machines vient de là. Il y a une certaine forme d’autorité de la machine qui s’installe, le fameux “ah désolé, c’est l’ordinateur qui dit que c’est impossible”, et on a raison de s’en inquiéter, tout autant que de l’humain qui doté d’un pouvoir hiérarchique impose sa décision.

C’est pour ça que mes machines sont dans une interaction, un dialogue avec les humains. Les machines que j’invente ont besoin de notre expérience, de l’existence d’un corps pour saisir notre tragique. Tandis que nous pouvons bénéficier du regard extérieur des machines sur le monde pour changer nos perspectives et nous remettre en cause.

Nous avons aussi cette révolte qui gronde, cette montée en puissance de la foule avec la violence associée. Difficile de ne pas faire un rapprochement avec le mouvement des Gilets Jaunes… Le schéma est-il voué à se reproduire dans les prochaines années ?

C’est difficile de jouer les voyants dans ce domaine. Il faut rappeler que la violence politique n’est pas nouvelle, le début du XXe siècle a connu les attentats anarchistes avant même les révolutions en Russie et dans les pays fascistes. Ce qui change, c’est l’absence de direction, la réaction presque viscérale, non coordonnée. On assiste dans certaines de nos démocraties à un émiettement du politique dans son aspect le plus classique (c’est-à-dire l’organisation civilisée des conflits grâce à des représentants). Ce qui était flagrant chez les Gilets Jaunes, c’était la méfiance envers toute incarnation de la colère, alors que le dernier grand conflit social, celui de 1995 avait ses figures syndicales évidentes. Pour le système politique, cette absence de médiation est un défi nouveau auquel il faudra répondre, et pas seulement avec une tournée dans tout le pays.

Il y a un tel sentiment de trahison envers ce qui est un représentant, que seul le groupe doit exister et être écouté. Cela rend la médiation très compliquée, et l’échec de la récupération du mouvement des Gilets jaunes par les forces politiques en est la preuve.

Depuis Structura Maxima, je me suis toujours intéressé aux effets d’agrégation, comment une société se soulève, réagit, agglomère ses esprits de résistance à une situation insupportable. Les Gilets Jaunes, ou le mouvement QAnon aux USA, sont différents, mais on sent qu’il y a derrière une émotion difficilement contrôlable, un désir de reprendre le contrôle à n’importe quel prix, sans s’interroger sur le but. C’est pour ça que dans Composite, je ne voulais pas qu’on puisse rendre responsable le personnel politique au pouvoir. Je crois que ces émotions collectives n’ont pas de lien avec les décisions d’un gouvernement, mais répondent à un traumatisme plus profond, un sentiment de dépossession, de déclassement, que sais-je encore. Je voulais qu’on sente la force inexorable de ces mouvements, leur radicalité inarrêtable sans se rassurer en se disant qu’il aurait fallu changer de Premier ministre ou voter une loi.

Nous avons parlé beaucoup du fond mais peu de la forme. Nous alternons dans ton récit les points de vue des deux personnages principaux, et tu t’attaches à avoir une tension dans les événements, tout en gardant une fluidité de l’histoire et une clarté qui rend l’ensemble efficace et pousse le lecteur à tourner page après page… Était-ce l’effet recherché et quel poids a pour toi la forme versus le fond ?

Composite est un roman avec un dispositif littéraire qui est en lien avec le propos. Comme dans les Machines fantômes, j’essaie de montrer une humanité fracturée, où chacun est isolé, ce qui justifie les chapitres qui se focalisent sur un personnage, qu’il soit ou non un protagoniste. On voit de plus en plus de romans avec des points de vues alternés, façon Games of Thrones, au point que cela devient un cliché et un effet de mode plutôt qu’une manière consciente de construire un texte. D’autre part, les souvenirs subtilisés par les machines, j’ai choisi de les présenter après chaque chapitre, plutôt que de les intégrer. L’idée, c’est de laisser au lecteur la possibilité d’évaluer ce que chaque personnage a gagné ou perdu, plutôt que de lui dicter le jugement qu’il doit avoir.

 Pour moi, la forme du texte, c’est tout ce qui ne se réduit pas aux mots, tout ce qui émerge, aussi bien les sensations que les émotions, et cela participe du plaisir esthétique à la lecture d’un roman. Le style, ce n’est pas juste pour faire joli, c’est un moyen pour faire participer le lecteur. J’ai une approche classique française du style, qui est justement dans la recherche autant de la fluidité que de la précision, mais cela participe au jeu. Pour celui qui lit, il va ressentir des choses sans vraiment comprendre d’où ça vient, et pour moi, mon grand plaisir d’écriture c’est ce que l’enchaînement des mots produit. Le hasard des sonorités ou des rythmes suffit à m’entraîner ailleurs, et m’amène a découvrir des aspects nouveaux sur le fond du texte. C’est une collaboration qui doit naître entre le fond et la forme. Ceci explique pourquoi mon premier jet est une étape très avancée par rapport au texte final, parce que je prends le temps d’exploiter toutes les possibilités d’écriture au premier coup, avant de retravailler. Je ne me dis pas “oh, ce passage difficile sur la forme, je m’en occuperai vraiment à la relecture”. J’y vais, c’est tout.

