La situation devient pesante pour les quatre dieux restants du cratère, à savoir Sram (dieu de la guerre, des mathématiques…), Hybris (déesse des Arts, Lettres…), Fade (dieu du commerce, des Voleurs…) et Revih (déesse de la Magie, du Labeur…) : depuis qu’ils ont décidé de tuer Quitiane, ils sont poursuivi par les quatre yeux d’un félin et ils ont du fuir pour se soustraire à son regard…
Malheureusement, rien n’y fait, et il semble désormais certain que le dieu est de retour (n’est ce pas une des caractéristiques des dieux ?). Et les problèmes ne font que commencer puisqu’il est quasiment impossible aux quatre derniers dieux de pouvoir s’incarner pour le trouver, cela exige trop de force.
Il décide donc de faire appel à des champions qui devront suivre le pélerinage de Quitiane pour le débusquer et s’en débarasser une fois pour toute !
Seulement voilà, les champions choisis rencontreront disons quelques problèmes…
Magnis, choisi par Sram pour son courage et son art de la guerre, considéré comme le meilleur guerrier du Cratère se fait tuer par Row, un tigrom brutal qui en profite pour tuer les habitants du chateau… Il deviendra de facto le nouveau champion du dieu de la guerre…
Sirbh choisi par Hybris mourira d’émotion en voyant sa déesse apparaître… C’est Hasref, un de ses plus mauvais élève (en tout cas le moins attentif) qui aura la lourde charge de le remplacer dans la quête.
Huyhn remplacera un Zarvax battu par la magie cappilaire et représentera Revih dans la quête.
Qareraq en volant le plus grand voleur du Cratère deviennent les champions de Fade…
Bref, que des seconds couteaux qui ne savent pas très bien dans quoi il s’embarque…
Allan
Fabien Clavel avait débuté dans l’écriture de la série des Néphilim (qui n’a rien à voir du tout avec cette oeuvre)… J’étais curieux de voir comment il se tirerait de ce style plus « déjanté » et ma foi, je me suis bien amusé.
Pourquoi ? parce que partant d’une histoire somme toute assez banale de guerre entre les Dieux, Fabien arrive à nous faire basculer dans le délirant avec une certaine fraîcheur.
Bien sûr, il n’est pas le premier (est-il besoin de citer Les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett) mais il le fait avec talent et ce livre mérite sa place au rang des très bonnes oeuvres de fantasy.
Son style est facile à lire (même s’il convient de mettre un bémol au niveau des énumérations à certains moments qui peuvent paraître longuettes) et sa façon d’entraîner les héros sur des situations de plus en plus burlesques est un délice.
En plus, l’écrit est truffé de ses petites références aux classiques du genre (« …chacun se rappelait encore son nom : Godhalf le demi-Dieu. Ses feux d’artifices avaient ébloui des générations entières… ») ou encore à la culture contemporaine (comme ce bossu qui chante belle en « remettant en forme » Sarthr) qui font la différence.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai été emballé et j’ose espérer que l’auteur continuera à nous proposer de temps en temps des oeuvres de fantasy burlesque.
Au niveau du livre lui-même, c’est un Mnemos dont la couverture est encore une fois, une raison suffisante pour acheter… S’il fallait faire un reproche ? Pourquoi avoir choisi de mettre toutes les illustrations à la fin plutôt que de les semer au gré des pages…
Dilvich
Avec des héros intéressants, une trame passionnante et un rythme qui ne laisse pas le temps de s’ennuyer, Fabien Clavel nous offre un très bon récit d’heroic fantasy. Tout ce qu’il y a de plus épique. La description du monde, la personnalité de chaque personnage, primaire ou secondaire est travaillée, et bien travaillée. Le résultat est que l’on lâche difficilement le livre.
Les fleurs étant jetées, et maintenant retombées, le coté déception. Comparer l’humour de Fabien Clavel à Terry Pratchett me paraît excessif. Je n’ai pas vraiment ri durant ma lecture. Les jeux de mots, et pourtant je suis bon public, ne m’ont pas beaucoup déridé. Les références littéraires, ben, je ne suis pas une référence (pour le littéraire), mais elles m’ont paru un peu lourdes. Sans parler de ces énoncés à rallonge des exploits du mage Zarvax.
Un dernier petit coup de griffe, les notes en fin de chapitre, rien de pire pour lecteur moyen. Perte du rythme, devoir retrouver là où on s’est arrêté. C’est pire qu’une coquille *, ou un tampon de bibliothèque… humour.
Donc un livre vraiment sympa, mais avec quelques défauts… mais rien n’est parfait, même pas les dieux du Cratère.
*Hé, Mnémos, faites un peu gaffe, d’ailleurs. Que je fasse des erreurs, moi, d’accord, mais dans un livre, ça fait mal. »
Etienne
Je profite de la parution poche (début 2013) de ce roman pour en faire ma propre lecture. Un roman de light fantasy qui ressemble à un exercice de style, plus proche de Catherine Dufour que de Pratchett, distrayant plus qu’hilarant. J’ai eu l’impression que l’intention était plus de rendre hommage aux grands noms de la littérature qu’aux grands noms de la fantasy. De nombreux classiques, anciens et modernes, de la prose ou de la rime, se croisent dans ce roman. J’ai même cru voir un hommage à Frédéric Dard dans certaines énumérations interminables. tout ne peut pas plaire, le fait de se rendre compte qu’une allusion est cachée et de ne pas la comprendre, certaines figures de style plus poussives que d’autres (les monstres de zarvax pour ma part), peuvent compromettre l’intention. Il reste alors à lire ce livre comme un roman de fantasy presque traditionnel, bien écrit, avec des personnages fouillés et une intrigue qui tient la route. Un bon moment de lecture pour ma part.
« Je suis l’illustre Zarvax, le plus grand magicien du monde. Haut Mage de l’Ordre des Mystères célestes, licencié de l’Université de Stell-pohl en magicologie, Docteur ès potions et breuvages, Commandeur des Mages associés, Président honoraire du Wizard Club. Je maîtrise la nécromancie déliquescente des peuples barbares du sud, l’alchimie sulfureuse des géants pétomanes, le shamanisme naturiste des hordes exhibitionnistes, la draconomie appliquée, les dématérialisations vagabondes, le cri qui tue et le viol psychique. »
L’inquiétude règne dans l’assemblée divine : le dieu Quitiane a disparu !
Son absence met en péril l’équilibre de l’univers, et les quatre dieux restants n’ont d’autre choix que d’envoyer leurs représentants en quête de leur frère disparu. Chacun désigne alors un Champion, choisi parmi les plus valeureux habitants du Cratère dans les domaines de la guerre, du vol, de la magie et de la littérature. Malheureusement, ces derniers ne correspondent pas exactement à ce qu’ils avaient espéré…
Mnemos – Icares – (Avril 2004)– 411 pages 19.50 € ISBN : 2-915-15920-3 Couverture : Arnaud Crémet