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Le Diseur de Mots de Christian Léourier

La Lyre et le Glaive – Tome 1/2

C’est toujours une surprise de pouvoir lire deux publications sur une même année du même auteur dans deux domaines aussi différents que le Science-Fiction et la fantasy. Et pourtant, Christian Léourier a sorti deux oeuvres de grandes qualités sur une même année avec Helstrid dont nous vous avons parlé plus tôt, c’est aujourd’hui avec beaucoup de retard que je vous parle du Diseur de mots première partie du dyptique La Lyre et le Glaive dont la suite vient de paraître.

De quoi s’agit-il ? D’une épopée assez étonnante au travers de laquelle nous allons suivre Kelt, un Diseur de Mots qui a souhaité traverser un pont sans être en mesure de payer le prix du passage. Sans que nous ne comprenions vraiment ce qui s’est passé, le pont s’effondre et Waard, le gardien du pont, se retrouve devant la juste du hartl (le Seigneur) du Solsktrand, accusé de ne pas avoir suffisamment protégé l’ouvrage.

Mettant en cause le Diseur de mots, il entraîne ce dernier dans son procès. Ce sera le début d’un parcours dans lequel nous entraînera avec beaucoup de talents et de poésie Christian. Et si bien sûr nous ne connaissons pas au début du récit cet univers, son auteur va nous le présenter et nous le faire découvrir par petites touches…

Le récit n’est pas simple, ou plutôt, il est d’une grande richesse puisque nous découvrons dans le même temps les aspects sociétaux, politiques ou encore religieux d’un vaste monde. Et ce monde qui vit en paix semble au bord d’un changement radical avec un équilibre qui devient plus que précaire. C’est dans ce contexte que le Kelt croise la route du Harlt. Et leurs destins vont se retrouver mêler.

Kelt, après avoir suivi une Ordalie, arrive à prouver son innocence et gagne en plus de sa survie un nouveau compagnon de voyage en la personne de l’Homme Sanglier Hoggni. La fin de ce combat ne se passe pas exactement comme le Hartl l’aurait souhaité avec pour conséquence directe l’envoi de Hoggni et Kelt bien loin du Solkstrand sur les traces de cette religion au dieu unique dont il est de plus en plus question.

Les dieux meurent quand on ne croit plus en eux, mais leurs fantômes jouent parfois des tours cruels à ceux qui les ont délaissés. ont délaissés. »

Au début de l’histoire, nous ne découvrons pas immédiatement les pouvoirs ou en tout cas le fonctionnement du don de Kelt et c’est avec beaucoup de surprises que nous découvrons au fur et à mesure ce que cela implique… C’est aussi avec beaucoup de plaisir que nous découvrons l’évolution des relations entre les différents personnages et notamment cette relation qui se noue que ce soit du côté de Varka ou du côté d’Hoggni.

Ce qui est intéressant dans ce récit est le pouvoir des mots… Le pouvoir de Kelt bien sûr qui montre tout le poids des mots mais aussi les mots qui sont issus des différentes religions… La religion polythéiste en perte de vitesse et la monothéiste en pleine croissance apporte aussi leurs mots (et leurs maux) pour guider les hommes et leurs meneurs.

Mais il est aussi question d’acceptation de l’autre avec ce peuple de nomades que nous découvrons marginalisé, ou encore de choix politiques et de combats, mettant en scène des trahisons…

Un roman de grande qualité dont je lirai la suite prochainement.

Critic (Mars 2019) – 460 pages – 22€ – 9782375790533

 Depuis l’accession au pouvoir du hartl Skilf Oluf’ar, la paix règne et la commanderie du Solkstrand prospère.
 Lorsqu’on lui refuse le passage d’un pont parce qu’il ne peut s’acquitter du péage, Kelt prédit l’effondrement de la construction. Ainsi sont les diseurs de mots : ils possèdent de drôles de dons, jamais ils ne mentent et, affirme-t-on, leurs vérités ensorcellent.
 Arrêté et livré aux geôles du seigneur local, Kelt doit démontrer son innocence lors d’une ordalie. Hòggni, un mercenaire en mal de contrats, accepte de le représenter puis remporte le duel. Toutefois, vexé de sa défaite, le seigneur les missionne alors au Heldmark, où le culte d’un dieu unique se répand plus vite que la peste…


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