La Maison des Jeux – 3/3
La dernière partie de La Maison des jeux arrive donc en ce début d’année dans la collection Une Heure Lumière du Belial comme les deux précédents Opus : Le Serpent et Le Voleur. La Maison des jeux est toujours debout et au sein de son antre vont toujours avoir lieu des jeux qui coûteront aux malheureux perdants une faillite dans la Basse Loge alors qu’à l’étage, dans la Haute Loge, d’autres enjeux sont misés : vie, voix, amour, … on peut tout perdre ou tout gagner.
Le défi ultime est lancé !
Nous le savions dès la fin du roman précédent, le jeu défi ultime, celui qui définira le matronage ou le patronage de la Maison des Jeux a été lancé… La Maîtresse du bâtiment va devoir affronter un des plus anciens joueurs : Argent.
Beaucoup de questions se posent quant aux jeux qui sera choisi pour cette affrontement qui se passera à l’échelle de la planète… Et ce sera finalement le jeu d’échec, un des jeux les plus nobles et des plus anciens, celui qui montrera une nouvelle fois que chacun et chacune d’entre nous ne sont que des pions d’un destin qui peut nous coûter la vie… Les deux joueurs seront donc le roi et le mat marquera leur fin en tant que joueur, de façon définitive.
Le jeu débute et le lecteur se rendra compte à quel point cet affrontement était préparé de longue date par les deux participants !
Un plateau à l’échelle mondiale
Rapidement, nous comprenons que chacun des joueurs à de nombreux pions à sa disposition, des pions qui se situent à tous les niveaux : politique, financier, militaire mais pas que. Argent fuit la Maison des Jeux pour pouvoir lancer son propre réseau à l’assaut de la Maîtresse des Jeux, rendant coup pour coup à chacune de ses attaques. Attaque et Défense, en permanence ; fuite à travers les pays ; cache-cache… L’homme est aux abois tant les ressources de son adversaire semble inépuisable !
Ils sourient ! cria-t-il. Ils sourient, ils rient, regarde-les ! Ils vont finir totalement cassés – je vais les casser, bordel, je vais les lessiver, prendre leur âme, et ils ne vont m’en adorer que davantage du début à la fin. Tu le vois, Argent ? Est-ce que tu le vois ?
Et c’est une succession de faits qui mettent à mal Argent, page après page, NSA, Congrès, … le monde entier semble ligué contre lui, alors même que ses pièces et ses pions peinent à prendre un quelconque ascendant. Ce sont des Etats entiers qui se mettent à disposition des adversaire, déclenchant des incidents diplomatiques et des guerres, faisant tomber des gouvernements entiers pendant que les individus meurent, victime d’un jeu dont ils ne connaissent ni les règles ni les enjeux.
Car nous l’avions compris dès le début, c’est bien le monde qui est sous le contrôle de nos joueurs et joueuses, et c’est bien aussi de qui le contrôlera dont il est question une nouvelle fois !
Argent veut renverser la gestionnaire des jeux mais pour faire quoi ? Diriger le monde ou rendre une forme de liberté en enlevant l’emprise des jeux ? Pourquoi s’est il lancé dans cette aventure périlleuse dont il risque de ne pas sortir vivant ?
Toutes ces questions sont répondues bien sûr dans cette conclusion magistrale.
Une trilogie qui se conclut en beauté
Il y a un peu moins d’un an, le Bélial décidait donc de proposer cette trilogie au public français – sachant que les textes sont de 2015. Une idée excellente tant les 3 pans de la Maison des Jeux nous ont permis de monter crescendo en puissance partant d’abord d’un jeu au niveau de Venise à un terrain de jeux international.
La dimension “complotiste” ne manquera pas de faire réagir certains lecteurs , chacun des joueurs de chaque volume ayant un certain nombre de “cartes” à jouer qui sont autant de personnalités – plus ou moins importantes au niveau de la société – sous contrôle d’un joueur ou l’autre. Pour autant, il est intéressant de voir comment ces cartes seront jouées et quels impacts sur notre monde.
Venez acheter, venez acheter, disaient les murs.
Il vous faut ce qu’il y a de plus récent.
Il vous faut ce qu’il y a de meilleur.
Ils vous faut être le plus récent, le meilleur.
Fort fort, vite vite, plus plus !
Le personnage d’Argent, qui sera le narrateur dans Le Maître, le fait à la première personne, nous rendant directement témoin de sa fuite et de ses actions. C’est un personnage ambivalent : nous avons le sentiment tout au long du roman qu’il a du mal à sacrifier ses pièces et je me suis souvent posé la question de savoir s’il n’avait ne serait-ce qu’une chance de survivre au jeu !
Au-delà de ce duel, nous voyons aussi un nouveau personnage, externe au jeu mais intéressé par son résultat : Oiseau, ennemi de la Maison des Jeux et enclin au chaos… Mais je vous laisse le découvrir.
Un petit mot aussi sur les couvertures d’Aurélien Police, 3 versions aux couleurs différentes qui reflètent à la perfection ce jeu à l’échelle mondiale…
Le Bélial (Janvier 2023) – Une Heure Lumière – 158 pages – 10,90 € – 9782381630731
Traduction : Michel Pagel (Grande-Bretagne)
Titre Original : The Master (2015)
Couverture : Aurélien Police
De nos jours. Ici, ailleurs et partout.
Le haut joueur connu sous le nom d’Argent a défié la Maîtresse des Jeux elle-même : le temps du Grand Jeu est advenu, et comparé à lui, tous les autres sont désormais dérisoires. Le monde entier s’en trouve réduit aux dimensions d’un échiquier, avec en guise de pièces des groupes mafieux, des armées officielles, des gouvernements, des nations… Et pour prix de cette partie sans égale, la réponse à la question qui les contient toutes : à qui échoira la Maison des Jeux ?