Les Chants de Nüying est le deuxième roman d’Emilie Querbalec après Quitter les monts d’automne, chez Albin Michel Imaginaire. Savoir qu’entre notre lecture et aujourd’hui son précédent roman a reçu le prix Rosny Aîné et a été nommé au Grand Prix de l’Imaginaire et aux Utopiales montre que la plume d’Emilie a convaincu déjà de nombreux lecteurs et lectrices !
A la découverte d’une nouvelle planète
Comme le dévoile le quatrième de couverture, le roman tourne autour d’un voyage dans l’espace avec pour objectif principal d’atteindre Nüying, avec l’espoir de découvrir une planète habitable pour l’humanité. Nous sommes un peu plus loin dans le futur et les voyages dans l’espace sont désormais largement possible et une partie de la population s’est installée sur la Lune. Il est à noter que dans cette course à l’espace, ce sont les chinois qui ont été les premiers à prendre position de notre satellite, et que les populations contemporaines à l’histoire n’ont pas mis les pieds sur Terre.
La planète est entourée d’un certain mystère, faisant suite aux sons transmis par la sonde Mariner qui évoquent pour beaucoup les sons émis par les baleines.
Un voyage conséquent se prépare donc, payé par Jonathan Wei, un richissime homme d’affaire qui sera du voyage lui aussi.
Le roman va nous permettre de découvrir la préparation du voyage, le voyage et de façon très brève finalement, la découverte de la planète
Mais l’intérêt principal du roman d’Emilie, de mon point de vue, concerne les quelques personnages principaux au travers desquels nous allons pouvoir vivre l’aventure.
Une jeune femme décidée
Le personnage qui reste pour moi plus central à cette histoire est le personnage de Brume, qui montre une force de caractère… La jeune femme était destiné à faire carrière dans le monde musical, en tout cas, c’était le destin que lui vouait son père. Mais elle a entendu les chants de Nüying et a voulu se donner toutes les chances de pouvoir participer à la découverte de leur origine si l’occasion lui en était donné. C’est la raison pour laquelle elle s’est orientée vers des études qui lui ont permis, plus tard, de pouvoir tenter l’aventure. Mais cette situation l’a amené à faire des choix déterminants et difficiles… Notamment parce que son père n’a pas compris ses choix et ne les cautionnent pas. Et cela sera aussi vrai quand elle viendra lui faire ses adieux, le voyage étant si long qu’il ne pourra pas la revoir à son retour.
Le deuxième personnage qui marque est le personnage de Jonathan Wei, ce super riche qui va pouvoir se permettre, à l’instar de certaines personnalités réellement existante, de s’offrir une ballade dans l’espace. Mais la situation est un peu particulière et les raisons du voyage, relativement complexe. L’homme est très proche d’une religion dont des représentants sont présents dans le voyage sans que nous ne connaissions / comprenions bien les objectifs dans cette aventure. L’aspect “renouveau” (je n’en dis pas plus) du personnage tout au long du voyage nous en apprendra beaucoup plus. Son histoire sera liée à celle de deux autres personnages à commencer par William dont l’expérience et la compétence en cybernétique en feront un témoin important de ce renouveau de Jonathan, sur fond d’immortalité.
William, d’origine canadienne, sera aussi le premier collègue que Brume croisera et avec lequel elle sympathisera, avec la conscience que leur histoire commune sera compliquée du fait de la mise en stase d’une partie de l’équipage fera qu’ils ne vieilliront pas à la même vitesse.
La dernière et non des moindres est Dana, cogniticienne, qui travaillera aussi sur la technologie RNA, comme William, mais plus dans la dimension des conséquences de l’expérience d’un point de vue mental sur le patient.
Une histoire de voyage et d’immortalité
Comme dit un peu plus haut, cette histoire est donc beaucoup plus axée sur les personnages, sur leur évolution dans un monde contraint mais aussi, pour notamment Dana et Brume, sur leur histoire familiale compliquée. Les choix qui seront faits sont des choix difficiles, avec pour objectif principal de faire avancer la science et donner une chance aux suivants.
J’ai été surpris par la tournure que l’histoire a prise car je m’attendais vraiment, au vu du quatrième de couverture, à la découverte d’une nouvelle planète, la fameuse Nüying, et curieux de voir comment seraient rapprochés l’expérience avec les dauphins de Brume et les chants des baleines… Je n’ai pas eu ces réponses, mais cela n’a aucune importance… L’intrigue d’Emilie est bien plus intéressante nous questionnant sur nos choix, nous questionnant aussi sur l’immortalité, au travers de ce renouveau de Jonathan.
La thématique qui m’a le plus intéressé est aussi ce rapport à la religion, cette religion qui aura toujours la même conséquence à une étape de l’aventure, celle de faire s’affronter des hommes et des femmes alors que la survie de tous est en jeu…
Nous pouvons aussi parler de la forme, qui nous permet de suivre au travers du regard de quatre personnages différents la même histoire et d’en appréhender les différents aspects.
Albin Michel Imaginaire (Août 2022) – 463 pages – 22,90€ – 9782226472823
Couverture : Luc Doligez
La planète Nüying, située à vingt-quatre années-lumière du Système solaire, a la particularité de partager de nombreux traits avec la Terre d’il y a trois milliards d’années. On y trouve de l’eau à l’état liquide. Son activité volcanique est importante. Ses fonds marins sont parcourus de failles et comportent quantités de sources hydrothermales. Elle possède une magnétosphère et une atmosphère dense, protectrice. Tout cela en fait une bonne candidate pour héberger de la vie.
La sonde Mariner a transmis des enregistrements sonores de Nüying : des chants qui évoquent par analogie ceux des baleines.
Quand elle était enfant, Brume a entendu cet appel. Maintenant adulte, spécialisée dans le domaine de la bioacoustique, elle s’apprête à participer à la plus grande aventure dans laquelle se soit jamais lancée l’Humanité : rejoindre Nüying au terme d’un voyage spatial de vingt-sept années.
Que va-t-elle découvrir là-bas ?
Une civilisation extraterrestre ou une remise en cause totale de ses certitudes ?
Une réponse à “Les chants de Nüying d’Emilie Querbalec”
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