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Shining in the dark – Collectif

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Regroupant 12 textes d’auteurs à l’occasion du vingtième anniversaire d’un des sites de référence de Stephen King, Lilja’s Library, Shining in the dark a un sommaire plus qu’alléchant puisque nous retrouvons des auteurs aussi célèbres que Clive Barker, Richard Chizmar, Edgar Allan Poe et bien sûr, le maître de l’horreur himself…

Et la nouvelle qui ouvre donc le ban de ce recueil est une nouvelle inédite de Stephen King, appelée Le compresseur bleu, dans laquelle un écrivain Gérald, se rend chez une vieille dame, Mme Leighton. Vous imaginez bien que la rencontre sera particulière… Amateur de Stephen King, je me faisais un plaisir de découvrir cette nouvelle inédite pour finalement être plus que déçu, tant l’histoire et le récit ne rende pas à mon sens hommage à l’anthologie qui lui est pourtant destinée.

Mais, cela ne doit pas vous empêcher de vous intéresser à ce recueil un accueil favorable car certaines nouvelles méritent réellement le détour même si certaines sont totalement éloignées des genres imaginaires.

Deux ont particulièrement retenues mon attention, en commençant par Le manuel du gardien de John Ajvide Lindqvist dans lequel nous voyons le jeune Albert s’intéresser à l’univers de Lovecraft, grâce à Oswald, un de ses camarades qu’il a pourtant maltraité pendant des années. Oswald donc l’initiera à l’univers Lovecraftien, et Albert deviendra rapidement le maître du jeu du coin, asseyant par la même une réputation qu’il n’aurait jamais attendu. Cette nouvelle, la plus longue des 12, est construite avec beaucoup de brio et vous surprendra sans nul doute.

La seconde nouvelle est celle de Bev Vincent, Aeliana dans laquelle nous voyons une créature de la nuit essayer d’aider l’officier de police Kate Emmerson, par ailleurs mère de famille, à élucider des meurtres en série. La tension est présente tout au long de l’histoire, la rencontre de deux mondes qui ne se connaissent pas et dans lequel l’empathie de Kate montre que la communication est possible pour un peu qu’on le veuille. Il est à noter d’ailleurs que cette nouvelle est la seule à mettre des personnages féminins sur le devant de la scène.

Bien sûr, la nouvelle d’Edgar Allan Poe, Le Coeur révélateur est une réussite, est-il besoin de le préciser ?

Après, j’ai trouvé le reste plutôt moyen, à commencer les deux nouvelles qui tournent autour de la fête foraine L’attraction des flammes de Kevin Quigley et Le compagnon de Ramsey Campbell. Dans la première, 3 amis décide de braver leurs peurs pour rejoindre la maison de l’horreur de LaRue qui se révèle être horriblement et mortellement réelle, avec une quantité de papillons de nuit qui vous empêchra probablement de dormir en leur compagnie. Pourtant, les ficelles sont grosses et donne l’impression de l’horreur pour l’horreur quand la deuxième nouvelle nous laisse sur notre faim.

Parmi les restantes, Le Roman de l’Holocauste de Stewart O’Nan, réflexion sur l’écrain et son oeuvre, Charabia et Theresa de Clive Barker qui raconte la canonisation de Saint Raymond de Crouch End, de ses conséquences et de sa chute ou encore La danse du cimetière de Richard Chizmar ne m’ont pas entraîné du tout ou je suis passé à côté…

J’ai mis de côté les trois dernières nouvelles qui sont celles qui ne sont donc pas dans le SFFF mais présente un intérêt de mon point de vue car le reflet d’inquiétude de notre monde actuel. Une inquiétude mise en avant dans Le Réseau de Jack Ketchum et P.D. Cacek dans les “réseaux sociaux” : une nouvelle qui ne fera que confirmer les craintes de parents ou qui leur servira d’exemple pour alerter leurs ados ; L’Amour d’une mère de Brian James Freeman montrera à quel niveau il peut être nécessaire d’aller pour Andrew pour permettre une fin de vie paisible à sa mère et la fin de toute chose de Brian Keene montrera l’imagination d’un homme souhaitant plus que tout que le monde s’arrête pour lui, mais pas que…

Vous l’aurez compris, un peu mitigé sur le recueil pour lequel nous voyons bien le travail et la passion de Hans-Ake Lilja et c’est bien dommage tant le sommaire est alléchant. Cela permet néanmoins de découvrir des auteurs que nous connaissons moins en France.

ActuSF (Octobre 2020) – Perles d’épices – 420 pages – 20,90€ – 9782376863137
Couverture : Zariel
Traductions :

  • Annaïg Houesnard (Le Compresseur bleu de Stephen King, Aeliana de Bev Vincent, La fin de toute chose de Brian Keene, La danse du cimetière de Richard Chizmar, L’attraction des flammes de Kevin Quigley et L’Amour d’une mère de Brian James Freeman),
  • Eric Holstein (Le Réseau de Jack Ketchum et P.D. Cacek, Le Roman de l’Holocauste de Stewart O’Nan, Charabia et Theresa de Clive Barker et Le manuel du gardien de John Ajvide Lindqvis)
  • Jean-Daniel Brèque (Le compagnon de Ramsey Campbell)
  • Charles Baudelaire (Le Coeur révélateur d’Edgar Allan Poe)

À l’occasion des vingt ans de Lilja’s Library, l’un des sites de référence sur l’œuvre de Stephen King, son responsable, Hans-Åke Lilja, a fait appel à la fine fleur de la littérature fantastique mondiale pour composer cette anthologie. Du King lui-même – avec un texte inédit en français – à Jack Ketchum, en passant par Clive Barker, John Ajvide Lindqvist ou Ramsey Campbell, vous trouverez dans ces pages de quoi alimenter quelques belles nuits cauchemardesques…


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