Depuis plusieurs années maintenant, les éditions Callidor nous enchantent avec leur collection l’âge d’or de la fantasy, nous permettant de découvrir des textes peu connus. Une nouvelle fois, le travail d’archéologie de l’équipe doit être souligné, permettant de découvrir un texte de Walter de la Mare, datant de 1910, dans une version qui rend tout à fait hommage à ce grand texte.
Qui sont les trois Malla-Moulgars
Les Malla-Moulgars sont des singes, des Moulgars de sang royal. Le sage Souilem, frère du prince Assassimon, qui règne sur les Vallées du Tishnar, avait décidé de quitter sa contrée pour s’installer dans une cabane d’un portingais mort. C’est ici que sa famille, composée de sa femme Matta-Matouta et ses trois fils, Pouss, Coudd et Nod, le plus jeune des droits.
Pourtant, Souilem décidera de reprendre la route pour retrouver les Vallées où règne son frère et demande à ses proches de l’attendre. Le temps passe et il ne revient pas, et dans le même temps, Matta-Matouta meurt, laissant les 3 Malla-Moulgars seuls et sans parents. La situation fait qu’ils perdront aussi leur foyer, et se retrouveront bientôt dans une situation plutôt compliquée, rejetés aussi par les populations locales.
Ne voyant pas d’autres options, Pouss, Coudd et Nod décideront à leur tour de rejoindre les Vallées de Tishnar, aidés par une amulette magique, Pierreveilleuse. Le froid s’est abattu dramatiquement sur l’Afrique, mettant en difficulté toutes les créatures que les trois frères croiseront sur leur route.
C’est au travers du regard des trois singes que nous découvrirons une Afrique onirique et originale, empreinte de magie (et de neige pour le coup) et avec une présence humaine pratiquement inexistante si ce n’est celle du marin Andy Battle, unique représentant des hommes.
Une histoire atemporelle
Nous suivrons donc le trio dans leur route vers les Vallées de Tishnar et tout particulièrement le jeune Nod qui semble autant naïf que futé. S’il est responsable d’un certain nombre de désagréments que subissent le groupe, il arrive aussi à faire preuve de créativité pour sortir des situations les plus étranges comme lorsqu’il se retrouve prisonnier de ce qui semble être un orang-outan (ou pas:)) et qu’il réussit à pousser son geôlier à aider ses frères malgré lui… C’est aussi lui qui se retrouvera à accompagner le marin Andy Battle et à apprendre la langue pour éviter un destin tragique.
Au travers de son histoire, Walter de la Mare réussit à nous proposer un récit d’aventure totalement dépaysant, nous faisant visiter cette Afrique sous un angle magique et puissant. Les interactions entre les 3 personnages et les différents protagonistes montrent que les différences n’empêchent pas l’entraide. On est happé par cette aventure, par la richesse et la magie qui s’en dégage. Le texte est d’une grande qualité littéraire, ce en quoi, évidemment, nous devons saluer le travail de traduction de Maxime Le Dain.
Ce texte sonne comme un conte, un conte qui sonne toujours moderne, avec cette volonté d’aventure et de cohabitation.
Nous pouvons aussi saluer la qualité de l’édition elle-même qui est richement illustré d’un côté par les illustrations originales mais aussi complété par le travail d’Anouck Faure. Le résultat est un objet, comme toujours dans cette collection, qui met en valeur son contenu.
A noter pour conclure que Robert Silverberg, qui signe la préface, a un réel attachement à ce texte qu’il reconnaît avoir été inspirant pour plusieurs de ces récits… C’est dire l’importance de ce roman dans l’histoire de la fantasy.
Editions Callidor (24 mars 2023) – L’âge D’Or de la fantasy – 392 pages – 25 € – 9782901207153
Traduction : Maxime Le Dain (Royaume-Uni)
Titre Original : The three Malla-Moulgars (1910)
Illustration : Anouck Faure
Illustrations originales : J. R. Monsell, J. A. Shepherd & Dorothy P. Lathrop
Voilà bien des années, le sage Souilem a entrepris de retrouver les Vallées de Tishnar, sur lesquelles règne son frère, le prince Assassimon. Ses fils, les trois singes-rois nommés Pousse, Coude et Ned, après avoir perdu leur foyer, n’ont d’autre choix que de partir à sa recherche. Aidés d’une amulette magique, la fameuse Pierreveilleuse, léguée par leur défunte mère, ils vont se lancer dans une quête épique, qui les mènera « loin, très loin, par-delà jungle et rivière, fleuve et marécages, vers les monts Arakkaboa ». Dans cette vaste Munza d’arbres et de lianes, les rencontres seront nombreuses et le chemin semé d’embûches… et le moindre faux-pas risque bien leur coûter cher.
