Pour son deuxième roman de Science-Fiction aux éditions Asphalte, après Les rêves qui nous restent, réédités en poche, Boris Quercia nous projette dans une société complexe et contrôlée où la résistance utilise ses dernières cartouches. Il est à noter que la parution française est la première puisque la version originale (chilienne donc) n’est pas encore publiée !
Une société totalitaire…
La société que nous découvrons est une société où le contrôle sur la population est permanent et où la résistance, appelée la Société du peuple libre, semble en grande perte de vitesse. Seule chance pour celle-ci de poursuivre son action, réussir à transporter le Neuron et à l’activer pour que ce réseau alternatif permette un espoir de liberté.
Je ne sais pas qui peut avoir envie de fêter quoi que ce soit, mais c’est la dynamique commerciale qui veut ça, on passe d’une chose à l’autre, de la Saint-Valentin à la fête des Mères, du jour des animaux au jour de l’enfance, de la célébration de l’Armistice à Halloween, etc… Ca ne s’arrête pas, on cherche toujours un moyen de forcer les gens à acheter ce dont ils n’ont pas besoin.
Victor est choisi par la Société du peuple libre pour convoyer la dernière copie du réseau, qui se présente sous la forme d’un cube que l’homme devra donc amener au point de contact. Mais ce qui n’était pas prévu était que le réseau était infiltré au plus haut, dans le premier cercle de Raul, le leader charismatique du mouvement.
Et la traitre n’est rien moins que Nivia, qui contribuera à l’arrestation de celui qui pouvait sauver la liberté. Pourtant, et contre toute attente, non seulement le cube a disparu des mains de l’émissaire, mais plus que tout le réseau Neuron semble se répliquer. Ce pourrait-il que le mouvement puisse encore être sauvé ?
… et des enjeux pas très clairs.
Boris Quercia prolonge d’une certaine façon la vision plutôt pessimiste du futur que nous avions pu percevoir dans son premier roman de Science-Fiction. Là encore, l’état ne semble pas jouer franc jeu avec ses populations. Violences et omniprésence policière ne semblent laisser que peu de marges aux citoyens et citoyennes.
La Société du peuple libre est donc au tournant de sa survie, devant jeter les dernières forces dans la bataille pour tenter de garder un peu la main. Difficile de comprendre tout de suite quels sont les enjeux, quelles sont les capacités de résistance et en quoi le cube est le dernier moyen de lutter contre ce totalitarisme… Mais ce qui se révèle rapidement, c’est que l’entourage de Victor est loin d’être celui qu’il prétend être…
Quelle est votre question ? J’ai toutes les réponses, mais faites attention. Rappelez-vous qu’il y a des questions dont on ne veut pas connaître la réponse.
A commencer par Nivia dont le questionnement sur le bienfondé de ses actions va rapidement faire écho à la posture de Raul dont la volonté de sauver une forme de liberté n’est pas si évidente… Mais le questionnement principal reste sur Victor lui-même et sur ce qu’il doit faire au centre d’un jeu qui risque de le dépasser totalement.
Ce roman court, nerveux nous décrit une société où l’humain ne reste qu’un pion et, comme bien souvent et proche de nos réalités, les objectifs profonds des politiques et des leaders sont bien différents de ceux qu’ils communiquent. Un récit à découvrir en ce mois de l’imaginaire.
Editions Asphalte (6 octobre 2023) – 182 pages – 20 € – 9782365331289
Traduction : Gilles Marie (Chili)
Titre Original : Inédit !
Couverture : Rostislav Uzunov
Victor est l’un des maillons de la Société du peuple libre. Sa mission : convoyer la dernière copie du NEURON, réseau alternatif qui représente le dernier espoir de liberté dans un monde totalitaire. Quand il tombe entre les griffes de la police centrale et ses robots carcéraux, tout semble perdu.
Mais, contre toute attente, le NEURON commence à se répliquer de lui-même… Ce retournement de situation met à mal les plans de Nivia, policière infiltrée à l’origine de l’arrestation de Victor, mais aussi ceux de Raul, charismatique leader de la Société du peuple libre, dont les objectifs sont plus troubles qu’il n’y paraît. Quel sera le destin de Victor, tiraillé entre deux camps prêts à le broyer ?