Capitale du Nord – Tome 3/3
Nous avions déjà vu l’histoire de la Capitale du Sud, par Guillaume Chamanadjan en avril avec Les contes suspendus mettre son point final. C’est au tour de Claire Duvivier de fermer le ban de La Capitale du Nord avec L’armée fantoche permettant ainsi de refermer de façon globale La Tour de Garde, aux éditions Aux Forges de Vulcain, et dans le même temps la fresque d’Elena Vieillard.
Nous sommes nombreux à avoir suivi les aventures d’Amalia et cette fin nous laisse forcément un sentiment étrange, alors qu’ils nous ont accompagné sur les deux dernières années.
Une impression de déjà vu ?
A la fin du deuxième volume de Capitale du Nord, Amalia avait elle aussi rejoint la Tour de Garde et la lecture des contes suspendus a dévoilé une partie importante des événements qui se sont déroulés sur une période qui est finalement commune aux deux personnages.
Pour autant, même s’il est indéniable que la lecture de la conclusion de Guillaume nous dévoile une partie de l’intrigue de Claire et que, à ce titre, il y a un sentiment de “déjà-vu” qui peut nous titiller par moment, cette impression reste très marginale dans le récit. Amalia et Nox mettent quand même pas mal de temps avant de partager réellement leur vision de l’avenir.
A ce titre, nous découvrons donc l’angle sous la vue du personnage d’Amalia, avec une vue du coup plus haute, plus distante et beaucoup plus froide que ce que nous avions pu découvrir au travers du regard de Nox. Cette distance “aristocratique” n’a jamais été aussi marquée que dans ce volume, probablement parce que, pour ceux qui ont fait le choix de lire les romans dans leur ordre de parution, les deux regards se confrontent une bonne fois pour toute.
Toutes les différences, éducation, caractères, personnalités propres, font caisse de résonnance dans la partie commune de la narration. Pour autant, il ne faut pas oublier que du côté d’Amalia, contrairement à Nox, l’histoire n’est pas terminée.
Sa ville est toujours sous une menace importante et il n’est pas envisageable de laisser la situation telle qu’elle est…
La Tour de Garde s’achève donc…
… Au plus grand regret de ceux et celles qui le suivent depuis maintenant un peu plus de deux ans. Le dernier opus de Claire est plus conséquent que les précédents Citadins de demain et Mort aux geais ! parus respectivement en 2021 et 2022. Alors, on aurait pu penser que tout allait se conclure tranquillement… Que nenni ! Claire arrive à relancer l’intrigue en nous rappelant qu’une partie de l’intrigue n’avait pas été résolue : quels sont les événements et quelle(s) force(s) se cache(nt) derrière les meurtres qui ont entraîné leur fuite ? Qu’est-il advenu des différentes expéditions parties pour les colonies et qu’est devenue sa mère ?
A ce jeu, Claire va nous replonger dans les premiers temps de l’aventure, et nous voilà reparti pour Dehaven et nous aurons enfin les clefs de lecture qui nous permettront de comprendre à quel point l’histoire des deux Capitales étaient liée entre elles.
J’ai trouvé que le personnage d’Amalia avait beaucoup plus de distance, de hauteur par rapport à tout ce qui se passait, une distance que j’ai trouvée plus importante que sur les premiers volumes, et cela m’a légèrement déstabilisé.
On ressort du dernier roman de Claire avec le sentiment que ces deux cycles laisseront une marque particulière dans les œuvres de fantasy française. Aller plus loin dans le détail de l’intrigue vous dévoilera bien trop d’éléments ce qui ne serait pas le but recherché…
Pour ceux et celles qui n’auraient pas commencer le cycle, vous êtes vraiment des chanceux / chanceuses…
Aux Forges de Vulcain (06 octobre 2023) – 537 pages – 22 € – 9782373057072
Couverture : Elena Vieillard
Après l’échec de la conjuration du solstice, Amalia Van Esqwill et Yonas Russmor ont fui Dehaven et trouvé refuge dans les ruines de la Tour de Garde. Aidés d’autres fugitifs, ils tâchent d’en faire un havre de paix pour tous ceux que la répression ou la guerre chassent de chez eux. Pour autant, la jeune femme n’oublie pas que le héraut des tréfonds menace encore. Mais comment parviendra-t-elle à l’arrêter ? Malgré toute son éducation, elle ne connaît ni l’usage des armes, ni l’art de la magie…