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Quitter les monts d’Automne d’Emilie Querbalec

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Quitter les monts d’Automne est parue en septembre aux éditions Albin Michel Imaginaire et va nous faire découvrir la jeune Kaori.

Un monde à découvrir

Lorsque nous débarquons dans ce roman d’Emilie Querbalec, c’est pour découvrir la jeune Kaori. Nous comprenons assez rapidement que les rôles au sein de ce qui semble être une troupe itinérante se divisent entre ceux qui maîtrisent le “Dit” et ceux qui ne le maîtrisent pas.

Bien qu’issue d’une grande famille de diseuse, le don ne semble pas avoir atteint Kaori au grand dam de sa grand-mère et obligera la jeune fille à devoir se concentrer sur la danse.

Nous savons finalement peu de choses pendant de nombreuses pages sur ce monde qu’on devine lointain (que ce soit temporellement ou géographiquement, il est difficile de situer)… D’ailleurs, certains éléments nous font penser que nous pourrions être du côté du Japon, non pas comme le laisse un peu trop voir la couverture et la biographie de l’autrice (qui est née au Japon) mais plus pour une question d’ambiance. Car dans le premier tiers du livre, nous avons plus l’impression que cette troupe habite des tentes, et que les Monts d’Automne sont finalement peu peuplés.

Une héroïne – trop – effacée

La jeune Kaori va vivre sous le matronage de sa grand-mère, qui a eu son heure de gloire, dans un monde où l’écrit semble avoir totalement disparu car interdit. Elle accepte avec beaucoup de résilience son absence de don et cède plutôt facilement à se couler dans le rôle de danseuse qu’on lui impose. De la même façon, à la mort de sa grand-mère, elle passera rapidement dans un autre contexte et nous la sentons subir tout au long de l’aventure les événements sans donner l’impulsion qui lui permettrait de prendre le contrôle de son destin.

La découverte du leg de sa grand-mère m’a donné l’espoir de la voir réagir, prendre en main les choses mais non, elle changera simplement de famille pour rester “contrôler” dans ses agissements. On reste sur l’image de la jeune femme naïve qui va découvrir le monde qu’on lui a masqué toute sa vie.

Ce qui fait qu’on va rapidement se tourner vers les personnages secondaires qui sont donc ceux qui vont orienter son destin

Un récit poétique et en finesse

Pourtant, cette histoire est pleine de poésie, nous sommes marqués par ces spectacles qui semblent jalonner le quotidien de ce monde étrange, entre contes oraux, musiques et danses. C’est tout un univers, tout en finesse et délicat qu’Emilie a construit pour notre plus grand bonheur.

Le temps n’est pas le même et j’ai eu un peu l’impression de me retrouver dans le même rythme qu’une autre parution française de l’année passée, Les Canaux du Mitan d’Alex Nikolavitch. Les histoires n’ont rien à voir, entendons-nous bien, mais j’ai le même sentiment étrange de me faire porter par l’histoire plutôt que d’y être entrainé.

Il est agréable de découvrir cet univers, même si de mon côté, j’aurai aimé plus de dynamisme de façon globale et plus de charisme pour Kaori.

Un roman qui marquera plus finalement par son cadre et son ambiance donc que par son héroïne.

Albin Michel (Septembre 2020) – Imaginaires – 448 pages – 21,90€ – 9782226451934
Couverture : Manchu

Recueillie par sa grand-mère après la mort de ses parents, la jeune Kaori vit dans les monts d’Automne où elle se destine à être conteuse. Sur Tasai, comme partout dans les mondes du Flux, l’écriture est interdite. Seule la tradition du « Dit » fait vivre la mémoire de l’humanité. Mais le Dit se refuse à Kaori et la jeune fi lle se voit dirigée vers une carrière de danseuse.Lorsque sa grand-mère meurt, Kaori hérite d’un rouleau de calligraphie, objet tabou par excellence, dont la seule détention pourrait lui valoir une condamnation à mort. Pour percer les secrets de cet objet, mais aussi le mystère qui entoure la disparition de ses parents, elle devra quitter les monts d’Automne et rejoindre la capitale.Sa quête de vérité la mènera encore plus loin, très loin de chez elle.


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