Service de Presse
Il y a un peu plus de deux ans maintenant, les éditions L’Homme Sans Nom lançait la collection Ir_réel avec Paternoster de Julia RIchard. La collection à cette particularité de ne pas être une réelle collection d’imaginaire (en tout cas, c’est mon sentiment). Dans Paternoster, on vous laissait le choix de le prendre ou non sous l’angle fantastique. Dans Passé sous silence d’Adrien Mangold, c’est plutôt le contexte qui est futuriste, pour un roman plus axé sur la mémoire….
Alzheimer et auto-biographie…
Doug Gueyburt est un écrivain reconnu depuis de nombreuses années. Il est même vu comme un personnage essentiel de la société. Mais il pense qu’il est temps que son oeuvre soit close et quoi de mieux qu’une auto-biographie pour reprendre le fil de son histoire. Et cet exercice est loin d’être facile ! En effet, le poète perd la mémoire… Son passé et celui de son oeuvre se mêle, le rendant incertain sur ce qu’il a fait ou n’a pas fait de sa vie.
Ce n’est pas la disparition de ses manuscrits originaux, à l’origine de son succès qui vont permettre de le rassurer ! Sa mémoire défaille, sa mémoire flanche, et d’étranges souvenirs viennent le hanter. Notamment celui d’un meurtre qu’il aurait commis ou alors est-celui de Damien Nordgal, son personnage. Et si c’est bien Damien le tueur « virtuel », ne serait-il pas que le reflet de la réalité ? Doug en est persuadé, et a besoin de révéler son crime aux forces de police.
Le voici donc au coeur d’une enquête pour homicide, et son entourage, son aide médicale, son ami policier, vont tenter de percer ce qui tient des faits versus l’imagination. Il faut avouer que c’est toute la réputation de l’homme et de son oeuvre qui se retrouve en suspens.
… Humanité et questionnements
De mon côté, il s’agit du permier roman d’Adrien que je lis. De ce que j’ai compris, cela s’inscrit dans le même univers que Journal intime d’un dieu omniscient, paru en 2022, mais aucun problème à ne pas l’avoir lu… Cela nous donne juste moins d’éléments de lecture sur l’organisation de la société et nous poussera à lire les autres titres :).
Le livre est construit en nous laissant dans le flou entre réalité et fiction, comme le vit le protagoniste principal du roman.J’ai retrouvé un peu dans cette démarche celle de Julia (encore !) dans Carne où nous avions les chapitres qui se projetaient dans le même tempo que la transformation du personnage.
Nous avons de la peine pour cette mémoire qui fuit et fait oublier les personnes qui nous aident au quotidien, telle Audrey, l’aide à domicile qui n’est souvent considérée que comme la société dans laquelle elle travaille, ou cet ami qui vient régulièrement et qui se retrouve être le visiteur.
J’ai trouvé ce roman très humain, reflet d’une maladie qui nous fait perdre nos repères et pour lequel, finalement, je ne suis pas sûr de la conclusion.
Pour conclure, je dois avouer que je trouve la couverture très représentative du texte.
Editions L’Homme Sans Nom (mai 2025) – Collection IR_REEL – 203 pages – 21,90 € – 9782493714039
Couverture : fxpavlon
Doug Gueyburt a passé sa vie à écrire. Rendu au troisième âge, il décide que son autobiographie sera sa dernière œuvre. Seulement, quand vient l’heure de rassembler ses souvenirs, sa mémoire lui joue des tours et son passé se mêle aux fictions dont il est l’auteur. Et lorsque la maladie prend le dessus, il se sent le devoir d’avouer un crime commis par un de ses personnages.
En proie à l’oubli et malmené par un passé qui ne lui appartient pas, le vieil homme se débat avec ce qu’il lui reste de lucidité, pour peut-être retrouver celui qu’il a été… En écrivant malgré lui la biographie de celui qu’il n’est pas.
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