Nouvelle entrée dans la collection Eutopia de La Volte, Mélanie Fievet nous propose de découvrir un nouveau monde où le capitalisme ne semble plus avoir de prise. Comme de coutume maintenant dans cette collection, nous pouvons découvrir une histoire où nous pouvons rêver à un futur un peu différent dans un lecture toujours exigeante.

Lorsque nous entrons dans l’histoire de l’autrice, il est rapidement évident que le monde a changé : le capitalisme est un ancien concept et nous pouvons découvrir ce qu’il est advenu de notre Terre une fois cette révolution faite. Dans la narration choisie par l’autrice, ce sont différents personnages qui vont nous permettre de découvrir ce futur et notamment cet archipel Koinè.

nous sommes une utopie parce que nous nous croyons capables de ne plus réaliser dans le monde l’injustice et l’exploitation

Le passage entre ses différents personnages permet de découvrir différents aspects de la vie à venir, sous l’angle de leurs intérêts individuels. Le récit n’est pas toujours évident à suivre, les sauts d’esprit ne nous permettant pas de prime abord de fixer ce que sera ce demain. Nous avons quand même l’impression qu’un “ensemble” existe, au travers de ce chœur tout en laissant des zones individuelles.

Pour autant, il me semble que le désespoir n’est pas loin, avec notamment pour certains et certaines le regret de ce qu’ils ont perdu. Les personnages naviguent entre colère et déception, cherchant malgré tout à avancer…

Difficile à confirmer si j’ai réussi à capter l’essence même du récit et il est probable que j’aurai à le relire pour en avoir une lecture probablement différente. Cela ne sera pas un problème tant le texte, bien que court, revêt différentes formes.

La Volte (Mars 2024) – Eutopia – 120 pages – 9 € – 9782370492371
Couverture : Zariel

Oui le capitalisme est mort, la révolution est faite, la Terre est sauvée. Une petite partie, au moins. Ce qu’on a pu. Aujourd’hui tout le monde est heureux. N’est-ce pas ?
Au coeur de l’archipel Koinè, il y a pourtant un creux. Une vieille ville abandonnée depuis la révolution, comme un grenier pour toutes les architectures du monde, et déserte sauf une étrange pension. Dans ses couloirs errent celles et ceux que la tristesse paralyse, les rêves déçus, les colères amères. A chercher un abri dans les ruines, où espérer se reconstruire. Mais on vient d’annoncer la nouvelle : sous cette pension du bout du monde, un terrible séisme approche.
Spirales végétales, interstices protecteurs, chants collectifs ou fan-fictions effrénées, Koinè accueille toutes les voix, mais qu’en est-il de celles qui ne veulent plus s’exprimer ?