Bug – tome 1
Sur Terre, l’ensemble des équipements informatiques, à l’exception étonnante des moyens de communication tels que les mails, rend l’âme alors qu’une mission envoyée vers Mars est de retour.
Sur Terre, de grandes questions se posent face à cet étrange phénomène qui bloque toutes les activités, et nous découvrons vite ce que pourrait devenir notre vie, devenue tellement dépendante des équipements numériques… Et je dois avouer que j’ai trouvé ça plutôt inquiétant effectivement.
Mais parmi l’équipage envoyé sur Mars, un des deux pilotes, Kameron Obb, dernier survivant, se révèle être détenteur d’une quantité impressionnante de données… Toutes les données du monde ? Cela paraît improbable mais le parasite qu’il transporte, et qui a tué tout le reste de son équipage pourrait expliquer ce don un peu spécial.
Comme vous l’aurez bien sûr compris, le bug fait donc autant référence à la cause inconnue de la disparition des outils numériques qu’à l’infection que porte en lui Kameron et qui est visible par une tâche bleue sur son visage.
Si la période est proche – 2041 – c’est à mon avis pour Enki Bilal de nous donner un échantillon de ce que pourrait être demain notre dépendance aux outils numériques… Alors que les GAFA (Google – Amazon – Facebook – Apple pour ceux qui ne connaîtraient pas le sigle) nous donnent de plus en plus d’outils pour nous ‘aider’ dans un monde qui va vite, c’est aussi un moyen évident que nous y perdons une partie de notre mémoire et de notre capacité à réfléchir.
Mais si ce fait est bien pointé, Enki Bilal ne se positionne néanmoins pas d’un point de vue moralisateur sur le sujet, il ne fait que pousser à l’extrême les concepts actuels. Le récit est plus tourné dans un aspect thriller – science-fictionneste. Avec brio, l’auteur-dessinateur signe un premier volume cohérent et entraînant. Reste à maintenant à attendre la suite, puisque ce premier opus est paru il y a maintenant près d’un an.
Casterman (2017) – 88 pages – 18,00€ – 9782203105782
Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire.