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Vivre de Boualem Sansal

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Vivre, le compte à rebours est le nouveau roman de Boualem Sansal, un auteur qui n’en est pas à sa première incursion dans le domaine de la Science-Fiction… La thématique étant intéressante, j’ai voulu découvrir cet auteur et plonger dans cet univers. Si l’histoire semblait intéressante – quoique pas nouvelle pour un public amateur -, le côté pamphlet gâche le tout…

Nos jours sont comptés…

Paolo l’a découvert au cours d’un rêve qu’il a fait : il reste 780 jours à l’humanité… On pourra se poser la question du pourquoi il prend au sérieux cet avertissement qui semble venir d’une entité lointaine et mystérieuse mais cette certitude est confirmée lorsqu’en se baladant en ville il découvre le chiffre 780 affiché en grand sur un bâtiment;

Ils seront désormais deux à partager ce qui ressemble à un secret, puisque Jason n’a trouvé que ce moyen pour tenter de repérer ceux, comme eux, font partie des appelés et seront amenés demain à identifier les hommes et femmes qui seront à sauver.

Paolo et Jason vont donc conjointement tenter de comprendre ce qui arrive et comment identifier les Appelés qui les accompagneront dans un vaisseau dont l’arrivée ne saurait tarder.

Mais le compteur tourne, et le temps presse… La méthode va être importante, toutes et tous ne pourront pas être sauvé·es.

… mais pourquoi tant de haine ?

Le roman était prometteur. Le monde n’a plus que deux ans d’existence et seule une partie de la population pourra être sauvée… Comment seront choisis les heureux·ses élu·es ? Sur la base de la décision de quidams qui n’ont strictement aucune idée de la raison pour laquelle ils ont été choisis. On notera d’ailleurs que les trois premiers élus sont des hommes, je ne sais pas si c’est volontaire et pourtant, au vu de la tournure du roman, je m’interroge.

Je m’attendais à un questionnement sur les critères de choix de ceux et celles qui seront “pertinent·es” pour permettre la survie de l’espèce, sur un questionnement sur les compétences qui sont à sauver du désastre, sur l’éthique, sur la complexité de choisir ou pas ses proches… Bref, je m’attendais un texte qui nous interrogerait sur ce que nous nous ferions dans cette situation comme choix.

Ce n’est pas du tout l’axe qu’a choisi Boualem Sansal, et c’est totalement son droit bien entendu. Pour autant, ce roman correspond plutôt à un pamphlet politique et social, avec de mon côté beaucoup d’incompréhension sur l’objectif finalement de ce récit : cela me donne comme impression que la dimension science-fiction n’est là que pour sanctionner une société dans laquelle l’auteur ne se retrouve plus, avec une dimension religieuse omniprésente qui l’a aussi ne me semble pas très compréhensible.

Bien sûr, beaucoup de thématiques dont la désinformation jalonnent le texte, tout comme l’administration et la façon de gérer notamment les professeurs (c’est ce qu’est Paolo après tout), tout comme les états dans leur dimension politique.

Mais il semble que pour l’auteur, le mal ultime de nos sociétés actuelles est le “wokisme” et la “cancel culture” contre lesquels il semble vraiment avoir une dent sans que les arguments ne semblent être clairement exprimés.

Je ressors mitigé de cette lecture : le roman se lit bien, l’histoire bien que classique est bien menée… Par contre, j’ai eu l’impression de voir une litanie de griefs contre la façon dont le monde tourne, une liste à la Prévert de maux et aucune solution… Un trop plein de colère difficilement compréhensible pour le lecteur.

Gallimard (Janvier 2024) – 233 pages – 19€ – 9782073044778

Paolo, un professeur de mathématiques, fait partie des Appelés, un groupe d’humains choisis par une puissance mystérieuse. Ce dernier leur indique la disparition de la Terre d’ici 780 jours. Paolo se met en quête des siens et doit choisir les humains dignes de monter à bord du vaisseau spatial qui emmènera une minorité d’élus sur une autre planète, mais la mission s’annonce pleine d’obstacles.


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