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Le ressac de l’espace de Philippe Curval

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Publié en 1962, Le ressac de l’espace de Philippe Curval s’offre une seconde jeunesse aux éditions La Volte, dans une version revue et inédite. Je ne serai pas en mesure de vous dire le niveau de rafraîchissement ou de travail complémentaire par rapport à la précédente version, ne l’ayant pas lu. A noter que le roman avait reçu pour sa première édition le prix Jules Verne !

A la découverte des Txalqs

Tout débute par notre rencontre avec les Txalqs dans un monde lointain. Espèce de l’espace peu mobile, les Txalqs ont une capacité impressionnante de fusion spirituelle avec les espèces “intelligentes”. Sur ce monde lointain, les Txalqs ont su se développer et proliférer en étant en symbiose avec une espèce volante, les zyrions. Pourtant, l’heure du départ semble être arrivée pour Linxel, élu de son peuple pour prolonger l’aventure ailleurs : les zyrions sont sur le déclin. Que cela soit dû, ou non, à leur soumission à leurs invités, le résultat reste le même : si la décision de départ traîne, le risque de disparition des Txalqs est certaine.

Notre élu va donc partir dans un vaisseau et va croiser sur sa route l’humanité. La rencontre se fera dans l’espace parce qu’il faut préciser que le monde que nous connaissions n’est plus du tout le même la non plus… Une période postnucléaire a changé la société terrienne qui se trouve maintenant sous un gouvernement unique et dans un pacifisme généralisé. Les voyages dans l’espace sont possibles, bien que peu ne soit volontaires pour le faire. Dureur fait partie de ses volontaires et croisera à bord du Sirius le dernier représentant Linxel.

Aujourd’hui, je peux vous le dire, je cédais à un mirage, il ne s’agit pas d’une symbiose ! Cette utopie n’est pas le produit de l’unions des Txalqs et des hommes dans un travail de création unique. Ces derniers sont asservis, ils ne jouent qu’un rôle de serviteurs.

Ramené sur terre, le Txalq arrivera à fuir et commencera à se reproduire (je vous laisserai voir comment) et prendra attache par télépathie avec des hommes et des femmes qui deviendront sous emprise. Le point important étant que cette emprise n’est pas nécessairement imposée.

Quelle société voulons-nous ?

Un des sujets qui détonne dans le roman de Philippe Curval concerne le type d’invasion. Les Txalqs sont des extra-terrestres qui sont tous sauf impressionnants : incapables de se déplacer seuls, ils ne possèdent pas d’armes particulières ni de caractère belliqueux les rendant antipathiques. De l’autre côté, notre humanité semble avoir tiré les leçons des conséquences d’une guerre nucléaire avec un gouvernement centralisé et du pacifisme… Pourtant, nous sentons une population en totale décadence…

Et la rencontre entre les deux peuples nos questionnera sur la liberté et le libre-arbitre. En effet, les Txalqs souhaitent construire avec l’Humanité une osmose globale et refaire le monde pour le rendre meilleur, plus beau, tout ce que vous voulez. Pour cela, il faut que chacun accepte de se soumettre au joug mental des visiteurs pour participer à une sorte de grand tout.

Beaucoup acceptent mais une frange décide de lutter contre l’envahisseur en se rendant sur Venus. Et c’est une forme de combat étrange que nous allons découvrir pendant un peu plus de 200 pages.

Le roman étonne par son ton, par son angle d’attaque. Un roman qui prend son temps et nous laisse prendre le notre. Un roman où nous nous poserons la question de savoir jusqu’au bout si l’arrivée des Txalqs est une chance pour l’humanité ou un danger. Un roman qui questionne surtout sur ce qui est préférable : une société harmonieuse et sous contrôle ou une société libre avec ces défauts.

Loin de se limiter à un récit de science-fiction, Le Ressac de l’espace nous propose une vraie réflexion sur notre société et ce que nous sommes prêts à accepter.

La Volte (mars 2022) – 245 pages – 18 € – 9782370491923
Couverture : Philippe Curval

Si les Txalqs sont une race supérieurement développée, leur physique sphérique pourvu de huit minuscules tentacules ne leur permet pas de se déplacer facilement. Pour cela, ils utilisent des hôtes dont ils maîtrisent l’esprit, mais ceux-ci dépérissent. Aussi faut-il migrer. Drossé par un ressac de l’espace, l’élu va aboutir sur Terre et s’y reproduire par scissiparité. Son but ? Une quête de beauté et de perfection intellectuelle que les siens poursuivent depuis des millénaires de planète en planète. Afin d’organiser une société harmonieuse, les Txalqs vont prendre possession des humains par télépathie.

Alors que l’immense majorité goûte le plaisir, physique et mental, d’être dirigée, seuls quelques individus résistent. Les résistants, qui se réfugieront sur Vénus, auront à choisir entre s’implanter ailleurs dans les étoiles ou tenter de sauver les Terriens.


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