Dans Les Machines Fantômes, tu avais déjà abordé les intelligences artificielles, dans un contexte différent, mais malgré tout avec une influence sur notre quotidien. Qu’est ce qui t’intéresse autour de ces I.A. ?

Depuis ma nouvelle “La Reine d’ambre”, j’ai pris goût au fait d’aborder les IA sous l’angle de machines du quotidien, sans les doter du langage. En terme narratif, cela me permet de créer des entités plus mystérieuses, plus étrangères, dont on doit décoder les actions plutôt que d’interpréter leurs paroles. En plus, pour limiter les biais, j’ai insisté sur leur aspect collectif, sur la nécessité pour ces machines de communiquer et partager leurs données. Elles le font naturellement, et cela tranche avec l’isolement des humains, leur difficulté à se comprendre. Elles forment un contrepoint parfait pour exposer nos failles, nos faiblesses. Les IA de Machines fantômes ne sont pas d’accord entre elles, mais elles trouvent des méthodes pour s’accorder, pour parlementer, tout ce dont nous sommes incapables. Dans Composite, l’approche était différente, ces machines essaient de développer une personnalité pour saisir la complexité du monde et se heurtent à nos propres murs, notre difficulté à prendre en compte le point de vue de l’autre et réagissent de manière différente.
A chaque fois, ce n’est pas les IA en tant que tel qui m’intéressent, mais en quoi ces machines exposent nos faiblesses, détruisent nos illusions. Elles ont un potentiel disruptif, pour prendre un terme à la mode, que j’essaie d’exploiter.

Maintenant que la situation s’améliore, en tant qu’auteur de SF, quelle vision tu portes sur ces 2 dernières années autant d’un point de vue sanitaire que réaction politique et sociale ?

J’ai du mal à avoir un avis tranché sur la question. Pendant le premier confinement, j’ai été incapable d’écrire, parce que me projeter sur un extérieur quand on ne peut pas sortir, c’était impossible. Pourtant, j’ai bien vécu cet épisode, cela convenait bien à mon tempérament plutôt casanier et les écrivains sont habitués à rester au même endroit pour écrire. Je me suis senti assez privilégié et c’est pour ça que je ne me sens pas légitime pour parler des conséquences du confinement.

Pour les conséquences plus générales, je retiens que l’on a beaucoup évoqué “le monde d’après”, que cette épreuve à l’échelle de l’humanité allait changer les choses, que rien ne serait comme avant, et deux ans plus tard, on parle de bombe nucléaire et “Running up that Hill” de Kate Bush est le hit de l’été. Le monde d’après, c’est les années 80. J’ai l’air de plaisanter, mais ce serait très présomptueux de tirer des conséquences. On nous a répété que nous étions en guerre, mais après 1945, il y a eu une explosion d’opportunités, de possibilités. Aujourd’hui, on voit bien qu’il n’y a pas de sursaut. L’anxiété, la colère, tout est monté d’un cran et rien ne montre une cassure avec ce qui a eu lieu avant la crise COVID.
La crise n’a pas produit de pensée nouvelle, d’idée nouvelle, n’a pas dessiné un autre avenir, on reste prisonniers d’idéologies qui ont 50/100/200 ans. C’est pour ça que mes machines, que ce soit dans Machines fantômes ou Composite, méritent d’exister pour offrir du nouveau, rebattre les cartes et nous libérer de ces carcans mentaux qui nous limitent.

Quels sont les festivals sur lesquels tu seras présent dans les prochains mois ?

Le programme se remplit et je vais avoir des mois bien chargés. En septembre, je commence par Besançon, avec Livres dans la boucle (17-18 septembre), un festival généraliste qui intègre quelques auteurs d’imaginaires, j’enchaîne avec Hypermondes à Bordeaux (24-25 septembre). En octobre, je suis invité à la Fête du livre de Saint-Etienne (15-16 octobre) avant de participer aux Utopiales (29 octobre-1er novembre). Entre ça et des signatures en librairies ou des rencontres, je ne vais pas m’ennuyer.

Je te laisse le mot de la fin

Il reste encore beaucoup à faire avec mes IA, elles sont une source gigantesque pour explorer nos vies à l’ère numérique, mais ce ne sera pas sous la forme d’un roman dans l’immédiat. Je sais ce qu’il reste encore à aborder, mais puisque c’est sous la forme d’une anticipation proche, je dois attendre les évolutions des années à venir avant de les réinterpréter. Ce type d’approche qui tend vers la littérature générale a besoin d’observer ce qui change, et de laisser nos sociétés vivre pour en rendre compte. Je suis persuadé que dans cinq ans, les machines auront pris une autre place dans nos vies intimes et que ce sera l’occasion de faire un nouvel état des lieux en insérant ce léger décalage propre à la science-fiction.


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