La trilogie baryonique (2/3)

Nous vous avions fait découvrir le premier volume de la trilogie baryonique publiés par les éditions Aux Forges de Vulcain, La tragédie de l’orque, par l’auteur, entre autre, de Habemus Piratam, chez le même éditeur. J’avais apprécié cette première incursion dans la SF de Pierre, réussite qui se confirme dans ce deuxième volume…

Rappel des faits

Nous sommes dans un futur indéterminé dans lequel l’humanité envoie des missions régulières dans l’espace, sur la base d’orque, pour trouver de l’antimatière, ce qui pourrait régler de façon définitive la problématique de l’énergie.

Contrairement à ce que nous aurions pu penser, ce que nous appelons aujourd’hui les Intelligences Artificielles ne semblent pas en mesure de dépasser un certain niveau, comme l’a démontré dans ce futur Tao, créant le plafond de Tao, que nous pourrions imaginer comme le plafond de verre que ne sauront pas capables de dépasser nos amis artificiels.

La société a évolué de façon significative, avec l’EPON (Energy Pact of Nations) qui a permis de faire disparaitre les conflits, et nous sommes donc dans une société qui semble apaisée, concentrée sur le bien-être de sa population. L’omniprésence des technologies ne plait malgré tout pas à tout le monde, et notamment au Bernanos qui ont de plus en plus d’adeptes dans le monde.

Les différentes incursions dans l’espace se passaient bien jusqu’à ce que l’équipage de l’Orca-7131 se retrouve en danger et mette dans le même temps l’ensemble de l’humanité au bord du gouffre. L’équipage, composée de Sara et Slow ne doit son salut qu’au courage d’un deuxième équipage, celui de Tom et Youri. De cette mésaventure sortira du bon avec la découverte d’une planète qui semble contenir une grande quantité d’antimatière….

On ne perd pas de temps…

Pierre Raufast ne perd pas de temps et après nous avoir rappelé les événements de La tragédie de l’orque, il nous propose immédiatement d’en savoir plus sur la jeunesse de Slow et notamment son talent pour les mathématiques… Talent qui lui permettra de travailler sur les calculs de Tao et sur le fameux plafond de verre, garantie par la même temps de la sécurité de l’humanité. Sans dévoiler le roman, la raison pour laquelle elle refuse de rejoindre la Terre à un moment où il est question d’affréter une mission vers le système de la tortue est liée à son passé.

La préparation de cette mission pose de nombreux problèmes, essentiellement dans la sélection de l’équipe, l’EPON et la TT-bot, entreprise qui a la mainmise sur beaucoup de technologie. Comme une conséquence, la tension augmente et il devient évident que cette expédition n’a rien d’anodin.

D’ailleurs, les Bernanos, groupuscule qui remet en cause l’omniprésence des technologies, devient bien plus présente et active dans ce deuxième volume. Le nom de ce groupe vient directement de l’œuvre de Georges Bernanos, La France contre les Robots, dans lequel l’auteur mettait en doute le bénéfice de cette évolution. Ce groupuscule aura donc un rôle majeur dans la partie centrale de la trilogie.

Ceux qui voient dans la civilisation des Machines une étape normale de l’Humanité en marche vers son inéluctable destin devraient tout de même réfléchir au caractère suspect d’une civilisation qui semble bien n’avoir été sérieusement prévue ni désirée, qui s’est développée avec une rapidité si effrayante qu’elle fait moins penser à la croissance d’un être vivant qu’à l’évolution d’un cancer.

Georges Bernanos – La France contre les Robots

Pierre nous permet donc de découvrir avec plus de profondeurs les personnages qu’il nous avait présenté dans le premier volume et nous permet dans le même temps de mieux comprendre les enjeux qui se mettent en œuvre…

… dans ce récit où IA et espace font bon ménage

Plusieurs sujets méritent d’être relevés dans ce deuxième volume et notamment cette décision de l’auteur de remettre lui-même en cause ces propres principes décrits dans La tragédie de l’orque autour des Intelligences Artificielles. Alors que nous les pensions limitées, nous découvrons dès les premières pages que cette vision est totalement erronée d’un point de vue mathématique. Cette nouvelle donne tend à nous questionner sur les zones d’ombre que nous avions dans la première partie sans que nous en sachions encore trop sur les conséquences. Néanmoins, nous verrons que ces IA ont quelques visions du monde que nous n’imaginons pas.

En prenant des gens pour des idiots, on crée une sorte de défiance qui nourrit le complotisme.

Ensuite, Le système de la torture va nous permettre de mieux comprendre les personnages, et de les voir plus en profondeur, découvrir leurs succès et leur faille, mais plus que tout, nous allons pouvoir nous questionner sur les différentes forces et groupes de pression qui sont existants politiquement.

Ce voyage est le voyage de tous les dangers, le voyage qui pourrait rendre l’humanité meilleure ou la détruire et les deux visions s’affrontent à tous les niveaux. Politique et Terrorisme seront les deux pans de cette expédition à l’autre bout de l’univers.

Je ne peux pas m’empêcher de mettre cette citation qui me rappelle le travail…

Au soir du 25 décembre, cela faisait exactement 165 jours que le ticket d’incident était resté ouvert sans traitement.

Aux Forges de Vulcain (Octobre 2023) – 380 pages – 20 € – 9782373056839
Couverture : Elena Vieillard

Nous avons toujours voulu explorer de nouveaux mondes. C’était peut-être une mauvaise idée.

L’équipage de l’Orca-7131 a été sauvé et le trou noir qui menaçait l’humanité a été refermé. Sarah, Slow, Yuri et Tom ont enfin regagné le système solaire. Direction : la Terre. Mais un message du président de l’EPON provoque une nouvelle crise. La découverte du Système de la Tortue a bouleversé le délicat équilibre du pouvoir politique, et l’expédition interstellaire qui se prépare est un enjeu majeur dont les conséquences peuvent changer le cours de l’histoire. Quel sera le rôle de nos héros dans ce conflit où le futur de l’humanité entière est en jeu ?