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Le Chant des Géants de David Bry

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Le chant des géants  est le nouveau roman de David Bry, qui revient à une fantasy médiévale pure, aux éditions de l’Homme Sans Nom.

Tout d’abord, nous pouvons remercier la maison d’édition pour son excellent travail, et principalement l’illustrateur, François-Xavier Pavion, pour sa magnifique couverture. La jaquette est tout bonnement sublime, et donne à elle seule l’envie d’ouvrir le livre. Quand en plus l’auteur est David Bry, le doute s’efface totalement. « Que passe l’hiver » a été très bien reçu par les lectrices et lecteurs : cela sera-t-il aussi le cas ici ?

Tout commence par une île, Ostent, façonnée par les rêves de trois géants endormis : Baile, aux songes de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines, et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux rêves de gloire et de batailles. Des immortels sont les gardiens du sommeil des Géants, retranchés dans des terres interdites aux mortels.

Le roman est narré par un inconnu, qui ne le restera pas bien entendu, et ce conteur relate l’histoire de deux frères, Bran et Ianto, et de leurs innombrables péripéties, car le roman en regorge. Les chapitres sont courts et abondent en retournements de situation, faits marquants et rebondissements divers. Les personnages sont multiples et intéressants.

Du côté scénario, nous avons deux frères proches par le passé que de nombreux évènements vont éloigner ; une princesse guerrière capturée, Sile, dont l’un des frères est amoureux, mais promise de force à l’autre ; un immortel captif dont la capture, pourtant impossible, va instaurer le doute dans les esprits ; un lige, Caem, meilleur ami de Bran.

Passions, vengeances, batailles, meurtres et trahisons s’entremêlent tout au long du roman. Des thématiques somme toute classiques, mais très efficaces ; une efficacité principalement due à une plume concise et aérée. Il n’y a pas plus de descriptifs qu’il n’en faut, l’univers n’est pas vraiment détaillé, ce qui nous permet de suivre une histoire, sans réfléchir à autre chose, et c’est grandiose. Chaque chapitre donne envie d’enchaîner le suivant, jusqu’au point final.
En parlant de fin, que nous réserve celle du Chant des géants ? Surprenante et sublime sont les deux mots qui sont sortis de ma bouche en refermant le livre. On en apprend tout au long du récit sur l’univers et les enjeux, et nous sommes pourtant leurrés du final majestueux.

Et le chant des géants dans tout ça ? Car tout au long de l’ouvrage, on nous parle de géants endormis et de leurs gardiens, les immortels, mais pas de chant des géants. Pour le découvrir, vous devrez vous procurer le livre, puisqu’une fois dans les derniers chapitres, vous comprendrez d’où vient le titre du roman.
Pour conclure, ce livre est un bijou, une fantasy efficace, une lecture passionnante. Après le fabuleux « Que passe l’hiver », David Bry réitère dans l’excellence, et l’attente d’un prochain roman dans un univers fantasy va être longue, très longue.
L’attente était élevée et nous ne sommes absolument pas déçus.

L’Homme sans Nom (05 mai 2022) – 328 pages – 24,90€ – 9782918541752
Couverture : François-Xavier Pavion

Entrez, entrez.

Asseyez-vous, n’ayez pas peur. Il reste de la place, là, au fond, près de la cheminée.

Oui. C’est bien. Très bien. Commandez des bières, des pommes braisées, ce que vous voudrez, mais faites vite. Vous autres, dans la paille, rapprochez-vous ; calez-vous contre les murs, les tonneaux, les pieds des tables. Voilà… Le feu ronfle, les bûches craquent. La nuit est tombée. Les marmites sont vidées. Laissez-vous aller. Fermez les yeux. Juste un peu. Et écoutez-moi.

Je vais vous raconter une histoire.

Celle de notre île d’Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles. Je vais vous parler de guerres, d’amour et de trahisons ; de cris, de sang et de larmes. Je vais vous parler de grands espoirs, de ce qui est vain. De ce qui meurt.

Alors, fermez les yeux. Laissez-vous aller. Voilà.

Mon histoire commence sur la lande, en bord de mer, dans le château de l’étrange roi Lothar.


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