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Continent Perdu de Norman Spinrad

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Deuxième parution des éditions le Passager Clandestin de mai 2021 dans la collection dyschroniques, après Insecticide de Steven Saylor, vous avez ici l’occasion de découvrir une novella de Norman Spinrad de 1970 avec Continent Perdu.

Une amérique ravagée et une Afrique en essor

Cette nouvelle dont la temporalité se situe au XXIIème siècle, nous emmène dans une Amérique complètement ravagée par ce qui fut la grande panique. Laissant sa place de leader mondial, les Etats-Unis ont permis à d’autres états, notamment africain, de pouvoir prendre la place laissée vacante. Et dans ce monde, Mike Ryan est un guide et pilote américain qui gagne sa vie en faisant visiter les vestiges de ce que fût l’état le plus puissant au monde. Mais les élites africaines, principaux touristes de cette tournée que nous suivons, ont du mal à voir la grandeur passée au travers des restes de la nation, avec, pour certains, une suffisance qui agacera le pilote.

Un texte à resituer dans l’Histoire

Il est important de se souvenir que ce texte a été écrit dans les années 70, à une époque où les Etats-Unis étaient les leaders sur bien des sujets, dont la conquête de l’espace. Ce que montre cette novella, c’est tout d’abord la déchéance d’un Etat qui s’est toujours vu supérieur aux autres, capables du meilleur et ne pensant pas à l’avenir. Et puis, la chute arrive, la chute terrible, qui transforme le pays le plus puissant du monde en une terre de mort….

Et avec beaucoup d’avance, Norman Spinrad met au coeur de la narration le risque écologique… Car c’est bien de cela dont il s’agit : les Etats-Unis ne sont désormais qu’une grande zone archi-polluée, provoquant des cancers et des morts à la pelle, l’espérance de vie ne dépassant que très rarement la quarantaine. Cette pollution est source de curiosité pour les touristes, ici africains, qui ont bien du mal à croire à une grandeur ancienne au vu de ce qu’il voit. Faisant ressortir d’ailleurs le pire de certains, en terme de racisme notamment, un racisme qui a subrepticement changé de camp.

C’est fort et violent en même temps, nous faisant réfléchir sur notre capacité de faire les plus grandes choses et, en même temps, les plus stupides.

Un récit ancien donc mais toujours terriblement d’actualité.

Le Passager Clandestin (Mai 2021) – Dyschroniques – 146 pages – 8€ – 9782369354796
Traduction : Nathalie Dudon (Américain)
Titre Original : The Lost Continent (1970)
Couverture : Yanni Panajotopoulos

États-Unis, XXIIe siècle. 200 ans après « la grande panique », l’Amérique n’est plus que l’ombre d’elle-même. La nation qui avait mené l’homme sur la lune est aujourd’hui un pays « sous-développé » livré à l’industrie touristique. Les immenses mégalopoles, qui symbolisaient autrefois la grandeur et la puissance du pays, ne sont plus que ruines livrées à une pollution mortelle. Mike Ryan, guide et pilote autochtone, s’apprête à mener son groupe de touristes – des représentants de l’élite africaine – dans ce qu’il reste de New York.


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