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Le carrousel infernal de Joe Hill

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Dans ce recueil de Joe Hill, nous retrouvons plusieurs nouvelles et notamment Plein Gaz dont nous vous avions déjà parlé, co-écrite avec son père le fameux Stephen King (comme ce sera aussi le cas pour Dans les hautes herbes). Ce recueil de treize nouvelles montre une nouvelle fois le talent de conteur de Joe Hill à qui nous devons notamment L’Homme-Feu, Nosfera2 ou encore Fantômes… N’oublions pas non plus la serie de Comics Locke & Key dont l’adaptation sur Netflix est relativement récente.

Ce recueil commence par une introduction assez longue de Joe, dans lequel nous en apprenons plus sur lui et sa famille et notamment sur le chemin qui l’a mené à l’écriture. Quand on sait le talent de son père, difficile de tenir la mesure pourrait-on penser mais ce n’est absolument pas le cas : Joe Hill créé largement sa propre histoire et n’aura pas besoin de l’appui de son père pour avancer.

Le Carrousel infernal et le boomerang de mauvaises actions

Il faut avouer que la nouvelle qui a donné le titre au recueil n’est pas sans rappeler cet esprit de vengeance que nous voyons souvent dans les récits et l’univers horrifiques… Et pour être tout à fait honnête, j’ai fait un rapprochement avec (pour ceux qui se souviennent) Souviens-toi l’été dernier où un certain nombre de jeunes subissaient une vengeance suite à un accident de voiture. Bien entendu, l’histoire ici n’est pas celle-là, mais simplement celle de deux jeunes couples qui vont se rendre dans un carrousel, plutôt ancien et avec une histoire riche. Mais en repartant du manège, il pense avoir été floué par le propriétaire et retourneront le voir pour récupérer un billet disparu… L’histoire est bien construite, nous amenant d’une situation somme toute banale à une bascule dans un monde violent et fantastique. La tension monte progressivement, avec des personnalités bien différentes entre eux, entre le calme du groupe et celui dont l’impulsivité sera la cause principale des événements.

Si cette nouvelle nous confronte à des forces anciennes, la suivante La Gare de Wolverton tourne autour d’un homme d’affaire anglais, un vrai loup comme on dit dans le milieu… Mais si son attitude en fait une personne odieuse vis-à-vis de ces contemporains, n’est pas loup qui veut, comme il le découvrira rapidement lorsqu’il prendra le train jusque Wolverton… Voyager avec un loup à côté de soit à de quoi secouer le moral… avant de mettre en perspective son avenir.

La mort est bien sûr présente, planant sur chaque histoire et tout particulièrement dans la nouvelle Retardataires, où le bibliobus sera visitée par d’étranges abonné.e.s. Sur fond de mélancolie et de souvenirs, cette nouvelle mettra en avant le pouvoir de la lecture et l’attente qu’on peut en avoir.

Des nouvelles d’horreur mais pas que !

S’il un certain nombre de nouvelles fleurtent sur la thématique de l’horreur, il faut reconnaître que Joe Hill arrive aussi à nous proposer des nouvelles qui vont piocher sur d’autres genres de l’imaginaire, et toujours avec beaucoup de talents.

Dans Sur les eaux argentées du lac Champlain, l’auteur nous emmène dans une nouvelle de SF, avec ce questionnement permanent sur ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, dans une nouvelle particulièrement étrange alors que Faune porte le regard sur le Petit Peuple, découvert au travers d’une porte entre deux mondes… L’argent toujours présent, permettra à certains chasseurs d’aller glaner des trophées bien étranges, parmi les créatures les plus connus de nos différents folklores.

Je ne suis pas encore allé jusqu’au bout de ce recueil, savourant les nouvelles tranquillement, comme des friandises en fin de journée. Et d’autres nouvelles me restent bien sûr à découvrir Tout ce qui compte, c’est toi, Empreinte, Le diable dans l’escalier, En direct du cirque et de la mort, Racines, Vous êtes libéré et Dans les hautes herbes, adapté pour Netflix.

Un recueil pour faire passer quelques soirées sous le signe de la terreur !

Le Livre de Poche (Juin 2022) – 661 pages – 9,20€ – 9782253103318
Traducteur : Marianne Feraud (Etats-Unis) sauf Plein Gaz (Antoine Chainas) et Dans les hautes herbes (Hélène Collon)
Titre Original : Full Throttle (2019)

Ces treize histoires au suspense fantastique, dont deux co-écrites avec Stephen King, dissèquent les aléas de l’existence humaine, pour notre plus grand plaisir de lecture, même si la terreur n’est jamais loin. Les animaux d’un ancien carrousel rendent une ultime sentence ; un chauffeur sans visage entame une danse macabre avec des motards hors-la-loi ; le propriétaire d’une chaîne de cafés qui grignote peu à peu les petits commerces se retrouve au milieu de loups ; un homme désespéré décide de conduire un vieux bibliobus pour fournir des lectures aux morts ; les passagers d’un avion assistent en direct au déclenchement de la Troisième Guerre mondiale… L’auteur nous embarque dans une odyssée troublante au cœur de la psyché humaine.

Avec Le Carrousel infernal, Joe Hill vient sonder nos secrets et nos tourments les plus profonds, et apporte une fois de plus la preuve de son immense talent.


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