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La maison des veilleurs de Patrick K. Dewdney

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Le cycle de Syffe – Tome 4

En ce mois de mai paraît le quatrième volume du cycle de Syffe aux éditions Au Diable Vauvert. Après L’Enfant de poussière, La Peste et la Vigne et Les Chiens et la Charrue, La Maison des Veilleurs poursuit un cycle qui devrait être une heptalogie, si rien n’entraîne un développement plus important de l’intrigue. Nous retrouvons…

Un repos bien mérité…

… pour commencer ce récit. Les événements qui se sont déroulés à Puy-Rouge ont été particulièrement éprouvant pour Syffe, désormais affublé désormais d’un « Sans-Terre », et les siens, et des pertes d’importance au sein de l’équipe… La douleur est importante, et même si deux guerrières épones – Driche et Plume – se sont jointes au groupe, nul doute que des traces resteront et marqueront chaque membre…

Le temps est donc au repos, dans cette tannerie proche de la capitale mise à disposition par le primat Aidan Courjoug. Un calme qu’ils aimeraient savourer avant de repartir au service de celui qui est devenu un proche de Syffe, un repos qui ne leur sera que partiellement accordé puisqu’une nouvelle menace immédiate se présent à laquelle la décision est prise de répondre.

La décision est collégiale, comme toujours dans cette société que Syffe a décidé de construire autour de lui : chaque membre du groupe est libre de ses choix, de se joindre ou de partir.

Utilise un homme, il te nommera « manipulateur ».

Utilise mille hommes, ils te nommeront « seigneur ».

Même s’il ne semble faire nul doute que Syffe est le meneur de cette étrange compagnie, autant Syffe n’est absolument pas dupe de l’amitié et l’écoute que semble lui accorder le primat : lui et les siens ne représenteront toujours qu’un outil destiné à être utilisé quand et si nécessaire. Cette ambivalence dans leur relation ne nuit pour l’instant à personne. Cependant, Syffe sait qu’un danger plus grand approche, un danger que nous sentons arriver de loin, de très loin et qui ne devrait plus tarder à éclater pour le plus grand malheur de tous.

Une bien étrange compagnie…

C’est aussi ce qui ressort une nouvelle fois dans La maison des veilleurs. Au sein de cette « troupe » à défaut d’un autre terme, chacun et chacune a sa propre histoire, ses propres leviers pour joindre son arme à celles des autres. Tous et toutes n’ont pas été volontaires pour se joindre au groupe, certains ayant même décidé d’y être à défaut d’autre chose. Aucune hiérarchie, une forme de désordre pourtant sous contrôle au final et qui arrive à atteindre ses objectifs.

Au milieu de ce groupe, Syffe est identifié comme le leader, un leader qui refuse pourtant ce rôle et qui est doté de valeurs morales qui peuvent être dangereuses pour le collectif. Malgré tout ou grâce à cela, il est suivi par les siens dans les épreuves qui se succèdent, et nous sentons bien que chacune des composantes de l’équipe sera prête à se sacrifier pour les autres. Et c’est cette construction du collectif, ou plutôt son renforcement, que nous voyons se développer page après page.

Syffe a donc des valeurs, notamment celle du respect de la parole donnée et il y aura plusieurs occasions où nous pourrons voir les dangers de cette position. Il a aussi une vision très politique, ne validant pas l’adage selon lequel certains seraient plus à même de gouverner que d’autres. Sa position vis-à-vis des forces en place est toujours dans un entre-deux lui permettant de prendre position pour le plus faible quand l’occasion se présente, et d’affirmer sa singularité par rapport aux règles des puissants.

Et il y a l’écriture qui reste un des éléments qui retiendra l’attention du lecteur rendant le texte étonnamment vivant, un texte qui est l’autobiographie de Syffe et qui va nous emmener de plus en plus loin dans cet univers où l’équilibre politique reste précaire.

Au Diable Vauvert (02 mai 2024) – 646 pages – 24€ – 9791030706123
Couverture : Fanny Fa


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