Metro Paris – 3/3
L’aventure du Métro parisien touche à sa fin, pour cette trilogie se situant dans l’univers de Metro 2033 de l’auteur russe Dmitri Glukhovski qui prend une douloureuse réalité ces dernières semaines. Les montées en tension faisant suite à la crise ukrainienne donnent un étrange écho à ce récit dystopique.
Cité fait directement suite et conclut avec brio cette trilogie commencée avec Rive Gauche et poursuivie avec Rive Droite.
Un petit point de situation
Bien entendu, s’agissant de la conclusion d’une trilogie, le résumé qui va suivre va reprendre des éléments des deux premières parties. Si vous ne les avez pas lu, je vous invite fortement à ne pas vous divulgâcher l’intrigue et à filer directement vers la chronique de Rive Gauche !
Pour les autres, nous replongeons donc dans cet univers post-apocalyptique où une guerre nucléaire a eu pour conséquence d’enterrer l’humanité dans les couloirs et stations du Métro. Des groupes de pouvoir se sont créés, alors que dans le même temps, une partie de l’humanité évoluait ou mutait (à vous de positionner) pour voir dans le noir (les Nycts) ou percevoir le futur (les Dvinns).
Nous avons découvert tout au long des deux premiers volumes les différent·e·s protagonistes qui vont transformer la population du Métro, à commencer par la Madone qui depuis le tout début pousse pour la création d’une Fédération qui permettrait à toutes et à tous de pouvoir s’alimenter sans avoir à combattre son ou ses voisin·e·s. Et l’idée de la Fédération a bien progressé, les différentes stations et statiopées ayant fini par suivre le mouvement.
D’ailleurs, au moment où nous quittions les personnages de Pierre Bordage dans Rive Droite, Madone avait réussi à faire basculer Petite Chine dans la Fédération, pendant qu’Augir s’appropriait à Montparnasse le siège d’Elévation, faisant fuir Parn.
De leur côté, Juss et Plaisance continuait leur route vers Rive Droite et au-delà avec Aube et Roy, affrontant des créatures et des humanoïdes tous plus étranges les uns que les autres.
Autant dire que je m’attendais à ce que cette dernière partie se révèle entraînante…
Un rythme qui ne ralentit pas
Je n’ai pas été déçu : dès les premières pages, nous sentons que cette question de la radioactivité en surface va être l’alpha et l’omega du récit. Si du côté de Montparnasse, la situation devient plus complexe et il est à craindre que les élévations ne reprennent… D’ailleurs, cette habitude prise reste le point de questionnement omniprésent puisque laissant entendre que la surface est toujours inhabitables.
Pourtant les Dvinns s’agitent et sentent approcher une guerre importante dans le Métro, une guerre qui pourrait avoir des impacts trop importants sur la population pour être ignorée. C’est en ça que les ambitions de Madone de faire une société plus juste et plus équitables, renversant la religion opprimante et permettant d’accepter la différence.
Le récit se poursuit donc dans ces trois trames, la difficulté de Madone de construire la société qu’elle veut, la difficulté côté Montparnasse de concerner une stabilité et d’éviter la mort des mutant·e·s et la recherche continue du Maître du temps pour Just et Plaisance.
Le dénouement se rapproche et Pierre a encore une nouvelle fois à nous surprendre pour la conclusion de ce cycle…
C’est fini et c’est bien dommage, on prenait plaisir à naviguer parmi ces personnages et ces tunnels, dans un monde en perdition mais pourquoi pas sur la voie de la rédemption.
L’Atalante (21 avril 2022) – La Dentelle du Cygne – 464 pages – 24,50€ – 9791036001062
Illustration : Mirko Failoni
En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable.
À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit, laissé à la merci d’une faune sauvage monstrueuse.
Mais n’y a-t-il vraiment personne là-haut ? Les cérémonies d’élévations, seules indications de l’état de la surface, sont-elles le reflet de la réalité, ou bien des leurres destinés à maintenir coûte que coûte les Métrolites sous terre ?