Service de Presse
Les robots jalonnent nos littératures de Science-Fiction depuis maintenant de très longues décennies… L’anthologie proposée par Stéphanie Nicot et Jean-François Stich du CEREFIGE (Centre Européen de Recherche en Économie FInancière et Gestion des Entreprises) nous permet de faire un petit tour au travers de 2 nouvelles considérées comme des classiques et deux articles de cette question éminemment contemporaine…
Huit nouvelles au menu dont deux classiques…
Dans le cadre de ce recueil, huit nouvelles ont été retenus pour parler des robots et cobots qui peuvent fasciner autant qu’inquiéter nos contemporains.
La première nouvelle classique qui nous est proposée est celle de Fritz Leiber, Un mauvais jour pour les ventes, traduite par Laurent Queyssi. Le lancement du recueil nous plonge tout de suite dans les questionnements autour de la robotique. Dans notre histoire, Robie est un robot-distributeur automatique qui a la capacité de se déplacer pour aller proposer ses produits au chaland. Quand nous le croisons, il s’agit de son propre lancement et Fritz Liber va nous montrer les limites de sa programmation lorsqu’un événement violent surgira. Mais après tout, tous les moyens sont bons pour vendre, non ?
Deuxième classique du recueil, côté francophone cette fois-ci, Cap Tchernobyl de Sylvie Denis va nous mettre en relation avec un père – Hans – et son fils – Thibaut – et leur robot d’entretien. Le père est mourant et souhaiterait pouvoir voir des tigres avant de disparaître. Et nous allons suivre au travers de Thibaut ce voyage pour permettre au père de vivre ses dernières volontés.
… pour six nouvelles plus récentes…
Pour compléter le recueil, six nouvelles plus récentes s’attaquent à la thématique.
A commencer par Johann Heliot qui, avec Vivants, yeux de sang, nous plonge dans un monde où Isman est à la tête d’une Compagnie de Maintien du Calme Urbain. Pilote d’une compagnie de plusieurs robots de défense de l’ordre, il aide l’état à maintenir la sécurité des concitoyens. Ou à museler leur volonté de s’exprimer, à vous de voir. Toujours est-il que le jeune homme va comprendre toute l’ambiguïté de son rôle par son frère. Un texte qui questionne sur la société de contrôle et l’autoritarisme de forces de l’ordre qui n’ont que très peu de limites….
Du côté d’Alex Nikolavitch, la question du droit de l’entreprise et de la confidentialité des données pourrait être vu en sous-tendu de sa nouvelle Patine. Dans cette nouvelle se déroulant hors de la Terre, Ty-May travaille avec son robot pour de la construction. Mais ce dernier semble avoir trouvé une formule plus complète que le produit habituellement utilisé. D’où lui vient cette innovation ? La visite d’un avocat semble plaider pour un vol de propriété industrielle…
L’atelier d’écriture de Science-Fiction, menée par Ketty Steward, aura pour résultat la nouvelle Collabots. La démarche de l’atelier, expliqué en amont de la nouvelle, permet d’appréhender l’exercice. Je dois avouer que l’idée me plaît beaucoup et que je serai curieux d’assister à un exercice. Dans l’entreprise de tôlerie où prend place l’action, des cobots racontent ce qu’iels vivent, coincées entre les robots traditionnels et l’humanité. Une vraie reflexion sur la place de ces nouveaux « collègues ».
Le récit de Saul Pandelakis, Extrêmement fébrile, terriblement fonctionnel est probablement le plus intime des récits. Nous y croisons la route d’une étudiante qui est très en rupture avec la société et préfère être seule. C’est la raison pour laquelle elle va acheté cet étrange robot de compagnie au sein duquel elle va pouvoir se lover… Quitte à s’isoler encore plus du monde.
L’amibot de Pierre Bordage pose cette question sur la limite entre le vivant et la machine, avec cet amibot partenaire de Thiou, ce jeune garçon atteint d’une maladie mortelle. Après un temps à s’ignorer, une étrange relation va se tisser entre les deux, et ce jusqu’à la mort de l’enfant.
Dernière et pas des moindres nouvelles, De mères en filles de Floriane Soulas, nous amène dans une entreprise de joaillerie toujours à la pointe. Mais un examinateur se présente pour vérifier qu’aucune intelligence artificielle n’est présente. Si tout sembel normal, l’examinateur a néanmoins une étrange impression en menant son enquête.
… renforcées par des articles scientifiques
Le recueil que nous propose donc Stéphanie Nicot et Jean-François Stich va donc nous permettre de nous questionner sur la place des robots et des cobots, termes que j’ai découvert dans cette anthologie. Il est intéressant de voir comment le rapport aux machines a évolué.
L’interview et les articles nous permettront d’en apprendre plus sur ce qui existe de nos jours et la trajectoire que cela pourrait prendre. Pour autant, certaines des nouvelles ne me semblent pas être dans la thématique de l’anthologie. Cela n’est bien entendu pas gênant, mais pourrait interpeller quelques lecteurs et lectrices.
Nouvelles éditions ActuSF (Septembre 2024) – 350 pages – 19,90 € – 9782376866671
Couverture : e
Depuis l’Antiquité, les êtres artificiels sont présents dans les récits d’imaginaire ou dans les expérimentations scientifiques ; apparus au XXe siècle, performants, les robots sont aujourd’hui massivement présents dans l’industrie. Mais après avoir rêvé, dans Blade Runner, de moutons électriques et d’androïdes, la science-fiction s’interroge : les robots seront-ils toujours, pour l’humanité, de fidèles assistants, ou pourraient-ils devenir une menace ?
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