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Boulevard des pas perdus de Michèle Devernay

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Boulevard des pas perdus est le premier roman que je lis autant de Michèle Devernay que du catalogue des éditions Oneiroi. Les éditions Oneroi sont une maison d’édition bretonne qui a axé le catalogue sur trois domaines : le steampunk, le polar d’imaginaire et la fantasy. Il est à noter que nous sommes ici sur un polar d’imaginaire, sans de mon point de vue de dimension steampunk (ou en tout cas, ce n’est pas le sujet le plus marqué).

Une brume envahit Paris…

Nous sommes au XIXe siècle, au début du XIXe siècle pour être plus précis lorsqu’une étrange brume apparaît dans les rues parisiennes. Nous comprenons tout de suite que cette brume n’est pas naturelle… Dès les premières pages, nous voyons une femme se faire agresser par une multitude de petites bestioles, qui ressemblent à s’y méprendre à des asticots, et qui semblent se repaitre de nos corps. Il est rapidement constaté que les dégâts que peuvent provoquer la brume sont mortels mais dans le même temps certaines personnes semblent totalement immunisé face à ce nouveau mal.

La société parisienne va donc devoir changé pour éviter de disparaître. La première mesure prise est de prendre de la hauteur : la brume restant au sol, le plus simple pour les habitants et habitantes de Paris pour ne pas être en contact est de se déplacer sur des planches et des systèmes à quelques mètres du sol.

Dans le même temps, il apparait du côté des immunisé·e·s qu’une possibilité existe de manipuler cette brume, avec pour conséquence de développer une économie parallèle, dont la monnaie principale s’appuie sur cette manipulation, une économie parallèle qui permet aux chanceux et chanceuses de pouvoir être éloignée du danger. C’est d’ailleurs un peu paradoxal de voir que ce sont les moins exposés qui se retrouvent en position de prendre un moindre risque. Une communauté s’est constituée avec ces manipulateurs de brume sous la direction de Henri Delattre, avec pour objectif de mieux comprendre le phénomène.

… et trois jeunes enquêtent sur des meurtres.

Parmi les immunisé·e·s, nous retrouvons deux jeunes qui seront centraux dans cette aventure. Le premier est Camille de Courcy, un fils de notable qui ne fait pas grand chose de ses journées et se retrouve, à se plus grande surprise, immunisé. Il a par ailleurs un don particulier pour manipuler la brume et la plier à ses exigences, ce qui semble avoir calmé son côté dilettante en lui donnant l’envie de réellement contribué à comprendre ce qu’il se passe.

Perrine est la nièce de Henri Delattre, avec une situation un peu particulière puisque son oncle Henri s’est remarié avec sa mère. Espiègle et curieuse, la jeune femme va se rapprocher de Camille et de leur ami Gaspard, qui lui n’est pas immunisé, inventeur de son état.

Alors que la brume apporte déjà son lot de mystère, des meurtres semblent se multiplier et pour une raison inexplicable, Camille, Perrine et Gaspard se lance dans l’enquête qui semble lié, de près ou de loin, aux activités des chercheurs de brume.

Le récit est une enquête dans ce paris étrange et envoûtant, avec des personnages qui sont attachants, en pleine recherche de ce qu’ils sont. J’ai une petite préférence pour le personnage de Gaspard dans ce trio, celui qui se met finalement le plus en danger puisque non protégé des effets de la brume et de tous les combats pour permettre à l’ensemble de la société de pouvoir vivre avec cette étrange phénomène.

Il est intéressant aussi de voir qu’il ne semble pas y avoir de réelle volonté de l’autrice de de nous révéler l’origine de tout cela, et je ne serai pas surpris qu’un nouvel opus vienne compléter les aventures des différents protagonistes. Peut-être sera encore creusé la thématique (peut-être involontaire) autour de la dimension économique de la brume ? Pour être plus clair, j’ai trouvé qu’était mis en avant le fait que ce sont les personnes privilégiées (les immunisés) qui tiraient profit de la société pour l’être encore plus pendant que les plus pauvres avaient un sujet de plus à devoir affronter.

Une première rencontre avec la maison d’édition et l’autrice intéressante et je continuerai à regarder le catalogue avec attention.

Editions Oneroi (Novembre 2019) – Voyages Oniriques – 214 pages – 19 € – 9782491366025
Illustration : Roxane

Paris, XIXe siècle. Une brume meurtrière envahit les rues de la capitale. Personne ne sait d’où elle vient ni comment lutter contre. Certains immunisés arrivent à manipuler et à donner une forme solide à cette étrange matière. Les règles ont changé, la société parisienne se réorganise. Camille, Perrine et Gaspard cherchent leur place au sein de ce nouveau monde et se retrouvent, malgré eux, mêlés à une sombre histoire de meurtres sanglants.


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