Les éditions Robert Laffont nous avait proposé dans leur nouvelle collection de novella Le Labo un texte de Chloé Chevallier Les Essaims. Pour poursuivre la dynamique, c’est au tour de Floriane Soulas de rejoindre la collection avec Soma, une novella donc qualifié de roman cyberpunk féministe en quatrième de couverture. Dans ce court roman, c’est la colère qui va prédominer…

Une société divisée…

Néolutetia, futur indéterminé. Le monde est crade, le monde est violent et comme bien souvent, les femmes en sont les principales victimes. Risa évolue dans ce monde. Elle accomplit un certain nombre de missions pour le compte de l’Enclave. Qu’est l’Enclave ? Difficile à dire… Pourtant on peut au moins dire sans nul doute que c’est un refuge pour toutes celles qui n’ont plus rien, mises sur le banc de la société, les femmes battues aussi et les victimes diverses et variées.

Risa est une Cyborg. La seule cyborg d’ailleurs à sa connaissance, capable de naviguer dans les mondes virtuels, de se connecter et échanger avec n’importe quelle machine, n’importe quelle IA et plus surprenant a priori (mais moins après avoir compris) n’importe quel être humain.

Ca se voit sur ta gueule, trop d’arrogance pour une femme.

Elle travaille donc pour l’Enclave et la mission qu’elle suit actuellement, la mène au contact d’Oleg, un homme répugnant qui représente à lui seul la quintescence des travers les plus répugnants de la société : violence, viols, pédocriminalité pour n’en citer qu’une partie… y compris sur sa propre famille !

Après avoir rempli son objectif, Risa proposera à la femme et la fille du criminel de rejoindre l’Enclave. Alors même que l’affaire est traitée, elle se sent surveillée…

… pour une novella féministe

Dans ce court roman de Floriane Soulas, les protagonistes seront essentiellement féminins ou alors, comme c’est le cas pour Oleg, ils ne mettent pas l’homme sous son plus beau jour. Cette première rencontre que nous avons avec Risa nous montre une société qui ne s’est pas améliorée : la violence faite aux plus faibles est toujours d’actualité. C’est donc avec un sentiment de colère (de mon ressenti) que la cyborg agit, tentant de sauver à son niveau ce qu’elle peut.

Et cette colère va se déployer plus largement, car, au moment où elle commence à enquêter sur cette surveillance dont elle se sent la cible, elle découvrira pire que ce qu’elle imaginait. A l’instar de ce que l’autrice nous avait découvrir dans Tonnerre après les ruines, la science ici encore a sa part de responsabilité dans le délabrement de cette société… Et ce seront encore là des femmes qui en seront victimes !

Soma, c’est aussi l’histoire de Risa, qui a honte de ce qu’elle est et se pose la question de son humanité, qu’elle tente de maintenir au travers de ces dernières parties organiques mais aussi ses tatouages… C’est son passé qui ressurgit alors qu’elle tente de le fuir en sauvant les autres. C’est aussi une victime d’un système qui ne lui permet pas de profiter de ce lieu, l’Enclave, qu’elle contribue à faire vivre.

C’est surtout une vraie leçon de courage de toutes ses victimes, qui tentent de renverser la vapeur. De celle qui va accepter la main tendue à celle qui va renverser le système. Un livre qui donne de l’espoir, malgré un univers très sombre !

Une bonne lecture d’été il me semble 🙂

Editions Robert Laffont (Mai 2025) – Collection Le Labo – 159 pages – 15 € – 9782221282052
Couverture : Olivier Laude

Dans les rues éclairées aux néons de Neolutetia, Risa est la seule cyborg.
La seule capable de s’interfacer avec n’importe quelle machine, n’importe quelle IA ou n’importe quel être humain.
Et si ce n’était plus le cas ?