Alexeï, comme un certain nombre d’autres savants, sont condamnés à travailler sans avoir aucune connaissance des raisons qui ont entraînés leur enfermement. Dépouillés de leurs mémoires, ils travaillent jour après jour dans leurs domaines respectifs, attendant que les analyses et autres tests les réhabilitent et leur permettent de retrouver la civilisation. Ignorant tout de leurs fautes, et donc des moyens de corriger leurs erreurs, chaque membre du Katorga, le centre de détention, ils obéissent aux règles. Mais Alexeï, depuis la mort de sa femme, ne supporte plus cette situation et après 5 ans de bons et loyaux services, va tenter de percer les mystères.
Les corbeaux volent par bande ; l’aigle plane seul. Au vulgaire, il faut la foule ; l’homme d’élite, lui, préfère la solitude
Jean-Michel Archambault nous propose ici une version revisitée de N’accusez pas le ciel, en le rendant plus moderne, l’oeuvre en question datant de 1964. Alexeï est donc dans une prison particulière, avec une mémoire amputée du crime qu’il a commis et veuf depuis que sa femme est morte. Le récit est donc celui d’un homme qui va « craquer » et refuser de continuer à vivre sans connaître les raisons de son enfermement et le but recherché par leur geôlier.
Rapidement, nous allons comprendre comme notre chercheur que le but de leur emprisonnement est loin d’être évident. C’est donc une recherche de la vérité que nous allons suivre, avec une forme de résistance de la part de certains des détenus. L’explication est longue à venir mais savamment amenée. Le chemin suivi par les protagonistes est cohérent et le monde que nous allons découvrir au fur et à mesure inquiétant…
Je n’ai pas trop compris la raison pour laquelle l’action se passe dans un environnement russe, mais je suppose que c’est en rapport avec l’oeuvre de référence. D’ailleurs, puisque nous parlons de référence, j’ai apprécié le petit clin d’oeil à Perry Rhodan qui s’est glissé dans les pages 😉
Black Coat Press (Décembre 2014) – Rivière Blanche – 292 pages – 20.00€ – 9781612273525
Couverture : Jean-Félix Lyon
Nous avons commis les plus graves des crimes. Nul souvenir ne nous en reste, sauf une date identique pour tous. Déportés dans une colonie pénitentiaire spéciale, nous travaillons à des recherches dans nos domaines d’excellence. Contrôles et examens périodiques évaluent nos progrès vers la réhabilitation.
Jamais nous n’avons vu nos gardiens. Jamais nous n’avons vu, par-delà les limites du camp, l’inconnu total et mortel qui nous environne. Nous sommes exilés sur un monde qui n’est pas notre Terre, et qui relève d’un plan différent.
Notre seul espoir de franchir le seuil dans le sens du retour… Accepter la part de l’ombre, renoncer à l’évasion… nous adapter à la KATORGA…