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Journal intime d’un dieu omniscient d’Adrien Mangold

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« Journal intime d’un dieu omniscient » est le troisième roman d’Adrien Mangold. Après deux passages remarqués en SF, l’auteur nous livre son premier essai en fantasy, toujours aux Éditions de l’Homme Sans Nom.

Où sont les elfes, nains, orcs, gobelins ? Et les humains ?

Vous cherchez un livre de fantasy classique, où les humains cohabitent avec les nains et les elfes ? Où ils affrontent d’ignobles créatures venues conquérir leurs terres ? Si tel est le cas, passez votre chemin. « Journal intime d’un dieu omniscient » sort des sentiers battus pour nous offrir une fantasy naturelle et inattendue, et surtout sans humains.

L’auteur nous propose un roman en dehors des codes, rafraîchissant et surprenant.

Un dieu, un prête-plume et de multiples personnages

Astria, dieu omniscient de la planète qui porte son nom, s’ennuie et décide d’ouvrir ses pensées pour nous faire découvrir son monde. Ysmahel, son prête-plume, retranscrit les pensées par écrit dans un journal intime, pour publication. Le dieu en question nous invite à suivre le destin de quatre de ses citoyens : Lanox le serrurier, Gueriand l’ingénieure, Elix le cartographe et Golia l’écolière. De nombreux autres personnages agrémentent le livre, ainsi que divers « petits traités », qui nous permettent d’en apprendre plus sur la planète Astria.

Car ce monde n’a rien à voir avec la Terre (le dieu Terre a d’ailleurs raté son projet, comme nous l’apprendrons au fil des pages), même si certaines ressemblances existent, car Astria s’est inspiré de son ami Terre. Ici, il n’est point question d’êtres de chair, mais d’eau, de feu et de roche. Les villes naissent, croissent et meurent, les cours d’eau se modifient, les montagnes évoluent et vivent. La nature est prépondérante dans ce monde, divisé en trois grands groupes : les nibériens incarnent le feu, les sirèniens l’eau et les behemots la roche.

Vous l’aurez compris, ce monde est riche, très dense, et peut être complexe à appréhender. Il faut oublier la vie sur Terre et s’immerger dans ce monde féerique, car une fois l’univers en tête, nous sommes émerveillés.

Un univers riche en émerveillement… et en humour

L’univers est certes riche, mais la force du livre nous vient aussi de son humour, présente d’un bout à l’autre. Le récit alterne les points de vue des personnages, entrecoupés par les dialogues hilarants entre Astria et Ysmahel, qui se chamaillent comme des grands enfants.

De très nombreuses notes de bas de page sont disséminées tout au long de l’ouvrage, et, à l’instar d’un Terry Pratchett, chaque note incite au sourire. Les dernières nous permettent d’ailleurs d’en apprendre plus sur Ysmahel, le prête-plume venu d’un autre monde.

De plus, Astria va se mêler des affaires de ses protagonistes pour les obliger à se rencontrer, pour le meilleur, et surtout le pire.

Peut-on conclure, Astria ?

Le dieu omniscient m’indique qu’il est prêt pour la conclusion. Il m’écoute, je vais donc être bref, et dire le fond de ma pensée : une fois l’univers appréhendé, le roman est une merveille de nouveautés, en plus d’être rafraîchissant. Le style est fluide et l’écriture parfaite, les multiples histoires se suivent sans déplaisir, avant de se recouper, pour notre plus grand bonheur.

Astria, la conclusion vous satisfait-elle ?

L’Homme Sans Nom (17 juin 2022) 360 pages 21,90 978-2-918541-76-9

Couverture : François-Xavier Pavion

Le dieu omniscient en question a fait de moi son prête-plume. Disposant d’un peu de temps libre, il s’improvise guide pour vous faire découvrir sa planète. S’il vous plaît, ayez pour lui une certaine indulgence si ses obligations le rattrapent. Il a beau être un dieu, il n’aurait pas besoin de mon aide s’il était sans failles.

— Ysmahel…

Diantre ! Il me surveille jusqu’ici. Puisque je ne pourrai pas en dire plus, je le laisserai se présenter selon ses propres mots.

Cher lecteur, chère lectrice, les humains sont passés de mode. Bienvenue dans une société d’eau, de feu et de roche, bienvenue dans un monde où les villes naissent, la révolution approche et le Jour paresse. Bienvenue sur Astria !


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