Ce roman ressemble un peu à une nouvelle qui se serait étirée : des phrases courtes et précises, une narration à la première personne, et une idée initiale assez simple. Comme le dit Gaiman dans la postface « je l’ai laissé devenir un roman ». L’intrigue conserve une certaine linéarité et le narrateur figurant un enfant de sept ans la majeure partie du récit, le style est simple.
Pour autant, le contenu n’est pas si simple. La maison d’enfance du narrateur et surtout la maison voisine occupée par des femmes et une mare
bien étranges, recèlent une histoire d’une profondeur inattendue. On y retrouve quelques thèmes chers à Gaiman : l’enfance confrontée au fantastique (Coraline, Nobody Owens) ou les déités anciennes (American gods, Anansi boys). On y retrouve surtout un art dans la façon de raconter un récit, comme un conte ancien. D’apparence naïve, le texte est finalement assez dur. Du Gaiman classique certes, mais du bon, et je suis resté accroché à ce livre.
J’ai Lu (Mars 2016) – 256 pages – 6.00€ – 9782290091777
Traduction : Patrick Marcel
De retour dans la maison de sa famille pour des obsèques, un homme encore jeune, sombre et nostalgique, retrouve les lieux de son passé et des images qu’il croyait oubliées. Le suicide d’un locataire dans une voiture au bout d’un chemin, sa rencontre avec une petite voisine, Lettie, qui affirmait alors que l’étang de derrière la maison était un océan. Et les souvenirs de l’enfance, qu’il croyait enfuis, affluent alors avec une précision troublante...