Capitale du Nord – Tome 2/3 – Cycle de la Tour de Garde
Le cycle de la Tour de Garde, écrit en deux trilogie, celle de la Capitale du Sud par Guillaume Chamanadan et celle de la Capitale du Nord par Claire Duvivier continue à impressionner par l’ampleur de l’univers et la richesse de l’histoire. Il est à noter que Claire a remporté le Prix Imaginaire Christine Rabin, remis par la 25ème heure du livre le dimanche 02 octobre au Mans, pour Citadins de Demain. Comme il s’agit d’un deuxième volume, la lecture de la chronique peut contenir quelques divulgâchages… Pensez-y avant de lire la suite !
Retour à Dehaven !
Après avoir fait un détour par Gemina avec Trois Lucioles, deuxième volume de Capitale du Sud de Guillaume donc, nous revoici à Dehaven…
Il semble important de resituer l’intrigue. Amalia Van Esqwill est une notable de Dehaven, dont la mère et la grand-mère sont membres du Haut-Conseil. Toute son éducation a été orientée pour lui apporter les connaissances qui lui permettront demain de prendre, comme ses aïeules, un rôle important dans la gestion de la ville. Au travers de Citadins de demain, nous découvrons une ville aussi calme que Gemina était bruyante. Mais la colère gronde avec les colonies et les émissaires qui sont envoyés reviennent morts, laissant présager une guerre à (très) courte échéance.
Cette tension n’empêche pas Amalia de découvrir son futur rôle, avec son ami Yolas, jeune roturier qui a su s’élever dans la société et Hirion avec qui les fiançailles sont déjà planifiées. Mais la curiosité du jeune Hirion va avoir des conséquences dramatiques : alors que toute l’éducation s’appuie sur des sciences, excluant toute forme d’art, le jeune homme va s’intéresser de près à la magie et même de trop prêt… Lorsque nous quittons Amalia à la fin du premier volume, Hirion venait de tuer ses parents, le père et la grand-mère d’Amalia, un majordome avant de se servir du peigne pour se suicider.
Seule face aux événements, la mère d’Amalia étant partie dans les colonies, Amalia devra fuir et se cacher.
Une descente aux enfers
La jeune Amalia a donc du fuir, aidé par son ami Yonas et tous deux sont vus comme les responsables des terribles événements. La personnalité de Hirion l’exclut de fait de toute possibilité de violence et la fuite des deux amis n’est qu’un aveu supplémentaire de culpabilité.
La jeune femme n’a pour autant aucune connaissance du monde des faubourgs et des règles qui les régissent. Elle doit pourtant apprendre rapidement comment se comporter pour ne pas se faire repérer tout en réussissant à comprendre quels sont les causes et les raisons qui ont conduit au drame.
La traque dont ils sont les gibiers les rend vulnérables : ils vont devoir s’appuyer sur les différents objets magiques pour tenter de survivre et de renverser la situation. Rapidement, Amalia va se rendre compte des difficultés des habitants de Dehaven, comprendre aussi que la colère est présente au sein même de la ville et que la situation pourrait dégénérer très vite. Des groupes secrets existent, rêvant d’une société plus juste.
Vous êtes moins imposé sur les revenus de vos domaines qu’ils ne le sont sur les revenus de leur travail, comprenez-vous pourquoi ils se sentent injustement traités ?
Nous retrouvons donc avec beaucoup de plaisir le personnage d’Amalia et après la surprise de la fin du premier volume, il était difficile d’imaginer situation plus compliquée pour la jeune femme. Pourtant Claire réussit l’exploit de rendre le deuxième volume aussi percutant que le premier et de donner de nouvelles directions au récit.
Capitale du Nord miroir de Capitale du Sud
Les deux trilogies sont indépendantes, comme annoncées, avec ce petit jeu de voir des références croisées entre les deux capitales. Mais au-delà de ces clins d’oeil, toute une structuration des univers semblent se répondre. Gemina est une ville bruyante, où plusieurs centres de pouvoir sont présents (les différentes maisons), la culture est omniprésente et nous suivons le jeune Nox issu des quartiers et qui devra faire l’effort de s’adapter au monde du pouvoirs. Du côté nord, la ville semble vivre sur un rythme de on-dit, de choses cachées, gouvernée par une élite et deux chambres, la culture est secondaire et nous suivons la jeune Amalia, issue de la noblesse et obligé de redescendre….
Deux caractères, deux villes, deux ambiances et quelques points communs : une guerre qui se prépare et un jeu, la Tour de Garde d’ailleurs bien plus présent (à mon plus grand plaisir) dans ce deuxième opus.
Le roman Mort aux geais ! tient toutes ses promesses prolongeant le plaisir du premier, répondant avec brio au Sud…
Encore 1 an pour découvrir la fin de cette histoire, avril pour Guillaume, octobre pour Claire… Une impatience en tant que lecteur et en même temps une petite déception à l’idée de la fin.
Aux Forges de Vulcain (Octobre 2022) – 422 pages – 20 € – 9782373056594
Couverture : Elena Vieillard
Après les terribles meurtres de la maison De Wautier, le monde d’Amalia Van Esqwill s’est écroulé. Considérés comme les principaux suspects, Yonas et elle trouvent refuge dans les tumultueux Faubourgs de la ville. Mais s’ils peuvent se cacher de la garde havenoise, qui les protégera de l’emprise de l’enchantement ? Pour survivre, Amalia devra surmonter sa douleur, dompter ses peurs, s’adapter à la clandestinité… et accepter de confier son destin au jeu de la tour de garde.
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