Service de Presse
Dans le cadre de l’exposition Solar Biennale au Mudac, les éditions La Volte, ainsi que 12 écrivains et écrivaines, se sont lancées dans l’écriture d’une nouvelle ou pas, autour de cette thématique. L’occasion pour nous de découvrir au travers de ces textes différentes visions de notre étoile. L’anthologie, divisée en quatre parties, modélisées par des représentations graphiques, nous permettra d’aborder suivant quatre dimensions…
De l’utilisation de l’énergie solaire !
Les quatre premiers textes nous questionnent sur l’utilisation de l’énergie solaire. En lancement de cette partie, un texte de Nnedi Okorafor, qui prend racine dans le Sahara, en terre Amazighs, et nous apprend beaucoup de choses sur les tours solaires et le complexe associé. C’est une première surprise de mon côté car je ne connaissais absolument pas l’existence d’un tel complexe en terre marocaine ! Si la dimension SF est moins présente sur cette contribution (malgré une trajectoire), elle plante le décor d’une trajectoire ambitieuse pour l’Afrique.
S’ensuit une nouvelle de l’auteur chinois Wu Ming-Yi. Dans Vibrations solaires, la famille est au coeur d’une intrigue au travers du parcours d’A-lun dont la conjointe Hsiao Yang est en désir d’enfants. Mais ce n’est pas le seul sujet puisque A-Lun est aussi le propriétaire d’une chaîne YouTube qui partage des temps dans la nature. Comme pour la présente nouvelle, on sent que la temporalité de la narration est proche de notre époque… ou en tout cas, pourrait y prendre racine !
C’est ainsi que nous allons, parasites de l’amour. Il y a cet espoir-là, que les insectes espèrent : que nous n’aimons jamais en vain.
Fiancées du silence de Sabrina Calvo
Vient ensuite la nouvelle de Li-Cam, Baies de soleil, dans laquelle Anna-Molly et ses proches exploitent un parc solaire, selon des méthodes qui ne sont pas forcément très claires de mon point de vue. Mais le sujet n’est pas là ! Nous sentons rapidement un décalage entre l’énergie engagée à récupérer les réceptacles solaires et celles mises à la dépenser. Et au milieu de cela, nous sentons aussi la jeune femme être légèrement sur une autre ligne de pensée que ses camarades, thématique récurrente dans l’oeuvre de l’autrice (voir Résolution et Visite)
Pour clore cette première thématique, Vincent Gessler nous propose dans 4 degrés un échange entre Pha-Pha et Abad entre deux visions du monde avec un récit faisant penser à un livre dont vous êtes le héros. 3 options pour se sortir de la situation entre Rage, Empathie ou Estime de soi…
3 nouvelles assimilant le soleil et sa puissance énergétique.
Le nouveau regroupement de 3 nouvelles sera lancé par celle de Laure et Laurent Kloetzer, Le champ de la Mi-Eté. Dans ce récit du couple à l’origine de Noon (entre autres), nous voici projeté dans un futur où une construction semble occuper tout le temps libre de notre narrateur, jusqu’à l’arrivée d’un nouvel homme, semblant riche d’une technologie totalement inconnue à Asinus.
S’ensuit un retour à Lanvil, en écho à Tè Mawon de Michael Roch, Ce qui nous échappe, nous plongeant un peu plus dans ce futur où les Caraïbes ont pris une place importante dans le monde pendant que Saul Pandelakis nous amène sur une population qui a discipliné des êtres dotés d’une force solaire importante. Nous suivons cette vie d’orbe dans cette nouvelle qui est probablement une des plus originale.
Aiki Mira,Sabrina Calvo et Peter Watts
Vont nous proposer une vision plus poétique pour cette dimension solaire. Aiki Mira, auteurice allemande, nous propose un court texte où le soleil n’est que peu présent, pendant que Sabrina Calvo, à qui l’on doit récemment Les nuits sans Kim Sauvage, une développeuse attend la septième vague solaire (la dernière ?) avec son chat. Enfin, plus avec son chat puisque ce dernier est parti, à son plus grand desarroi. Tout comme notre monde qui semble perdre pièce après pièce sa consistance, la vie du personnage semble suivre le même chemin…
Donc tu brouilles ton cerveau, tu deviens indéchiffrable un certain temps, et ça t’avance à quoi au juste ? Tu crois que mélanger un paquet de cartes lui donne son libre arbitre ?
Eclat de Peter Watts
Le chemin que nous propose Peter Watts dans Eclat est direct vers le soleil. Ce contact avec le soleil semble être le bon moyen pour prendre toute la conscience de ce qu’est l’univers. Donc la meilleure option, comme l’aura compris notre narratrice, sera de se rendre au plus proche de l’étoile pour être aider par les rayonnements.
Avant de refermer cet excellent recueil, Lu-Van dans Panoptikum nous propose un texte étrange à lire, entre poésie et narration, avant qu’Ezra Pontonnie dans Chants magnétiques, nous laisse entendre que, peut-être, le soleil a des messages à nous faire passer que nous ne comprenons pas…..
Ce recueil de nouvelles vous permettra donc de faire un tour du monde de visions autour de cet astre qui nous éclaire jour après jour. Entre le symbole qu’il représente, la solution qu’il pourrait apporter à nos contraintes énergiques, le danger aussi qu’il pourrait nous apporter, l’anthologie Soleil·s est un vrai concentré de talent.
… Et donne fatalement envie de voir l’exposition !
Editions La Volte (20 mars 2025) – 292 pages – 20 € – 9782370492630
Douze autrices et auteurs de tous horizons gravitent en ces pages autour de notre astre, composant un système littéraire aux multiples approches et inspirations. Au cours de leurs orbites ensoleillées transparait un panorama des récits de l’imaginaire contemporain dans toute leur diversité, de Taïwan au Canada en passant par l’Europe et les Antilles, de la prose poétique à la plus pure science-fiction. Qu’elles nous parlent de problématiques actuelles ou plus utopiques, de civilisations héliocentrées ou bien privées de lumière, d’intelligences stellaires, ces fictions transforment notre rapport au soleil, aux soleils même, à travers le prisme des technologies, des réflexions climatiques et des destins (extra)humains.
- Sahara Solaris, Nnedi Okorafor
- Vibrations solaires, Wu Ming-Yi
- Baies de soleil, Li-Cam
- 4 degrés, Vincent Gessler
- Le champ de la Mi-Été, L.L. Kloetzer
- Ce qui nous échappe, Michael Roch
- Obscur interregnum, Saul Pandelakis
- Éruption solaire et pluie de diamants, Aiki Mira
- Fiancées du silence, Sabrina Calvo
- Éclat, Peter Watts
- Panoptikum, luvan
- Chants magnétiques, Ezra Pontonnie
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