Nous ne savons pas à quel moment cela a dérapé mais le monde est en guerre mais notre narrateur, plutôt jeune, a du vivre avec la disparition de son frère Théo, une disparition qui laisse un espoir malgré tout. Et de l’espoir, il en faut certainement une grande quantité pour survivre à cette guerre nucléaire, conséquence d’un conflit Russie / Etats-Unis…
Les survivants font ce qu’ils peuvent, tout en sachant que la guerre se poursuit avec des largages de bombes réguliers et des attaques incessantes. La solitude du jeune narrateur va être aggravé fortement après une nouvelle attaque et la disparition de ces amis. Doit-il pour autant se débarrasser de ce soldat américain, parachutiste maladroit suspendu et à la merci de tous ? Ou doit-il l’aider pour, pourquoi pas, aller à la recherche de son frangin ?
Les scènes de combat et la désolation d’une ville dont le seul souvenir reste les ruines dans lesquels se débattent les hongrois survivants donnent un sentiment oppressant, l’impression que nous n’avons rien à faire ici et que notre seul présence, en tant que spectateur externe, pourrait amener à précipiter la chute des différents protagonistes.
Cette rencontre entre ces deux mondes est le point central d’intérêt du récit et ce huis clos montre bien toute la solitude du narrateur… Dans un récit pour lequel il est néanmoins difficile d’accrocher totalement, la faute à un côté un peu lisse et descriptif de la narration, ou je n’ai pas été sensible aux sentiments qui ne devrait pas manquer. Le quatrième de couverture me laissait penser à quelque chose qui sortirait vraiment des clous, tant la référence à La Route est mise en avant… J’ai lu un livre sympathique, sans pour autant être le livre que je recommanderai cette année.
Actes Sud (Octobre 2019) – 199 pages – 21,50€ – 9782330127251
Traducteur : Nathalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba (Hongrois)
Titre Original : Az utolsó utómunka (2017)
Couverture : Patrick Connan
Dans le huis clos infernal d’une ville ravagée par la guerre nucléaire qui oppose Russie et États-Unis, un jeune garçon erre. L’adolescent avait quitté le refuge où il avait trouvé abri avec ses amis pour aller décrocher, par curiosité plus que par compassion, un parachutiste américain blessé, suspendu aux poutres d’une maison éventrée. À son retour, le refuge a été bombardé, tous sont morts et son petit frère Théo a disparu. Flanqué du parachutiste, avec la crainte permanente de rencontrer des soldats ou des mutants irradiés évadés de la “Zone rouge”, le narrateur se met en quête de Théo sous les bombardements et les tirs d’armes automatiques.
Roman postapocalyptique sur lequel plane l’ombre tutélaire de Cormac McCarthy, roman d’errance et de nuit, La Guerre après la dernière guerre imagine l’humanité d’après la fin de la civilisation. La cendre a enseveli la ville comme la guerre a enseveli le temps. Reste l’obligation, impérieuse, vitale, de retrouver l’espoir.