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La société protectrice des kaijus de John Scalzi

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La Société Protectrice des Kaijus, sobrement appelée SPK, est le nouveau roman de John Scalzi que les éditions l’Atalante nous ont proposé le mois dernier. Que sont les Kaijus me demandez-vous ? Très bonne question… Le Kaiju est un terme japonais et vous connaissez pour la plupart ce qu’il représente, au moins si vous avez vu des films comme Godzilla. Créatures géante à la puissance démesurée, les Kaijus ont jalonné notre pop culture de façon marquée, notamment d’un point de vue cinématographique.

Un destin qui s’éloigne de Bönbüf…

Nous voici en pleine période de Covid-19, et comme dans la plupart des entreprises, Bönbüf va se préparer à vivre une période particulière. Jamie Gray est un employé de cette start-up autour de la livraison à domicile, sous la houlette de Rob Sanders. L’expertise du jeune homme est certaine et c’est avec une grande confiance qu’il se rend à son entretien avec son responsable, d’autant plus qu’il a des idées qui permettraient à l’entreprise de prendre de l’avance sur la concurrence…

Mais cela ne se passe pas vraiment comme il l’avait imaginé, essentiellement parce qu’il se fait virer, sans espoir de discussion. Bien qu’il garde une rancœur certaine vis-à-vis de celui qui l’a mis à a la porte, à une période difficile pour tout le monde, il ne pourra pas se priver de l’activité de livraison à domicile pour payer, au moins, son loyer en colocation avec deux amis pas très riches. On ne peut pas dire que la situation soit l’idéal pour lui, et il fait ce qu’il peut pour maintenir un revenu minimum jusqu’à ce qu’il retrouve, au cours d’une de ses livraisons, Tom Stevens, qui semble s’en être bien mieux sortir que lui…

… pour rejoindre un monde improbable !

Cette rencontre sera celle qui vous change une vie, et change aussi votre façon de voir le monde. En effet, Tom Stevens a des revenus confortables du fait d’une activité au sein d’une organisation, le SPK… et la rencontre entre les deux anciens camarades tombent on ne peut mieux puisque la société en question est à la recherche de nouveaux bras pour la prochaine garde. Les sommes proposées sont telles que Jamie accepte sans rechigner et va rejoindre une équipe de scientifiques dans tous les domaines sans réellement savoir à quoi s’attendre.

Quand on lance une start-up, on peut avoir pour ambition de dominer un secteur ou de causer tant de tort à un de ses acteurs qu’il finira par racheter le gêneur.

Sa surprise sera totale quand il basculera sur une terre parallèle où des créatures géantes – et d’un point de vue scientifique, théoriquement impossible – sont omniprésentes. Tout est particulier, depuis les insectes qui vont les accueillir, jusque la structure même des terribles Kaijus dotés d’une centrale nucléaire construite naturellement durant leur adolescence sur leur dos.

Autre surprise, ces créatures ont déjà basculé dans notre monde à plusieurs reprises, la frontière entre les deux mondes pouvant être très fines comme vous allez le découvrir…

Un récit bourré d’humour

Ce que nous propose John Scalzi est un récit à l’humour permanent, tout en gardant un œil très critique sur notre société actuelle. Si le premier chapitre ne semble avoir que peu d’intérêt par rapport à la suite, elle dénote malgré tout, une ambiance de travail et un côté malsain de nombreuses start-up autour des nouvelles technologies. Dire que les übers Bönbüfs et consorts ont un respect tout relatif de leurs collaborateurs et collaboratrices ne surprendra personne, la manière de traiter notre porteur de charge m’a semblé correspondre à des scènes que plusieurs ont dû subir.

La suite se révèle à la hauteur, nous découvrant cette terre alternative où les nombreuses créatures sont aussi grosses que méchantes et où il est difficile de comprendre l’intérêt de les protéger.

Mais la société humaine étant ce qu’elle est, les gouvernements et grosses sociétés sont au fait de l’existence de ce qui pourrait être un moyen d’avoir des ressources énergétiques insoupçonnées… Le tourisme, l’appât du gain font partie d’un monde qu’on aurait pu penser protéger.

Avec énormément de référence à la pop culture, John Scalzi nous montre avec beaucoup de cynisme un monde où les multinationales et l’humanité n’a pas fini de nous décevoir. Les Kaijus sont finalement loin d’être les vrais méchants de cette histoire…

Editions L’Atalante (Avril 2023) – La Dentelle du Cygne – 331 pages – 22,50 € – 9791036001437
Traduction : Mickael Cabon (Etats-Unis)
Titre Original : The Kaiju preservation society (2022)
Couverture : Victorien Aubineau

Ils sont GROS
Ils sont MÉCHANTS
Ils sont MENACÉS D’EXTINCTION


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