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Destination Outreterres de Robert Heinlein

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Dans ce monde où la surpopulation est une réalité bien marquée, des étudiants et des étudiantes doivent apprendre à survivre dans des environnements difficiles dans ce roman de 1955 de l’auteur américain Robert Heinlein.

Une nouvelle forme de conquête…

La Terre est donc en surpopulation et le seul moyen de pouvoir survivre est de conquérir de nouveaux mondes et de nouveaux environnements. D’ailleurs, le voyage entre les mondes est désormais possible grâce à des portes, dont l’une est située sur la Lune et permet d’atteindre des endroits beaucoup plus lointain.

Pour réussir à coloniser de nouveaux mondes, il faut des personnes correctement formées, et un des moyens de préparer les futurs candidats et candidates et de l’apprendre durant leurs études. C’est le fameux « Cours de Survie » auquel participe le jeune Roderick Walker, qui a réussi à s’inscrire dans ce cours et comme beaucoup se dit que c’est le bon moment pour sauter le pas et acquérir ce diplôme.

Pour autant, son professeur ne semble pas convaincu par sa capacité à survivre – car le retour vivant n’est absolument pas garanti. Qu’à cela ne tienne, il fera fi de l’avis de l’ancien explorateur et franchira comme ses camarades le portique qui le laissera sur une planète inconnue. Dès le début, l’objectif est de comprendre un peu ce monde, les prédateurs et les proies et surtout, il faut savoir se protéger de tout ce qui pourrait coûter la vie.

Les élèves doivent tenir une dizaine de jours, et, pour pouvoir revenir, se mettre à proximité de la porte qui, au signal, les renverra sur la Terre.

Pourtant, rien ne semble se dérouler comme il était prévu et on n’est pas loin de penser que la durée de l’épreuve pourrait être bien plus longue. Comment survivre dans un milieu hostile, avec une société qui tente de se reconstruire ?

… pour une réflexion sur l’humanité.

Le monde qui est découvert par Rod est aussi violent que ce qu’il avait pu imaginer dans les premiers échanges avec son professeur. Dès la première nuit, il devra affronter des prédateurs et il se fera rapidement agresser et dévaliser par ce qui doit bien être un homme. Mais du coup, ont-ils atterri au milieu d’un monde déjà colonisé ou est-ce que cette attaque est dû à un de ses camarades.

Se rendant compte que l’épreuve risque de durer bien plus longtemps que ce qu’il avait dans un prime abord imaginé, Rod va tenter de comprendre ce qu’il se passe tout en essayant de sécuriser le temps qu’il passera loin de chez lui.

Ce roman est un roman qui va questionner sur la société, ici une société qui se reconstruit, en attendant que… c’est bien la question pendant un long moment. Nous retrouvons bien sûr dans ce roman et dans cette reconstruction tout ce qui caractérise l’histoire de l’Homme et de la Femme : la prise de pouvoir par des groupes plus agressifs ; l’instinct de survie quitte à ce que cela soit au détriment des autres ; la construction de la cellule familiale et donc la place de la femme (on se rappellera que le livre date du milieu des années 50) ; le modèle politique….

Un roman riche qui souffre par moment de quelques longueurs.

Le Livre de Poche (Janvier 2024) – 346 pages – 9,20 € – 9782253247319
Traduction : Patrick Imbert (Etats-Unis)
Titre Original : Tunnels in the sky (1955)
Couverture : Alain Brion

Pour survivre à la surpopulation, l’humanité a dû ouvrir de nouvelles routes de colonisation vers les Outreterres, planètes lointaines où l’existence semble possible. Chaque année, une Mission Survie teste les jeunes candidats à l’exil. Un monde inhabité, un équipement choisi à l’aveugle, trois jours d’épreuve. Mais que se passe-t-il lorsqu’un portail se referme derrière l’un de ces groupes envoyés à l’épreuve sur une planète inconnue ? Comment survivre, comment recréer une société ? Quelles valeurs, quelles règles, et quels moyens pour les faire respecter ? Robert Heinlein nous offre ici un formidable roman d’aventures, qui est aussi un roman philosophique. C’est Sa Majesté des Mouches revu par un humaniste à son meilleur de réflexion sur ce qui fait société et nous éloigne de la barbarie.


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