Nous mourons nus est le deuxième titre à paraître en ce début avril 2023, avec Options de John Varley dans la collection dyschroniques des éditions Le Passager Clandestin. Pour ce nouveau titre, le sujet sera celui de l’impact des activités humaines sur la planète.

Un monde ultra-pollué…

La planète a subi de nombreux outrages liés à la surconsommation et la multiplication des poubelles et autres déchets. Alors que la situation a conduit à une situation dramatique, la montée des eaux est une réalité qui a poussé les populations à habiter dans les étages les plus hauts des immeubles, à aucun moment une décision n’a été prise pour tenter de limiter la consommation.

Dans ce contexte, Alexei-Aub Kehoe Salvia Soleil-Lune-Lac Steward est le patron du puissant syndicat de traitement des déchets. Son rôle important dans le syndicat lui donne une dynamique politique qu’il souhaiterait exploiter et une puissance qui lui permet de vivre dans des conditions plutôt sympathiques par rapport à la moyenne des humains. Et il a une volonté de mettre la pression sur le gouvernement, en la personne du secrétaire Tohil Vaca, en provoquant une grande grève, raison pour laquelle ce dernier l’a convoqué pour lui parler d’un problème autrement plus grave…

… et une fuite en avant !

Comme le montre assez rapidement James Blish, l’humanité déjà victime des conséquences de la pollution n’a pour autant pas changer son mode de vie et, pire que tout, trouve de nouveaux moyens d’enterrer, de couper et/ou de détruire les déchets. Mais la planète n’y arrive plus : l’enfouissement de certains déchets entraîne des tremblements de terre fréquents, la montée des eaux se poursuit et l’axe de la planète pourrait changer.

il avait par exemple inventé une boîte à bière qui, une fois vide, se combinait avec le brouillard atmosphérique pour se dissoudre jusqu’à sa base, laquelle devenait alors une tasse contenant encore une gorgée de bière, après qui la base elle-même se transformait en vernis à comptoir.

Dans ces conditions, quelles solutions pour l’humanité ? La fuite vers la Lune semble être une bonne option, mais une option qui s’accompagne de choix drastiques et complexes : il faut choisir qui seront les heureux et heureuses élu·e·s. Un vrai crève-cœur puisqu’il faut en même temps penser en termes d’affect et de réponses aux enjeux scientifiques.

Nous voyons aussi des hommes et des femmes totalement intéressé·e·s par leur propre confort et, indépendamment de leur positionnement, enclin uniquement à profiter de leurs privilèges, mettant toujours en avant leur besoin propre plus que le bien collectif… Car le personnage d’Alex est particulièrement auto-centré sur son confort et celui de ses proches.

Plus que tout, nous avons une vision très pessimistes (datant là encore de plus de 50 ans) qui ne semblent accorder aucune confiance en notre capacité à relever les enjeux écologiques et la survie de la planète. Lorsque nous lisons le texte, nous ne pouvons pas nous empêcher bien entendu de penser à l’aggravation des crises environnementales et de sentir à quel point l’auteur a raison… Cela serait-il suffisant pour nous réveiller ?

Avec la mise en perspective et la contextualisation du texte dans la synchronique du texte, les éditions du Passager Clandestin nous permettent de prendre toute la mesure du texte. Encore une nouvelle à découvrir !

Le Passager Clandestin (Février 2023) – Dyschroniques Science-Fiction – 104 pages – 8 € – 9782369351788
Traduction : Bruno Martin (Etats-Unis)
Titre Original : We All Die Naked (1969)