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Le cœur perdu des automates de Daniel H. Wilson

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Tout commence par une étrange scène en Russie où un homme se retrouve sur un champ de bataille durant la seconde Guerre Mondiale face à l’armée nazie… Croyant sa dernière heure arrivée, il ne devra son salut qu’à un géant qui mettra à lui seul en déroute une compagnie entière, char inclus… Quelques années plus tard, sa fille June tente d’en savoir plus sur ces événements, son grand-père ayant gardé un étrange artefact de cette période, artefact dont la jeune femme héritera avec pour conséquence de guider sa carrière…

Et nous comprenons rapidement que les bonds dans le temps que nous effectuons, vers Moscou dans les années 1700 vont nous permettre de comprendre petit à petit ce qui mène Pierre, automate à l’âge indéterminé à vouloir aider la jeune femme. Et cette compréhension prendra racine dans le parcours de Pierre et de sa soeur, elle aussi automate de fait, et de leur proximité avec l’Empereur russe Pierre Ier dit Pierre Le Grand.

Ces différentes histoires vont nous mener rapidement à un nœud où June va trouver des réponses à ses questions et réveiller une guerre qui traîne depuis longtemps maintenant entre deux clans automates : en effet, ils sont de moins en moins nombreux, leur « cœur » finissant par s’arrêter… et June pourrait avoir la solution pour régler ce problème une fois pour toute.

Avec beaucoup de réussites, Daniel H. Wilson, à qui nous devons entre autres Robocalypse et Robogenenis, nous entraîne dans une guerre millénaire autour de deux factions souhaitant soumettre ou ignorer l’homme (pour faire très simple). Par petites touches, nous apprenons le mode de fonctionnement de ces mécaniques très avancées sans que nous n’arrivions à mettre le doigt sur la civilisation à l’origine de cette forme de magie.

La relation tissée entre Pierre et June va s’étoffer au fur et à mesure du récit, avec une humanisation d’une certaine façon de Pierre, attachée de façon très marquée à sa parole (dont je vous laisse découvrir le mot) malgré sa vacuité après toutes ses années. Dans le même temps, il est intéressant de voir comment l’auteur à créer ces tensions entre les différentes factions et comment chaque élément de cette communauté véhicule son mode de fonctionnement… Mais surtout, c’est aussi à la découverte de ses propres origines que Pierre (et sa sœur Helena) sont confrontés. Et que fait-on de cette hérédité, avec laquelle nous ne sommes pas à l’aise et qui peut nous faire peur.

Et nous voyageons dans l’histoire, nous traversons les époques, dans un premier temps du début XVIIIè jusqu’au XXè avant de faire un nouveau bond en arrière vers des époques plus reculés. Et toujours la violence. Et toujours l’injustice. Avec bien sûr un questionnement sur l’origine de ces magnifiques machineries, et donc de l’humanité par effet de bord.

Bref un roman qui m’a épaté et qui fait briller les yeux à tous ceux qui sont fans d’automates se fondant dans la masse humaine :).

Pocket (Août 2019) – 430 pages – 8.30€ – 9782266292696
Traducteur :
Patrick Imbert (Etat-Unis)
Titre Original : The Clockwork dynasty (2017)
Couverture : Mickael J. Windsor

Moscou, 1709. Un automate reprend vie dans un atelier, aux côtés d’une poupée à la mécanique tout aussi précise et complexe que la sienne, sa soeur. Doués d’âme et de parole, ils ont pourtant tout oublié de leur passé. Et de la guerre qui déchire leurs semblables.
États-Unis, de nos jours. Fascinée par les automates depuis que son grand-père lui a légué un artefact finement ouvragé, June Stefanov parcourt le monde à leur recherche, brûlant de percer leur mystère. En effet, si les automates existent depuis la nuit des temps, dissimulés parmi les hommes, le compte à rebours pour leur survie a débuté. Et c’est June qui en détient la clef.


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