Retrouvez l’actualité des littératures de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantastique, Fantasy, et autre) ainsi que des interviews de celles et ceux qui les construisent.

La Cité des nuages et des oiseaux d’Anthony Doerr

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Ce titre des éditions Albin Michel de la rentrée littéraire a bénéficié d’une démarche commerciale importante. Alors qu’il parait dans la collection générale, il a été poussé – à raison – à de nombreux chroniqueurs de littératures de l’imaginaire.

Un voyage à plusieurs époques

Le récit que nous propose Anthony Doerr – qui a reçu le prix Pulitzer pour toute la lumière que nous ne pouvons voir – est impressionnant dans sa construction. Il va nous plonger dans le regard de plusieurs personnages, par couple, à travers le temps.

Le premier contact que nous avons est avec Konstance, dans un futur que nous n’arrivons pas imaginer. La jeune femme est au sein d’une capsule où un certain nombre d’humains sont présents, secondés par une intelligence artificielle. La vie à bord est réglée de façon à permettre à l’humanité de survivre en atteignant un lieu plus propice que notre planète qui semble avoir subi des dommages définitifs.

Deuxième époque, la fin du XXème siècle avec deux personnages : Zeno, ancien soldat de Corée, qui travaille désormais pour une bibliothèque et a décidé de monter une pièce de théâtre avec des gamins un peu désoeuvrés. Il sera confronté (d’une certaine façon) à Seymour, un jeune souffrant d’un trouble psy et qui a décidé de faire sauter une partie de la bibliothèque au moment d’une répétition.

Nous pensions que les virus sont mauvais, mais ce n’est vrai que pour une minorité d’entre eux. En général, le vivant favorise la coopération, pas l’affrontement.

Au XVème siècle, Anna, couturière est dans un couvent à Constantinople, où elle lit beaucoup pendant qu’Omeir, jeune musulman souffrant d’un bec de lièvre tente de se faire accepter.

Trois époques donc et trois histoires que rien ne semble relier… Et pourtant, Anna est en train de retranscrire un livre La Cité des nuages et des oiseaux, histoire étrange et fantastique, une histoire qu’à décider d’adapter Zeno et qui finira entre les mains de Konstance….

Un livre plein de poésie et de pardon

Démarrer dans ce roman a été relativement difficile, dans le sens où le lien entre les différents personnages, le lien entre les différentes histoires étaient loin d’être évidente. Chaque histoire est une histoire de combat et d’ennemis, des histoires personnelles qui semblent vouer à l’échec mais qui montrent toute l’humanité dont certain·e·s peuvent se montrer capables.

Omeir est né avec une malformation qui aurait du lui valoir la mort à son époque (XVè siècle). Mais il a survécu, s’est isolé et se retrouvera plus tard confronté à différentes situations difficiles. Il a développé une vraie empathie, une empathie qui lui permettra d’être d’une certaine façon un des premiers maillons de la chaîne que forme cette histoire. Son pendant sera, à la même époque, l’histoire d’Anna est celle d’une jeune femme qui va au-delà de ce qu’elle a le droit de faire, qui s’affirme pour retranscrire l’histoire qui sera dans chaque époque.

Zeno a longtemps cherché ce qu’il pourrait faire et quelle valeur avait sa vie. Toute son histoire est parcourue de drame et douleurs, sans qu’il n’est pu a priori construire quoi que ce soit. Mais il prépare une pièce de théâtre, il permet à des jeunes, un peu paumés, de trouver leur place. C’est au cours donc d’une répétition qu’il se retrouvera confronté au jeune Seymour et qu’il comprendra quel sera son rôle.

Dernière opposition dans le futur : la jeune Konstance va se retrouver seule, face à l’I.A. qui semble cacher quelque chose alors que la jeune femme tente de survivre.

Ce récit, bien qu’imposant en terme de nombre de pages, ce lit étrangement vite, il y a un vrai souffle épique dans chacune des histoires… La volonté de comprendre le lien entre les trois histoires font qu’il est difficile de lâcher le roman. La traduction est réussie, car d’un point de vue style, c’est fluide, percutant et efficace…
Une belle surprise !

Albin Michel (15 septembre 2022) – Terres d’Amérique – 694 pages – 24,90 € – 9782226461537
Traduction : Marina Boraso
Titre Original : Cloud Cuckoo Land (2021)

Avez-vous jamais lu un livre capable de vous transporter dans d’autres mondes et à d’autres époques, si fascinant que la seule chose qui compte est de continuer à en tourner les pages ? 

Le roman d’Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu’à un futur lointain où l’humanité joue sa survie à bord d’un étrange vaisseau spatial en passant par l’Amérique des années 1950 à nos jours. Tous ses personnages ont vu leur destin bouleversé par La Cité des nuages et des oiseaux, un mystérieux texte de la Grèce antique qui célèbre le pouvoir de de l’écrit et de l’imaginaire.

Et si seule la littérature pouvait nous sauver ?


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