Réalisée par :mail
Date :mai 2006
Il y a un an maintenant paraissait le Déchant dont vous avez pu lire la critique sur Fantastinet… Le Salon du Livre de Paris fut loccasion de rencontrer lauteur et de lui demander une petite interview 😉
Allan : Tout dabord, je vais te laisser te présenter à nos visiteurs si tu acceptes ce petit exercice
Gilbert : Je suis né en Picardie, à Laon, et jai enseigné le français pendant seize ans à létranger, Budapest, Constantine, Berlin, Istanbul. Cest à mon retour en France, à Valenciennes, en 1990, que mest venue lenvie décrire. Un retard vite rattrapé avec des publications dans de multiples domaines, roman, théâtre, nouvelles et, souvent avec Denis Labbé, des ouvrages de référence sur le fantastique et la S-F ou des analyses pour un public scolaire de grandes uvres des littératures de limaginaire, de Harry Potter à La Guerre des mondes de Wells (à paraître aux éditions Ellipses).
Allan : Peux-tu nous dire quelles raisons tont poussé à écrire du Fantastique ?
Gilbert : Le monde qui mentoure, absurde et parfois consternant, ma toujours semblé illusoire. Jécris donc des romans qui tentent de faire basculer ce prétendu réel si fourbe. Cela passe par la fantastique au sens large, lidée que derrière la réalité que nous pensons intangible existe un autre monde qui peu à peu simmisce dans le premier. Cela exclut chez moi les monstres, vampires et autres figurations spectaculaires que je juge trop grand-guignolesques. Cest la folie qui est mon angle dattaque préféré.
Allan : Le Déchant nest pas ton premier roman
Peux-tu nous parler de tes précédents écrits ?
Gilbert : Jai publié auparavant deux romans. Le Mépriseur est une fausse enquête policière autour dun théâtre où les actrices qui jouent dans Lorrenzaccio de Musset sont tour à tour assassinées. Pavés du Nord est une variation avec fantôme sur la course cycliste Paris-Roubaix. Jai écrit aussi plusieurs recueils de nouvelles, dont Les Morts se suivent et se ressemblent et Petites tombes en viager. Lhumour noir sy met au service du fantastique.
Allan : Parlons maintenant du Déchant paru lannée dernière aux Editions Nestiveqnen : pourquoi tes-tu tourné vers Nesti ?
Gilbert : A la demande du directeur de collection, Fabrice Bourland.
Allan : A ce que jai pu en voir, lambiance est très bonne au sein de léquipe Nesti
Est-ce important à tes yeux ?
Gilbert : Très important. Il y a tant de gens superficiels et imbus deux-mêmes dans notre milieu, tant de gens peu souriants
Chez Nestiveqnen, les éditeurs aiment leurs auteurs, leur font confiance même lorsquils ont, comme moi, une écriture difficile. Je confirme donc – lambiance du dernier Salon du Livre de Paris la encore démontré- que Nestiveqnen est une maison chaleureuse, ce qui ne lui ôte pas le professionnalisme. Comment ne pas leur tenir gré, en particulier, de publier des auteurs français ?
Allan : Entrons maintenant dans le vif du sujet : que dirais-tu pour mettre leau à la bouche de tes futurs lecteurs ?
Gilbert : Difficile de faire sa propre publicité. Jai conçu ce roman à la fois comme un exercice de style autour de la musique classique, tentant dadapter mon style aux uvres qui bouleversent mon personnage de violoniste et comme une plongée fantastique dans la folie dune femme hantée par un passé tragique et par le cimetière où son frère est enterré. Parallèlement un homme la poursuit : fantôme du frère. ? Maniaque ? fantasme ?
Allan : Lécrit est très axé sur le personnage de la violoniste ; jai retrouvé le même esprit “brouillon” présent dans le Dolores Claiborne de King, ce côté étant largement lié à la folie de lhéroïne
Cela est destabilisant pour le lecteur : était-ce voulu ?
Gilbert : Oui mais il est difficile à un auteur plus confidentiel que King dimposer le choix dune structure complexe !
Allan : Tu as voulu ajouter à ce roman quelques nouvelles : pourquoi ne pas les avoir proposé en recueil “annexe” ?
Gilbert : Cest un choix de léditeur.
Allan : Tu étais présent au Salon du Livre et je voulais savoir ce que tu en avais pensé en tant quauteur, et ce que cela ta apporté.
Gilbert : Jy vais chaque année, comme auteur et comme rédacteur en chef de la revue littéraire « Hauteurs » hébergée sur le stand des éditeurs du Nord et du Pas-de-Calais. Jai plaisir à bavarder avec les lecteurs, les autres auteurs. Cest un agréable moment de convivialité.
Allan : As-tu dautres projets en cours ?
Gilbert : Beaucoup. Je viens dachever un roman fantastique et une étude sur Les Fourmis de Bernard Werber.
Allan : Nous as-tu rendu visite et si oui, que penses tu de Fantastinet ?
Gilbert : Le site est bien documenté, agréable à consulter. Je tiens à rendre hommage à ces initiatives qui permettent de mettre en avant les littératures de limaginaire que nous aimons tant
Allan : Que peut-on te souhaiter ?
Gilbert : Du temps pour écrire autant que je le souhaite et mener à bien les projets qui me font vivre.
Allan : Le mot de la fin sera :
Gilbert : Si la réalité existait, il faudrait sempresser de la faire disparaître.