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Le Messie de Dune de Frank Herbert

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Dune tome 2/6

Le Messie de Dune est le deuxième volume (sur 6) du célèbre cycle de Frank Herbert, un univers beaucoup plus vaste quand on y ajoute le travail fait par son fils Brian Herbert et Kevin J. Anderson. Suivront après Les enfants de Dune, l’empereur-dieu de Dune, les hérétiques de Dune et la maison des Mères. De nouvelles rééditions sont disponibles suite à la sortie du film de Denis Villeneuve, et j’ai de mon côté fait le choix du format Robert Laffont dans la collection Ailleurs et Demain, couverture d’Aurélien Police : un bel objet.

Paul, le nouvel Empereur

Dans Dune, nous découvrions tout l’univers de l’épice, ce qu’il permet de faire, les tensions qui existent et surtout, nous découvrions Arrakis, la seule planète où la fameuse substance était disponible.

Plusieurs maisons s’affrontent historiquement, et c’est la maison Atréides qui a pris le relai de la maison Harkonnen, entraînant la mort du père de Paul. Au fur et à mesure des combats, le jeune Paul se révèle doté de nombreux pouvoirs, rendus plus présents grâce aussi au travail de sa mère Jessica. Prenant la tête des Fremens, Paul Muad’Did (puisque c’est le nom qu’il aura désormais), réussit à s’imposer et à prendre le contrôle de la planète à l’épice.

Nous faisons un bond dans le temps après Dune de quelques années, pour découvrir que Paul est désormais devenu empereur, les Fremen ayant porté la victoire dans toutes les campagnes aux quatre coins de l’univers. De son côté, Paul reste très attaché à Chiani dont il espère toujours une descendance là où la politique l’a obligé à se marier avec Irulan, la fille de l’ex-empereur.

Plus qu’un empereur, il est devenu un Dieu, avec une religion qui lui permet de garder le contrôle sur les populations.

Le Messie de Dune se situe dans un autre registre

Ce qui nous surprend dans Le Messie de Dune est le changement de tonalité avec Dune. Là où nous avions un roman exubérant, avec de nombreux combats, de nombreux espaces et une violence “physique”, nous sommes dans ce deuxième volume dans un environnement beaucoup plus intime, privé.

Il ne s’agit pas ici de grosses conquêtes et de grands voyages, cela a été fait entre les deux narrations : nous sommes au moment charnier où Paul découvre que son avenir ou plutôt ses avenirs, ses choix et décisions peuvent entraîner la chute de tout ce qu’il a construit

Plongé dans ses pensées, dans ses visions, il pressent que sa fin peut-être proche et qu’il doit s’y préparer. D’ailleurs, un complot s’est constitué pour réussir à se débarrasser le de l’Empereur-Dieu et reprendre la main sur Arrakis. Ses dons de prescience l’en informe, y compris les protagonistes, mais la réponse à apporter peut-être lourde de conséquence.

Frank Herbert a réussi à réinventer Dune rendant la narration lourde de sous-entendu, de manigances, de complots et d’alliances. Il est difficile de rendre un hommage au niveau de l’histoire.

Sachez que deux sujets restent pour moi au cœur du Messie de Dune. Le premier est bien entendu sur les choix que nous faisons et leurs potentielles conséquences. Tout au long du récit, cette réalité se joue pour de nombreux personnages, à commencer par Paul, Chiani et Irulan. Jusqu’à quels niveaux de sacrifice sont ils/elles prêt·e·s à aller pour sauver ce qu’ils ont construits, et la chance d’une vie meilleure pour les Fremen ? L’histoire est éminemment politique, notamment dans les relations de couples avec Chiani et Irulan.

L’autre sujet tourne aussi autour des sciences avec la recréation génétiquement (bien que nous ne sachons pas trop comment) de “Ghola” au rang duquel l’ancien proche de la famille Duncan Idaho, qui pourrait signer sa perte.

Mais le vrai sujet reste la religion. Erigé au rang de Dieu, Paul Atréides Muad’dib se sert de la religion pour soumettre l’univers, imposer une vue et s’assurer la fidélité des peuples. Cette poigne apportée par la religion est d’ailleurs largement portée par sa sœur Alia.

En un mot comme en mille, on en restera à cette conclusion : la lecture du cycle de Dune est indispensable.

Robert Laffont (Février 2021) – Ailleurs et Demain – 266 pages – 16,90€ – 9782221252307
Pocket (août 2021) – SF – 381 pages – 7,70€ – 9782266320498
Traduction : Michel Demuth (Etats-Unis) – Traduction revue et corrigée par l’Epaule d’Orion et Fabien Le Roy
Titre Original : Dune Messiah (1969)
Couverture : Aurélien Police

Paul Atréides est devenu l’empereur Muad’Dib. Il doit sa victoire aux Fremen qui ont porté sa bannière et sa parole aux confins de l’univers humain. Mais le prix en a été élevé. Les douze années sanguinaires de Jihad ont laissé des traces indélébiles sur le peuple fremen, et les couloirs de la Citadelle impériale d’Arrakeen bruissent des rumeurs les plus folles.
Désormais presque un dieu vivant, Paul n’en est pas moins la cible d’un complot de grande ampleur. Son don de prescience lui permet de savoir qui veut sa perte, mais quand tous les futurs possibles n’aboutissent qu’au désastre et à la mort, son sacrifice est peut-être la meilleure option…


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