L’homme se réveille sur une île, qui se révèle être Labofnia, sans aucune connaissance de qui il est, de comment il est arrivé sur cette île, totalement nu et par la même occasion, il ne sait plus parler, ne ressent plus d’émotions ni d’ailleurs la douleur. Accueilli par des services qui semblent habitués à cette situation, il va réapprendre à vivre avec un rôle qui lui sera donné en fonction de test qui sont devenus des moyens d’identifier les aptitudes des nouveaux arrivants. Johannes, le nom qui lui sera donné, décide de raconter son histoire et de tenter de comprendre Labofnia.
J’ai scotché le feuillet sur la table, en haut et en bas : comme ça, je ne l eferai bouger ni avec mon stylo ni avec ma main. C’est ainsi que j’écrirai mon récit, sur cette rame de papier. En attendant que ma main gauche repousse, qu’elle arrive au niveau de l’autre, qu’elle prenne la même forme que celle qui tient le stylo.
Vous allez me dire qu’il s’agit à nouveau d’un livre de zombie… Ce à quoi je vous répondrai bien entendu oui (difficile de faire autrement avec le titre) mais pas n’importe quel livre de zombies… Le premier point à relever est que le récit est fait par le zombie lui-même qui doit prendre conscience de son état, puisqu’il se réveille sur cette île comme un naufragé, inconscient des événements qui ont pu l’amener ici. Petit à petit, il va être amené à se questionner sur sa condition, son absence de souvenir mais aussi son absence de sentiments, de sensation.
Il va devoir tout réapprendre et si une grande partie du roman est axé sur l’évolution du personnage dans la société labofnienne, il est aussi question de l’histoire de cette île étrange : la notion de zombie n’est pas aussi simple que celle que nous avons l’habitude de lire puisque nous ne savons pas s’il s’agit réellement de zombies (certaines caractéristiques sont éloignés des standards habituels 😉 : le bras qui repousse notamment) et que tous les morts n’apparaissent pas sur Labofnia.
L’histoire de cette île est probablement le côté le plus intéressant de l’histoire et notamment la gestion que vont en avoir les différents pays « civilisés » qui vont la découvrir ; sans vous en dévoiler trop, vous allez pouvoir croiser des services secrets, des militaires, mais aussi des politiques.
Franchement, ce livre est rééllement un OVNI dans le monde des zombies et mérite amplement le détour !
Le titre « Zombie Nostalgie » en traduction de « Zombie Nation », s’il enlève un peu au contenu, peut s’expliquer par le titre déjà connu « Zombie Nation » par David Wellington.
Acte Sud (Novembre 2015) – 300 pages – 22.00€ – 9782330055943
Titre Original : Zombie Nation (2014)
Traduction : Terje Sinding (Norvège)
Couverture : Barbar
Au milieu de l’océan Atlantique se cache une petite île dont les services de renseignements américains et européens ont gardé secrète l’existence depuis la Première Guerre mondiale. Les cartes officielles ont été manipulées et le moindre esquif qui s’approche est coulé.
En janvier 1989, un homme se réveille nu dans un hangar sur l’île. Sa peau est grisâtre, son corps froid, ses membres gourds. Il ne sait ni où il est, ni comment il a atterri là. Fait encore plus troublant : il n’a aucune idée de qui il est. Pris en charge par le service d’accueil de l’île de Labofnia, il comprend que son arrivée n’a rien d’exceptionnel. Depuis toujours, les futurs Labofniens surgissent spontanément sur l’île. Ils ignorent leur identité, n’ont aucun souvenir de leur vie antérieure, n’éprouvent aucun désir, aucune émotion. Leur vie n’est pas régie par le sommeil ou la nourriture. Perdus, ils s’abandonnent à une pathétique pantomime en imitant le comportement des vivants. Mais certains refusent de renoncer au rêve de pouvoir un jour ressentir, même si le moyen d’y parvenir défie toute notion d’humanité…
Roman existentiel, fable sensorielle et conte morbide tout à la fois, Zombie nostalgie est un véritable ovni du genre. Peignant le tableau d’un monde qui se découvre encore vivant, il brosse le portrait d’un autre, qui ignore être déjà mort.