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Rive Gauche de Pierre Bordage

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Partie 1 sur 3 (suivront Rive Droite et Cité)

Il y a un peu plus de 15 ans maintenant paraissait Metro 2033 de Dmitri Glukhovski, une dystopie qui a connue un grand succès. Et qui mieux que Pierre Bordage pouvait entrer dans cet univers pour écrire la déclinaison parisienne du roman de l’auteur russe ?

A la découverte du métro parisien

Dès le début de Rive Gauche, nous comprenons, pour ceux qui ne connaissait pas l’œuvre russe, que le monde tel que nous le connaissions n’existe plus.

Nous plongeons directement dans les stations de métro parisiennes, découvrant par la même une nouvelle organisation de Paris, avec ses stations autonomes et les regroupements de stations mais surtout, nous découvrons une rivalité très fortes avec Rive Droite.

Ce monde est particulièrement violent et les différentes stations semblent être dans une forme de guerre plus ou moins larvée. Mais la crainte d’une guerre proche avec Rive Droite pousse quelques un·e·s, et notamment Madone, leader de Bac, à imaginer une alliance globale. C’est donc avec cette volonté de rassemblement que la jeune femme va partir quémander les voix qui permettraient d’avoir une vision commune.

Malheureusement, du côté de Montparnasse, grande zone d’influence, cette vision d’une coalition globale est loin de faire l’unanimité.

Montparnasse au centre de l’échiquier

Et il faut en parler de Montparnasse, mega-station où les luttes de pouvoir font rage. D’un côté, nous avons le conseil de Montparnasse, qui a une volonté très forte de conserver son pouvoir sur les autres stations, s’appuyant sur une position centrale et un nombre d’habitants conséquents. De l’autre côté, la religion, “Elévation”, tente de prendre la main définitivement sur la société qui s’est contruite, pilotée par un le Pasteur Parn. Entre les deux entités dirigeantes et au sein des deux blocs en charge de la zone, des tensions et des guerres internes menacent l’équilibre… Ce qui est sûr, c’est qu’une plus grande menace, en la croisade de Madone, remet en question l’hégémonie de l’ancienne gare routière.

Alors, au travers de différents personnages, nous allons découvrir ce qu’est devenue la vie, enfermée dans les souterrains du Métro, dans un Paris séparée en deux zones (Rive Gauche et Rive Droite), qui doit trouver une solution pour survivre à plus long terme.

Une lutte politique

Ce nouveau post-apo de Pierre Bordage s’appuie sur les thématiques que nous lui connaissons et notamment cette notion de pouvoir, nous pourrions même de pouvoirS car nous naviguons, suivant les stations et statiopées, entre pouvoir politique, financier (dans la “Petite Chine”) ou religieux avec Elévation.

Ces guerres de pouvoirs vont rythmer tout le récit, faisant découvrir aux parisiens une nouvelle façon d’appréhender leur déplacement à venir. Malgré l’apocalypse qui a conduit à cette situation, les hommes & femmes n’ont toujours pas compris la leçon, entre volonté de garder un pouvoir au mépris des vies ou trouvant des cibles sur lequel rejeter tous les malheurs du monde.

D’ailleurs, parlons-en des nouveaux parias de Metro 2033 : suite à la catastrophe, qu’on déduit nucléaire, le nombre de mutants est de plus en plus important et ce sont ces derniers qui sont visés par Elévation et qui seront les prochaines victimes de cette fameuse Elévation (remontée à la surface).

Bref, nous retrouvons tous les travers de notre monde de ce futur catastrophique… Est-ce à dire que Pierre n’a pas confiance dans notre capacité à rompre le cercle des violences et des luttes de voir ? Il faudra lui en toucher deux mots.

On pourra par contre être surpris par le fait que ce “2033” soit connus par les différents personnages du récit, alors même que toute forme de livres et de connaissances à peu ou prou disparu, avec une vraie traque des livres restants.

Des personnages ressortent du lot et notamment le couple Juss / Plaisance, armuriers qui vont évoluer comme les deux gamins qu’ils sont pour s’en tirer du mieux qu’ils peuvent.

Un roman donc post-apo, dans l’univers du Metro 2033, même si cela n’a aucun impact sur la lecture, qui, bien que restant classique, reste passionnant.

L’Atalante (28 mai 2020) – La Dentelle du Cygne – 464 pages – 23,90€ – 979103600039378
Couverture : Louise Gobinet & Mirko Failoni

En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable.

À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées au niveau de certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit.

Dans les méandres des boyaux de Paris, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines plus exacerbées.


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