Le monde a besoin de rêve. Le monde a besoin de croire. Cela a permis à une forme de religion de s’affirmer dans un contexte qui ressemble en bien plus noir à notre monde contemporain : une pollution, ayant conduit à des problématiques climatiques, un terrorisme toujours plus présents, aidé en cela par des religions qui peinent à mettre en avant leur humanité.
Cette nouvelle religion s’appuie sur l’apparition d’étranges personnages, les « Elohim » qui semblent être les vecteurs des derniers espoirs.
Valentine est une journaliste suisse qui s’est intéressé plus ou moins à cet étrange phénomène et lorsqu’elle apprend que dans un camp de réfugiés – camps qui sont désormais gérés par des intérêts privés -, elle s’y rend, accompagné et cela est un point qui me semble important dans le récit, par un politique qui fricote énormément avec la droite dure…
Sur place, elle rencontrera Issa et son optimisme et son humanité ont réussi à convaincre autant Valentine que le politique. Issa ne parle que de façon optimiste et ne peut envisager aucun futur sans les trois « frères » qui le suivent désormais partout.
Je suis né à Al Moussel, dans la province de Ninive. Je suis né à Falloujah. Et à Massaoua. Je suis né ici, à Araies.
Alors, dans cet univers ultra-sombre malgré tout, nous voyons le même espoir que celui que découvrira Valentine au travers de sa rencontre avec Issa. Le pouvoir dont il serait détenteur n’est qu’anecdotique, à un point tel d’ailleurs que nous ne sommes jamais sûr de la véracité de ce don.
La situation comme nous l’aurons compris est bien difficile pour les réfugiés et c’est bien du difficile parcours des réfugiés dont il est question ici et de la froideur administrative qu’ils vont subir tout le long.
Nous ne saurons pas grand chose sur les Elohims et sur l’origine même d’Issa… Mais je retiens de ce court roman de Laurent Kloetzer l’humanité des personnages, même pour les plus durs d’entre eux : un optimisme qui fait plaisir à lire et qui permet de voir une réalité que nous ne voyons souvent que d’un point de vue économique sous un nouvel angle.
Le format court du roman a le désavantage de ne pas permettre d’approfondir le sujet même des Elohim mais présente l’avantage de se concentrer sur l’essentiel…
Le Bélial (Février 2018) – 125 pages – 8,90€ – 9782843449307
Couverture : Aurélien Police
Europe. Demain.
Dérèglements climatiques, terrorisme et guerres confessionnelles secouent les restes d’un ordre mondial en miettes et jettent des millions de réfugiés sur les routes. L’horizon est fluctuant ; le monde se recroqueville face à un futur incertain et menaçant. Et puis il y a les Elohim — ou prétendus tels. Des êtres exceptionnels, mystérieux, porteurs d’un espoir nouveau, et qui semblent s’incarner sur Terre de manière aléatoire.
Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Que sont-ils ?
Valentine Ziegler est pigiste. Lorsque, depuis sa Suisse natale aussi préservée que sécurisée, elle entend parler de la présence possible d’un de ces êtres dans un camp de réfugiés tunisien géré par l’agence européenne Frontex, elle auto-finance en hâte son voyage dans l’espoir d’un reportage digne d’intérêt. Valentine est toutefois très loin d’imaginer au devant de quoi elle se précipite, l’étendue de la révolution à laquelle elle va se mesurer. Une possible épiphanie à même de changer sa vision du monde, si ce n’est le monde tout entier…