Métro Paris – Tome 2
Dans Rive Droite, nous sommes dans la directe continuité de Rive Gauche et de l’univers de Dmitri Glukhovski et son Métro 2033… Nous allons donc retrouver tous ces personnages qui ont fait le succès du premier opus en attendant le dernier prévu pour les prochaines semaines…
Un petit résumé de Rive Gauche
Dans le premier volume de cette trilogie, nous avons découvert que l’humanité, ou en tout cas la population parisienne, s’était cachée dans le métro pour être protégé de la surface. Il semblerait bien que le conflit nucléaire est frappé la planète (ce qui au vu de l’actualité ne semble pas si impossible, à notre plus grand regret) et que les communautés aient développé leur propre société…
L’organisation s’appuie sur les stations de métro qui peuvent être autonomes (ce qui est rare) ou regroupées au sein de ce qu’on appelera des statiopées. Dans ce domaine, certaines stations ont plus de poids que d’autre, du fait souvent de leurs populations ou de leur taille. Il ne sera pas surprenant de découvrir qu’une station comme Bienvenue soit centrale.
Le monde de demain, c’est aussi l’apparition de mutants, qui vont avoir la capacité de prédire ou pressentir l’avenir, de voir dans le noir ou autre… Mais c’est aussi la présence de la religion, Elévation dans notre cas, qui cadence le monde, tout comme le pouvoir qui grisent les hommes et femmes qui en bénéficient.
Nous suivions différents personnages que nous allons retrouver ici. Tout d’abord Madone, qui est persuadé que la survie des dernier·e·s humain·e·s passe par la fédération des différentes stations pour permettre de partager les richesses. C’est aussi Juss et Plaisance, deux jeunes issus de ce monde qui explore et tente de percer le mystère de Rive Droite, cette partie du métro qui reste une zone de mystère et de craintes. Et surtout, ce personnage de Parn, central, qui veut soumettre l’ensemble des stations à la religion de l’Elévation.
Et on découvre Rive Droite
Au travers de Juss et Plaisance, qui seront accompagné·e·s de Prof et Aube mais aussi d’un ours polaire, nous avançons progressivement dans la découverte d’un monde plus sauvage, de l’autre côté de la Seine. Leur aventure va leur permettre d’en apprendre un peu plus sur ce que devient le monde, avec un nouveau panel d’une humanité modifiée, transformée à bien des égards. Le premier volume nous avait permis de découvrir certaines mutations, Pierre renforce son univers avec de nouveaux mutants, de nouvelles sociétés qui nous questionneront forcément. Celle qui m’a le plus surprise, est cette société matriarcale, dont les travers n’ont rien à envier aux sociétés patriarcales que nous connaissons… Le pouvoir reste le pouvoir.
Côté Madone, la tentative de Fédération se poursuit, avec toujours les mêmes obstacles : chacun tient à conserver son pouvoir, y compris si ce pouvoir est limité, et mettra donc tous les moyens en œuvre pour stopper la révolution qui est en cours. Malgré une volonté de pacifisme, la meneuse devra bien à certains moments s’assoir sur ces principes pour permettre d’imaginer des lendemains plus glorieux.
Et bien sûr, la démesure de la religion reste centrale au texte, avec Parn et sa volonté d’imposer sa vision de la société, de profiter de la religion pour développer son pouvoir, sans aucun contrôle et avec une inhumanité terrible. Mais comme on s’en doute, avec ce niveau de pouvoir, la jalousie n’est pas loin. Et comme une évidence aussi, nous découvrons que les trahisons, les tentatives (réussies ou non) de corruption et les retournements de situation risquent de devenir monnaie courante.
Cet univers créé par Dmitri Glukhovski et décliné en France par Pierre Bordage tient toutes ses promesses… Le premier volume était déjà de qualité mais j’ai trouvé ce deuxième volume plus dynamique, plus intéressant, probablement parce qu’il distille des informations sur les causes du mal et qu’il nous prépare à un final qui risque d’être passionnant.
L’Atalante (25 mars 2021) – La Dentelle du Cygne – 456 pages – 24,50 € – 9791036000706
Couverture : Mirko Failoni
En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable. À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit, laissé à la merci d’une faune sauvage monstrueuse. Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées. Une œuvre sombre et baroque, en trois volumes : Rive Gauche, Rive Droite, Cité.
