Les éditions Albin Michel Imaginaire nous propose de découvrir le nouveau roman de l’autrice Sud-Africaine Lauren Beukes. Nous avions déjà eu l’occasion de découvrir Lauren au travers de Monstres aux Presses de La Cité. Une plongée ici dans un monde post-apo et un road movie mère-fils…
Une nouvelle histoire de virus ?
A croire que nous n’arriverons pas à quitter ces univers de virus ! Le monde que nous présente Lauren Beukes est soumise au terrible Virus Culgoa Humain (ou VCH) qui a eu comme particularité de décimer la gente masculine.
Mais cela nous allons le découvrir par touche progressive, au fur et à mesure de la fuite de Cole et Miles au travers des Etats-Unis et par flashbacks.
Car avant d’être un roman post-apo, Afterland est avant tout un thriller centré sur trois personnages : Cole qui a pris la décision de fuir et de ramener son fils en Afrique du Sud, Miles, un garçon de 12 ans qui va devoir se situer dans un monde qui a du mal à redémarrer et Billie, la sœur de Cole, qui veut se servir de Miles pour faire fortune… Et c’est là que commence la fuite de la mère et du fils, lorsque Cole frappe sa sœur et fuit le centre de rétention.
Nous avons donc une fuite de Cole, persuadée d’avoir tué Billie et qui va devoir utiliser tous les stratagèmes pour cacher son fils et surtout de comprendre ce qu’est devenu notre monde.
Un monde entièrement au main des femmes
Car vous l’aurez compris, la disparition des hommes a évidemment des conséquences importantes sur la société.
La première peut sembler évidente, puisqu’il s’agit de permettre la survie de l’humanité, avec la création du département des Mâles même si les états interdisent toute natalité tant que la cause et la solution au problème du VCH n’est pas réglé. La conséquence directe, que nous suivons donc au travers du personnage de Billie, est le développement d’un commerce parallèle et la violence qui en découle.
Le deuxième sujet n’est pas anecdotique, loin de là et dénonce la mainmise des hommes dans les postes clés : un certain nombre de domaines sont devenus ingérables et c’est toute la société qui doit se repenser pour répondre aux enjeux de la reconstruction.
Il ne faut pas oublier aussi bien sûr le jeune Miles devenu Mila, qui doit cacher qu’il est, ramené au rang d’objet dans le meilleur des cas et promis à une existence difficile…
Un roman en demi-teinte
Vous l’aurez bien compris, ce roman met en avant un monde sans homme et m’a fait penser à Y, le dernier homme sur certains aspects (la disparition des hommes, bien sûr mais aussi la chasse aux hommes, et par la famille qui plus est). Pourtant, si la dimension thriller est bien menée et qu’on reste accroché à la relation mère-fils, j’ai trouvé dommage de ne pas expliquer plus avant le détail des conséquences de ce monde.
Nous avons bien un interlude entre les deux parties d’Afterland, qui nous permettent d’en apprendre plus, mais cela reste malgré tout léger.
Un bon road-movie donc, qui aurait mérité plus de développement sur sa dimension post-apo.
Editions Albin Michel Imaginaires (26 janvier 2022) – 512 pages – 23,90 € – 9782226461612
Traduction : Laurent Philibert-Caillat (Anglais – Afrique du Sud)
Titre Original : Afterland (2020)
Couverture : Aurélien Police
Plus de 99,9% des hommes sont morts.
Trois ans après la pandémie qui les a balayés, les gouvernements tiennent bon et la vie continue. Mais le monde d’après, dirigé par des femmes, exsangue d’un point de vue économique, n’est pas forcément meilleur que celui d’avant.
Miles, 12 ans, est un des rares garçons à avoir survécu. Sa mère, Cole, ne veut qu’une chose : élever son enfant en Afrique du Sud, chez elle, loin des États-Unis, dans un sanctuaire où il ne sera pas une source de sperme, un esclave sexuel ou un fils de substitution.
Traquée par Billie, son implacable sœur, Cole n’a d’autre choix pour protéger son fils que de le travestir.
À l’autre bout des États-Unis un bateau pour Le Cap les attend.